Une aventure théâtrale, trente ans de décentralisation

 

Une aventure théâtrale, trente ans de décentralisation, un film documentaire de Daniel Cling

3L06339_original-e1496191695100 Daniel Cling a réalisé de nombreux films documentaires qui traitent de l’idée de transmission comme entre autres, Je ne suis pas un homme pressé, sur la transmission du savoir en architecture, ou Héritages, enquête-témoignage sur l’histoire de la Déportation, vécue au sein des familles.
Il nous propose ici comme une sorte de concentré de l’histoire qui date déjà de soixante-dix ans, de cette décentralisation théâtrale en France, issue à l’origine de l’aventure à Pernand-Vergelès en Bourgogne de Jacques Copeau, après son départ du Vieux-Colombier…il y a déjà presque un siècle !
Philippe Mercier fut de cette aventure de 1957 à 1971, à la Comédie de l’Ouest, au théâtre de Bourgogne et au Théâtre National de Strasbourg. Il sait faire parler avec une grande  finesse, les témoins et protagonistes encore de ce monde, ou depuis décédés.  Et c’est d’autant plus émouvant que nous les avons presque tous connus, à un moment ou à un autre de leur long parcours  théâtral. Il y a aussi nombre de passionnants documents d’époque: extraits de films, affiches, etc.

D’abord Robert Abirached, en excellent historien de cette période introduit très clairement le choses. Mais il y a aussi Jean Dasté, le gendre de Jacques Copeau, qui fut longtemps directeur de la Comédie de Saint-Etienne, Sonia Debeauvais qui  travailla longtemps avec Jean Vilar mais aussi Pierre Debauche, le directeur du Théâtre des Amandiers de Nanterre, le Général de Gaulle (Eh !Oui) qui joua un rôle considérable, en donnant tout pouvoir à André Malraux, il y a cinquante ans, pour créer les premières Maisons de la Culture à Bourges et à Amiens.

Et Gabriel Garran à Aubervilliers, Hubert Gignoux à Strasbourg, Georges Goubert avec son complice Guy Parigot à la Comédie de l’Ouest, et Jacques Lassalle en banlieue parisienne. La grande Jeanne Laurent au Ministère de l’Education nationale, qui nomma en 1951 Jean Vilar à la tête du T.N.P.  (il nous souvient qu’en mai 68, lors d’un des nombreux débats au théâtre de l’Odéon,  elle était dans la salle et fit une très juste remarque à propos d’une intervention. Quand on lui demanda qui elle était,  quand elle dit son nom,  tout le public se leva pour l’applaudir !

On voit aussi dans ce film, Gabriel Monnet à Bourges, Roger Planchon à Villeurbanne, Bernard Sobel à  Gennevilliers,Guy Rétoré qui fut longtemps directeur du Théâtre de l’Est Parisien, situé en lieu et place du tarmac puis de l’actuel Théâtre de la Colline mais aussi André Steiger qui co-diriga la Comédie du Centre-Ouest puis le Théâtre Populaire de Lorraine, Jacques Fornier à Beaune en Bourgogne, Pierre Vial, garnd comédien et grand pédagoque notamment au Conservatoure puis à l’Ecole du Théâtre National de Chaillot,  qui fut aussi directeur de la Comédie de Saint-Etienne, avant d’être aux côtés d’Antoine Vitez que l’on voit aussi dans ce film, et Jean-Pierre Vincent, qui, a 33 ans, prit la direction du Théâtre National de Strasbourg et qui donna une grande place à son Ecole et à la création.

Des oublis ? Pas tant que cela.. mais on aurait aimé qu’il y eut une petite place pour Roger Lafosse disparu en 2011, qui, avec son festival Sigma, et cela dès les années soixante, fit découvrir aux Bordelais toute une avant-garde artistique : Jan Fabre, les Pink Floyd, Pierre Henry avec sa Messe pour le temps présent, Pierre Boulez,  le Grand Magic Circus de Jérôme Savary, le Living Theatre, Meredith Monk, etc.  C’était cela aussi la décentralisation…

Daniel Kling a eu la bonne idée de juxtaposer la parole de tous ces metteurs en scène et directeurs, auxquels la décentralisation  doit beaucoup, encore très jeunes puis…un peu moins. Et cela donne une belle couleur  à tout ce film, parfois empreint d’une certaine nostalgie. Comment ne pas être ému, quand on voit les visages ravis de ce public ouvrier vraiment pauvre, assis sur des chaises en bois, en train de regarder avec ferveur un spectacle de Jean Dasté, du côté de Saint-Etienne  (photo ci-dessus)…

