Last Work par la Batsheva Dance Company

 

©Jean Couturier

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Last Work par la Batsheva Dance Company

Ohad Naharin, chorégraphe et directeur artistique de cette compagnie israélienne, revient  pour la quatrième fois à Chaillot. Le spectacle se joue à guichets fermés, car rare est le passage de cette troupe vouée à des tournées internationales.

Les danseurs, toujours aussi impressionnants de maîtrise gestuelle, entrent à tour de rôle sur le plateau et développent dans l’espace leur propre écriture, lente ou rapide, inquiétante ou rassurante, ondulante ou saccadée…

« Pour Last work,  dit Ohad Naharin, je leur ai parlé comme pour toutes mes pièces, de ces codes et des règles auxquels on doit obéir, afin de se retrouver à jouer le même jeu. J’ai créé trois images: des bébés, des ballerines et des bourreaux. Chaque danseur a eu le choix, entre ces images, de ce qu’il voulait incarner-peut-être les trois-pour créer, non pas des personnages mais des états d’esprit. Leur tâche et mon travail ont été ensuite de sublimer ces images dans une forme claire. »

>©Jean Couturier

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Pendant une heure, sur la musique originale de Grisha Lichtenberger, ils vont se croiser, se regrouper, développer des solos, duos ou mouvements en groupe, avec un parfait contrôle de leur corps. Et il y a,en fond  de scène, une formidable image  (presque une citation du coureur dans le mythique Regard du sourd de Bob Wilson) : une belle jeune femme aux cheveux longs, en robe bleue, court du début à la fin sur un tapis roulant…

La fulgurance visuelle du tableau final de quinze minutes fait vite oublier les quelques longueurs. Pêle-mêle apparaissent alors sur scène, un drapeau blanc, un fusil d’assaut,  un micro sur pied…  Au milieu,  les danseurs,  grâce à leur gestuelle festive et/ou guerrière, créent des images d’une grande force. Puis les corps se figent, et l’un d’eux vient conforter cette immobilité, en réunissant les dix-huit danseurs avec une bande de papier adhésif, dessinant comme une étrange toile d’araignée. Cette tribu ainsi regroupée à la fin, s’impose avec une force magistrale, et continuera longtemps à marquer nos mémoires.

Comme avec la troupe de Sharon Eyal, (voir Le Théâtre du Blog), ces moments de partage et de cohésion entre artistes, débordent de vitalité. « Danser, dit le chorégraphe israélien, c’est gérer un flot d’énergie et d’images et gérer un flot d’énergie, c’est se permettre de « faire une vidange ». Danser permet de sublimer nos agressions et nos agressivités; on peut connecter avec le plaisir et la légèreté d’être, et d’être ensemble. »

Jean Couturier

Théâtre National de la Danse de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris XVIème, jusqu’au 16 juin.

theatre-chaillot.fr

 

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