Nature morte dans un fossé de Fausto Paravidino

 

Nature morte dans un fossé de Fausto Paravidino, traduction de Pietro Pizzuti, mise en scène de Céline Lambert

 4005644592Une petite ville, quelque part au nord de l’Italie. Une jeune fille est retrouvée dans un fossé, battue à mort, après une soirée très arrosée en boîte de nuit… Qui est l’assassin ? L’inspecteur Cop enquête. Derrière le destin tragique de cette sage adolescente et de sa famille bien comme il faut, s’agite le monde interlope de le drogue et de la prostitution.

 Cet homme de théâtre italien est maintenant bien connu en France et cette pièce, publiée en 2006, a été montée plusieurs fois, notamment par  Patrice Bigel (voir Le Théâtre du Blog), le collectif DRAO, Guillaume Doucet et François Chevalier; La Maladie de la famille M. a été créée au Vieux-Colombier à Paris en 2011.

Fausto Paravidino sait écrire pour les acteurs-il en est aussi un lui-même-comme en témoignent les seize monologues  de Nature morte dans un fossé.. On entend, tour à tour, les témoins et les protagonistes du meurtre.  «J’aime, dit Fausto Paravidino, un théâtre plus curieux des individus que des thématiques, et faire des mises en scène non pour édifier, mais pour raconter… » Le suspense, porté par une écriture au cordeau, tient en haleine le spectateur, d’autant plus que la metteuse en scène n’ a pas d’autre choix que de faire des gros plans sur les apparitions successives des personnages.

Un  choix qu’a constamment fait ici Céline Lambert, mais en accompagnant l’enquête de Cop avec des vidéos qui montrent les différents lieux où la police a enquêté et reconstituent la vie de la victime. Ce contrepoint, parfois étouffant, bloque l’imaginaire porté par le texte. Pourquoi nous montrer avec insistance, le corps tuméfié de la victime, alors que l’inspecteur de police le décrit en détail ? A quoi servent les plans sur la station-service AGIP ou sur la maison des parents ? Ou sur les escaliers… dont tel ou tel personnage, essoufflé, mime l’ascension ?

Heureusement, les comédiens relèvent tous le défi avec brio, en particulier Melchior Carrelet en  amoureux veule et nerveux, Mehdi Harad dans le rôle d’un petit dealer minable surnommé Pusher, et Isabelle Couloignier, émouvante en Bitch, une jeune émigrée d’Europe de l’Est, piégée comme bien d’autres par la prostitution. Raphaël Beauville, fil rouge de ce récit à six voix, a tout du flic de série B…

L’énergie de cette jeune équipe, le soin apporté à la réalisation (film, musique, décor) donnent naissance à un spectacle d’une heure quarante sans aucun temps mort.  Ce qui permet d’apprécier encore mieux l’écriture de Fausto Paravidino.

 Mireille Davidovici

Manufacture des Abbesses, 7 rue Véron, Paris XVIIIème. T. : 01 42 33 42 03, jusqu’au 11 juin.
Et du 7 au 30 juillet, à 16h30, Théâtre Le Pandora  3, rue Pourquery de Boisserin, Avignon. T.04 90 85 62 05.

Le texte de la pièce est  paru chez L’Arche éditeur.

 

 

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