Sosies texte et mise en scène de Quentin Defalt

 

Festival d’Avignon

Sosies texte et mise en scène de Quentin Defalt

 Auréolé du prix Théâtre ADAMI 2016, la compagnie Teknaï arrive avec son tout dernier spectacle. Après nous avoir fait voyager dans la GrandGuerre avec Les Vibrants (voir Le Théâtre du Blog), c’est vers un chemin très différent que nous emmènent les trois comédiens de ce spectacle de sosies qui sera monté par Sandrine, fan et sosie de Céline Dion.

Après la perte de son frère dans un accident de moto, son mari a décidé de réaliser son rêve en finançant le spectacle qu’elle a toujours voulu faire. Sandrine a recruté Franck, sosie de Francis Cabrel, surtout à cause de la moustache : il a bien essayé de «faire Patrick Dewaere » mais ça n’a pas pris ! On retrouve aussi Jérôme, né le jour de la mort de Michel Berger, et qui fait croire que ce sont les cheveux de Michel Berger qui poussent sur sa tête.

Un ton donné dès la première scène, après un extrait du journal télévisé d’Antenne 2 annonçant la mort du chanteur, et on retrouve notre sosie de Michel Berger entonnant Le Paradis blanc  et ses fameux cris de baleines,  avec des râles  repris par les deux autres qui rejouent la partie de tennis fatale à Michel Berger !

Quentin Defalt ose l’humour, parfois noir, mais creuse aussi ce phénomène du sosie, parfois révélateur d’un grand trouble intérieur, d’une blessure ou d’une recherche d’identité. Il  a voulu « faire théâtre » de la folie de se prendre pour un autre, et de faire de l’illusion, un art de vivre. Une folie d’apparence joyeuse, mais qui laissera  apparaître des désordres plus sombres pour ces «gens d’à-côté». Ce phénomène de sosie, qui paraît aujourd’hui un peu daté ou ringard, reste un trouble psychique qui peut aller jusqu’aux délires chroniques et  à certains états confusionnels.

Au début, on rit, on se moque un peu d’eux, et puis, en les découvrant dans leurs univers respectifs grâce à des petits films, on les découvre autrement, comme des humains et non des pâles copies. Et on remue tous au moins la tête à un moment,  sur une des chansons réinterprétées par Juliette Coulon, Gaëtan Peau ou Thomas Poitevin, parce qu’elles font partie du patrimoine ! Ils ont su trouver le bon positionnement, et, en fait, jouent un personnage mais aussi un personnage qui en joue un autre. Ils évitent parfaitement les pièges de l’imitation, de l’outrance ou du ridicule.

Un bel ovni, et un de ces trop rares spectacles où le rire apporte aussi autre chose : une réflexion sur l’identité et la difficulté d’assumer d’être soi-même.

 Julien Barsan

 Le Nouveau Ring Avignon, jusqu’au 30 juillet à 14 heures (relâche le 28 juillet) T.09 88 99 55 61

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