Les Français de l’époque, au sortir de cette épreuve que fut l’effroyable seconde guerre mondiale, avaient sans doute un besoin évident de se retrouver et d’être ensemble,  et seul le théâtre pouvait leur donner cela…. Une chose qui nous a aussi frappé: la qualité de jeu des comédiens, eux aussi pas bien riches mais très engagés sur les plans artistique et politique, ne ménageant pas leur peine et vivant souvent au jour le jour, de la seule recette…

Ne ratez surtout pas ce beau film passionnant et bien monté par Anne-Marie C. Leduc qui sortira sans doute aussi en DVD. En une heure et demi, il nous offre une sorte de précipité de  cette grande aventure artistique et humaine que fut la “décentralisation théâtrale”. Malgré tous les défauts qu’on lui a trouvés, elle apporta en effet dans nombres de banlieues parisiennes et  de moyennes ou petites villes de province, à tous ceux qui en étaient forcément exclus pour des raisons de prix et d’éloignement, le bonheur de voir de bons spectacles classiques ou contemporains, et bien joués. Et cela, grâce à la volonté de quelques pionniers, qu’ils aient été directeurs de troupe, metteurs en scène, techniciens, acteurs ou élus comme Jack Ralite, maire d’Aubervilliers (voir une intervention de lui dans Le Théâtre du Blog).  Le théâtre actuel leur doit beaucoup à tous …

Philippe du Vignal

Cinéma Utopia à Avignon, 4 Rue des Escaliers Sainte-Anne, pendant la durée du festival.

 

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Archive pour 5 juin, 2017

Nature morte dans un fossé de Fausto Paravidino

 

Nature morte dans un fossé de Fausto Paravidino, traduction de Pietro Pizzuti, mise en scène de Céline Lambert

 4005644592Une petite ville, quelque part au nord de l’Italie. Une jeune fille est retrouvée dans un fossé, battue à mort, après une soirée très arrosée en boîte de nuit… Qui est l’assassin ? L’inspecteur Cop enquête. Derrière le destin tragique de cette sage adolescente et de sa famille bien comme il faut, s’agite le monde interlope de le drogue et de la prostitution.

 Cet homme de théâtre italien est maintenant bien connu en France et cette pièce, publiée en 2006, a été montée plusieurs fois, notamment par  Patrice Bigel (voir Le Théâtre du Blog), le collectif DRAO, Guillaume Doucet et François Chevalier; La Maladie de la famille M. a été créée au Vieux-Colombier à Paris en 2011.

Fausto Paravidino sait écrire pour les acteurs-il en est aussi un lui-même-comme en témoignent les seize monologues  de Nature morte dans un fossé.. On entend, tour à tour, les témoins et les protagonistes du meurtre.  «J’aime, dit Fausto Paravidino, un théâtre plus curieux des individus que des thématiques, et faire des mises en scène non pour édifier, mais pour raconter… » Le suspense, porté par une écriture au cordeau, tient en haleine le spectateur, d’autant plus que la metteuse en scène n’ a pas d’autre choix que de faire des gros plans sur les apparitions successives des personnages.

Un  choix qu’a constamment fait ici Céline Lambert, mais en accompagnant l’enquête de Cop avec des vidéos qui montrent les différents lieux où la police a enquêté et reconstituent la vie de la victime. Ce contrepoint, parfois étouffant, bloque l’imaginaire porté par le texte. Pourquoi nous montrer avec insistance, le corps tuméfié de la victime, alors que l’inspecteur de police le décrit en détail ? A quoi servent les plans sur la station-service AGIP ou sur la maison des parents ? Ou sur les escaliers… dont tel ou tel personnage, essoufflé, mime l’ascension ?

Heureusement, les comédiens relèvent tous le défi avec brio, en particulier Melchior Carrelet en  amoureux veule et nerveux, Mehdi Harad dans le rôle d’un petit dealer minable surnommé Pusher, et Isabelle Couloignier, émouvante en Bitch, une jeune émigrée d’Europe de l’Est, piégée comme bien d’autres par la prostitution. Raphaël Beauville, fil rouge de ce récit à six voix, a tout du flic de série B…

L’énergie de cette jeune équipe, le soin apporté à la réalisation (film, musique, décor) donnent naissance à un spectacle d’une heure quarante sans aucun temps mort.  Ce qui permet d’apprécier encore mieux l’écriture de Fausto Paravidino.

 Mireille Davidovici

Manufacture des Abbesses, 7 rue Véron, Paris XVIIIème. T. : 01 42 33 42 03, jusqu’au 11 juin.
Et du 7 au 30 juillet, à 16h30, Théâtre Le Pandora  3, rue Pourquery de Boisserin, Avignon. T.04 90 85 62 05.

Le texte de la pièce est  paru chez L’Arche éditeur.

