Grand Finale chorégraphie d’Hofesh Shechter
Grand Finale, chorégraphie d’Hofesh Shechter
Une création mondiale! Cette danse pleine de furie et de nostalgie a ébranlé nos sens. «Quelque chose d’énorme, de violent, dit le chorégraphe, est en train de se passer à l’échelle de la planète qui culbute dans une situation incontrôlée. Il ne s’agit pas de proposer une analyse mais de travailler sur les émotions autour de la vie et de la mort».
Le public est accueilli dans la grande Halle de la Villette dans les fumées et la chaleur. Après une première partie de cinquante-cinq minutes au début trop long, Grand Finale soudain s‘éveille et transforme la scène en zone de combats. Avec une véritable danse de mort!
Hofesh Shechter décline, comme à son habitude, une écriture chorégraphique avec une mobilité presque sauvage de ses danseurs, qu’ils dansent en groupe ou seuls. Leurs corps entrent dans une transe contrôlée, se courbent et se crispent, totalement pénétrés par une musique très présente et entêtante que le chorégraphe a créée lui-même. Dans leurs gestes, nous devinons parfois des lancés de grenades, coups de couteau… Les corps se disloquent ou s’effondrent, et on évacue des hommes blessés ou morts…
Parfois les artistes se figent, et un danseur pousse un cri inaudible et on pense au fameux Cri d’Edward Munch. De hauts murs mobiles viennent aussi obscurcir un plateau déjà souvent dans la pénombre. Au milieu de ces tableaux violents, six musiciens jouent des fragments de musique plus légers de Franz Lehar, et Piotr Tchaïkovski, transformant parfois la scène, ou la salle pendant l’entracte, en une sorte de cabaret d’Europe centrale. Un entracte allonge inutilement la soirée, même si dans la deuxième partie de trente minutes, on retrouve la cadence fulgurante, les codes et le sens de cette danse qui crée l’émotion et qui dérange…
Jean Couturier
Parc de la Villette, Paris, XVIIIème du 14 au 24 juin, dans le cadre de la programmation du Théâtre de la Ville.
theatredelaville-paris.com