Dévaste-moi, spectacle musical d’Emmanuelle Laborit

Dévaste-moi, spectacle musical d’Emmanuelle Laborit, mise en scène de Johanny Bert, arrangements et compositions d’Alexandre Rochon, interprète référent en langue des signes française : Corinne Gache

DevasteMoi On connaît depuis longtemps Emmanuelle Laborit et son action des plus efficaces à la direction de l’I.V.T. (International Visual Theatre) qui est une sorte de laboratoire artistique, linguistique et pédagogique sur la langue des signes et les arts  visuels et corporels. « Comme directrice d’I.V.T., j’ai jusqu’à maintenant, toujours mis les comédiens sourds en avant, avant de me donner des rôles dans les créations d’I.V.T. Seul Johanny Bert m’a convaincue de jouer seule sur scène. Et avec des musiciens… un vrai défi pour moi. »

Dévaste-moi qui reprend le titre d’un disque de Brigitte Fontaine, est né d’une rencontre entre Johanny Bert et Emmanuelle Laborit. Le spectacle rappelle souvent la scénographie et les lumières d’un concert rock avec  des  costumes  à paillettes et robes  sexy qu’accompagnent  cinq musiciens du Delano Orchestra créé par Alexandre Rochon et basée à Clermont-Ferrand : batterie, accordéon, basse, guitare et clavier. Accompagnée de musiciens sur scène,  elle «chante» dix airs, L’Amour est oiseau rebelle de  Georges Bizet, Cette blessure de Léo Ferré, Madame rêve d’Alain Bashung, L’Amour c’est du pipeau de Brigitte Fontaine, etc. mais en langue des signes dont le texte est traduit sur le mur du fond.
Expérience étonnante: « La chanteuse, dit Emmanuelle Laborit, est une créatrice de formes expressives : configuration des mains, rythme, enchaînement des signes, du corps tout entier. Nous ne voulons pas un cabaret avec des numéros mais une vraie écriture scénographique et dramaturgique. Une femme qui se cherche, qui se met à nu qui évolue.»

Emmanuelle Laborit, seule en scène, dans des extraits de son futur spectacle présentés à l’occasion des quarante ans de l’ I.V.T. , déborde d’énergie et réussit-véritable tour de force-grâce à une  magnifique gestuelle, celle de la langue des signes que nombre de metteurs en scène et chorégraphes contemporains utilisent dans leurs spectacles comme, entre autres, Pina Bausch dans Nelken, à être singulièrement émouvante dans cette «forme courte» qui sera développée à la rentrée. Un spectacle hors-normes qui a été très applaudi et, à juste raison, par les malentendants, sourds complets mais aussi entendants…

Philippe du Vignal

Extraits du spectacle présentés le 9 mai, à l’I.V.T., 7 cité Chaptal Paris IXème T: 01 53 16 18. Création du 6 au 13 octobre à la Scène nationale/Comédie de Clermont-Ferrand, puis du 9 au 26 novembre à l’I.V.T. Et du 30 novembre au 2 décembre, à la Comédie de l’Est, Centre Dramatique National d’Alsace, 6 route d’Ingersheim, Colmar.

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Archive pour 14 mai, 2017

Livres et revues

Livres et revues:

Nuit debout et culture assoupie  de Jean-Marc Adolphe, préface de Bernard Noël

nuit-debout-et-culture-assoupieOn prend un plaisir renouvelé à la lecture de ce livre paru il y a quelques mois, et qui retrace les étapes de ces Nuits Debout, place de la République à Paris, du mois d’avril jusqu’au début de l’été 2016. Jean-Marc Adolphe reprend dans ce livre une centaine d’extraits de livres et de revues, de Robert Abirached à Olivier Neveux, Jean-Charles Massera… Observateur aigu des politiques culturelles, Jean-Marc Adolphe avait fondé la revue Mouvement, dont il a assumé la rédaction en chef de 1993 à 2014, à laquelle il a dû renoncer pour la transmettre à une jeune équipe.

Il essaye ici d’élucider les raisons qui ont conduit l’exception culturelle française dans l’impasse, au fur et à mesure que la culture s’absentait du débat politique, tout en ouvrant le chantier d’une archéologie poétique du mouvement Nuit Debout. Jean-Marc Adolphe nous fait revivre ici les grandes heures d’une lutte à poursuivre pour triompher de l’adoration du veau d’or menaçant notre monde. «De quoi l’effondrement est-il le nom ?», se demande Renaud Duterme dans La Dette cachée de l’économie; il plaide pour que l’on trouve d’urgence les solutions indispensables pour résoudre la crise environnementale que nous traversons: « On le constate déjà avec le terrorisme, l’afflux des réfugiés, le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources qui ne peuvent être résolues par la façon dont fonctionnent nos sociétés. (…) Nous nous dirigeons vers d’importants bouleversements pour le meilleur et pour le pire.» L’auteur ne ménage pas ses critiques contre Olivier Py, le directeur du festival d’Avignon au démarrage ?  « Le Festival d’Avignon ayant été depuis ses débuts un lieu de cristallisation de débats entre art, culture et politique, écrit Jean-Marc Adolphe. Dans l’éditorial d’Olivier Py pour l’édition 2016 du festival, que j’ai lu au moment où commençait Nuit Debout, une phrase m’a fait bondir : «Quand la révolution est impossible, il reste le théâtre »D’où cette question: quand la révolution EST possible, que fait le théâtre ? »

Et il est vrai que les théâtres parisiens sont restés bien à l’écart de ces Nuit debout….

Un livre précieux avec en exergue ce poème de François Cheng : « Bâtir le royaume à mains nues/Sur les cailloux entrechoqués/De l’habitable étincelle/Qui dira notre nuit ? »

Edith Rappoport

Editions l’Entretemps, 243 pages. 15, 50 €.   

 

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