 

Des Hommes en devenir

 

Des Hommes en devenir, d’après le roman de Bruce Machart, mise en scène, adaptation d’Emmanuel Meirieu

 

Bruce Machart connaît bien ses personnages qui vivent tous à Huston (Texas), ville dont il est lui-même originaire. Ils s’appellent : Ray, Tom, Vincent, Sean, Dean… et leur nom s’inscrit sur l’écran transparent tendu à l’avant du plateau, quand, à tour de rôle, ils se succèdent au micro, pour nous confier un épisode marquant de leur vie.

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 La femme de Ray, un auteur pour le magazine Reader’s digest, vient de le quitter et il raconte une histoire de chien écrasé sur le périphérique : «Là, dehors, l’homme s’était arrêté, il était là, à genoux sur l’asphalte, effondré au bord de l’autoroute, en train de pleurer sur un chien qu’il aimait, plus que tout (…). Ça a créé quelque chose de bizarre en moi, comme si on m’avait ouvert la poitrine, que ma poitrine était exposée à l’air libre (…) et le bruit de tout ça se mélangeait dans ma tête (…) avec la prière que j’étais en train de formuler, cette prière qui dit :« MON DIEU, MON DIEU, JE VOUS EN PRIE, FAITES QU’UN JOUR, MOI AUSSI, J’AI AUTANT À PERDRE !» Xavier Gallais campe ici un personnage  nerveux, au plus près de l’émotion. Sur son visage, qu’on observe parfois projeté en gros plan, le pathos-pas très loin-est retenu, comme chez les  acteurs qui le suivront. 

Jérôme Derre joue avec une grande humanité Tom, le directeur d’une scierie  qui a perdu un de ses fils et sa femme et  Jérôme Kircher interprète, lui, un modeste aide-soignant hospitalier, dont la femme vient d’accoucher d’un bébé mort né. Bébé que Dean, un chauffeur-livreur transporte à la morgue avec compassion, lui qui a perdu son intégrité physique lors d’un grave accident. Xavier Gallais,  revenu sur scène, méconnaissable, enveloppé de bandages aura le dernier mot du spectacle. Franchissant le quatrième mur, il s’approche du public pour délivrer son message : «Sachons qu’être un homme accompli, c’est faire en permanence l’expérience du manque. »

Emmanuel Meirieu , dont nous avions apprécié la belle adaptation de Mon traître d’après Sorj Chalandon (voir Le Théâtre du Blog), ne nous déçoit pas ; avec une sobre mise en scène et une direction d’acteurs efficace, il sait capter les émotions des personnages. Plus que leur tristesse-infinie-ressort leur courage, face aux pertes irrémédiables qu’ils ont subies. Une compassion chaleureuse que les comédiens, tous excellents, nous font partager avec générosité. Aidés en cela par les lumières et vidéos signées Seymour Laval et Emmanuel Meirieu.

Le dispositif  scénique souligne avec subtilité le jeu tout en finesse des interprètes. Comme Stéphane Balmino à la guitare, qui nous réserve par ailleurs l’apparition chantée d’un personnage secondaire de ce remarquable roman.  Cinq témoignages indispensables pour ne pas désespérer de l’espèce humaine. Il reste encore quelques jours à Paris.

Mireille Davidovici

 

Théâtre Paris-Villette 211 avenue Jean Jaurès Paris XIXème jusqu’au 10 juin.
Et du 10 au 14 octobre Théâtre de la Croix Rousse à Lyon ; du 8 au 11 Novembre, La Criée à Marseille; les 17 et 18 novembre, à Châteauvallon-Scène nationale (83); les 21 et 22 Novembre, Théâtre de l’Agora-Scène nationale d’Evry et de l’Essonne; du 24 au 26 novembre, L’Aire libre à Saint-Jacques-de-la-Lande (35) ; le 28 novembre,  L’Onde à Vélizy-Villacoublay  (78) ; le 1er décembre, L’Arc, au Creusot (71) ; les 19 et 20 décembre, Maison de la Culture de Tournai (Belgique).

 

Le roman,  traduction de François Happe, est paru aux  Editions Gallmeister

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Le Cœur, installation de Christian Boltanski

Le Cœur, installation de Christian Boltanski

xz1p05lhbqaw1dkiwdh1 Chaque année, la péniche la Pop arrimée Quai de la Loire propose de découvrir  une œuvre d’art “dont le son est l’un des éléments constitutifs, voire l’enjeu central de sa conception”. Comme l’an passé, avec Kollaps de Claude Lévèque, une installation créée en 99 au Consortium à Dijon. Soit une plongée dans le noir absolu avec ce que cela peut comporter de perturbation des sens: sur un sol en mousse qui déséquilibrait la marche, on devait aussi se soumettre à la présence des autres, puis à un vent violent, et enfin subir le bruit assourdissant de trois hélicoptères au décollage!

