A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie d’Hervé Guibert
Festival d’Avignon
A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie, d’Hervé Guibert, adaptation de Jeanne Lazar et Arnaud Vrech, mise en scène d’Arnaud Vrech
Emporté par le sida en 1991, cet écrivain aura marqué Avignon avec Vole mon dragon, mis en scène par Stanislas Nordey. Ce récit autopbiographique qu’est A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie met en lumière le moment où Hervé Guibert découvre sa séropositivité, qu’il partage avec Muzil, son ami philosophe Muzil Michel Foucault.
On y croise aussi Marine, actrice célèbre (tout le monde aura reconnu Isabelle Adjani) qui doit démentir au Journal Télévisé des rumeurs de maladie la concernant… Le docteur Chandi qui traite Hervé Guibert est aussi présent. On en est aux débuts du sida, avec la panique qu’il entraîne, dans la méconnaissance de la maladie. Un ami lui promet un traitement miracle, encore expérimental… Arnaud Vrech ne cherche pas à dramatiser le propos, et on arrive même à rire, comme dans les scènes avec la vraie/fausse Isabelle Adjani que joue Jeanne Lazar aux baskets avec des semelles garnies de petites lumières . La mise en scène possède un aspect léger et drôle mais aussi des déplacements et une scénographie hiératiques, de nombreuses et lentes traversées de plateau, et une diction un peu appuyée et récitante chez Clément Durand et Johann Weber. Et on a quelque mal à à savoir ce qu’a cherché à dire Arnaud Vrech, au-delà de l’hommage rendu à un auteur plus très présent aujourd’hui et qui manque…
Julien Barsan
Le spectacle a été joué le 18 et 20 juillet à Présence Pasteur, Avignon. Le texte est publié chez Gallimard (1990).