L’installation de Christian Boltanski se voit aussi dans le noir absolu. On connaît ses obsessions de cet artiste, considéré actuellement comme l’un des plus importants d’Europe, et qui avait été invité à investir le pavillon français à la Biennale de Venise 2011. La mémoire, l’enfance et surtout la mort, l’attente de la mort: celle des autres et la sienne… Des thèmes essentiels dans son œuvre qu’il a traités au moyen de la photo, du cinéma et de la vidéo.

Nous nous souvenons encore avec émotion des Objets de la vieille dame exposés sous vitrine vers 1975 et qui avait fait s’évanouir une de nos étudiantes! Ses œuvres récentes participent aussi de cette même obsession assumée de la mort comme  Les Archives des cœurs  dans l’île de Teshima au Japon, ou La vie de C.B ou Le Pacte avec le diable de Tansmanie, Australie. Commencée en 2010, et dont le point final sera la disparition de son auteur, sa vie est filmée en continu par quatre caméras dans son atelier à Malakoff. Les images de ces vidéos sont ensuite retransmises dans une caverne en Tasmanie et stockées sur DVD.

Mais David Walsh, un milliardaire qui a gagné une immense fortune au jeu et acheteur de cette œuvre-performance, n’a pas le droit d’en faire quoi que ce soit, du vivant de Christian Boltanski qui a choisi en effet de lui vendre en viager sur huit ans. La forme de ce contrat étant du jamais vu dans le monde artistique,  mais aussi  sa durée  dans le monde de l’immobilier!  « Si je meurs dans trois ans, dit-il, il est gagnant. Si je meurs dans dix ans, il est perdant. Il m’a assuré que je mourrai avant huit ans, puisqu’il ne perd jamais. Il a peut-être raison. Je m’occupe peu de ma santé. En tout cas, je vais essayer de survivre. On peut toujours se battre avec le diable ».

Pour le moment, ce diable australien (55 ans) verse donc à l’artiste, le viager prévu. Et le MONA, son musée souterrain en Tansmanie attire toujours de nombreux visiteurs, avec une importante   et reconnue collection d’œuvres d’art contemporain, comme entre autres le fameux Cloaca de Wim Delvoye, cette machine à fabriquer scientifiquement de la merde à partir d’aliments qu’on lui injecte.  Il y a aussi, Pulse Room de Rafael Lozano-Hemmer qui, curieusement, rappelle cette installation de Christian Boltanski, avec des pulsations cardiaques matérialisées par une ampoule clignotante parmi d’autres. Et Monanisme, un expo permanente consacrée au sexe et à la mort.

 Quant au diable français (72 ans), il se porte toujours bien, et dans un an, si on sait compter, il aura gagné ce pari. Lequel, sur le plan financier? On ne sait pas trop, mais qu’importe… En tout cas, cette installation fascinante, déjà un peu ancienne et prêtée par son propriétaire, est d’une rigueur et d’un minimalisme tout à fait remarquables…

Une fois que l’on a  descendu quelques marches dans cette péniche-ancien pétrolier, on entre sur la gauche et aussitôt, on est plongé dans un univers absolument noir, où  on découvre ensuite de nombreux petits miroirs rectangulaires accrochés au murs. Et, au plafond, une ampoule à incandescence, héritière très contemporaine de celle qu’en 1879, Thomas Edison mit au point après des milliers d’essais! Elle nous éclaire un peu autant qu’elle éblouit à chaque pulsion et au un rythme très invasif, presque insupportable, du bruit très amplifié, très prégnant des battements du cœur de Christian Boltanski.

Dans ce noir absolu, ce bruit que fait ce muscle essentiel à notre fonctionnement exprime la vie, et le  message visuel lancé par ces éclairs blancs de lumière répétitive, signifie l’angoisse liée à toute existence humaine. A mi-chemin entre les arts plastiques et la scène… Le personnage e Thomas Edison avait déjà fasciné Bob Wilson  et il en avait fait un spectacle!  Cela rappelle aussi que l’œuvre de Christian Boltanski a souvent eu à voir avec le théâtre, notamment au plan scénographique cimme cette très belle Installation de vieux vêtements au Grand-Palais à Paris et il avait aussi exposé autrefois une série des marionnettes au Théâtre du Ranelagh.

Allez voir/écouter cette magnifique installation, (entrée gratuite) mais attention: n’y emmenez pas votre vieille cousine: effet angoissant garanti, et claustrophobes s’abstenir.

Philippe du Vignal

La Péniche Pop, face au 32-34 quai de la Loire, Paris XIXème. Métro Jaurès. T : 01 53 35 07 77, du mercredi au dimanche de 13h à 19h, jusqu’au 30 juin.

 

 

 

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