Les Perses d’Eschyle

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Festival d’Athènes 2017

 

Les Perses d’Eschyle mise en scène d’Aris Biniaris, traduction de Panaghiotis Moullas (en grec, sur-titré en anglais) 

 Présentée cette année par par l’Organisation Théâtrale de Chypre, Les Perses, tragédie historique, fondée en partie sur l’histoire de la fameuse bataille de Salamine et écrite seulement quatre ans après par Eschyle (Vème siècle avant J.C.).
A Salamine située non loin du Pirée, les Athéniens avaient écrasé l’immense flotte du roi perse Xerxès. Cette bataille navale victorieuse mit fin à l’invasion de l’Occident par l’Orient. Dans cette pièce d’à peine une heure, fondatrice du théâtre, Eschyle le Grec, se place dans le camp des vaincus à Sousse. Il y raconte d’abord le rêve prémonitoire de la vieille reine Atossa qui annonce un désastre militaire …

Ce n’est pas seulement  le roi des Perses mais surtout son fils Xerxès, que se prépare à recevoir Atossa, la reine-mère qui l’attend avec un intense pressentiment de la défaite. Eschyle met surtout l’accent sur l’émotion et sur la relation entre la mère et le fils. Un messager perse apporte en effet la confirmation d’une terrible combat naval. Puis les vieillards de la Cité  invoquent  l’âme du défunt roi Darius, époux d’Atossa et lui demandent conseil et assistance.

La tragédie jouée dans le théâtre ouvert Hérode Atticus, aux pieds de l’Acropole, a été mise en scène par Aris Biniaris, metteur en scène et musicien qui s’appuie sur la prosodie  qui a gardé les rimes des vers, ce qui met en valeur la poésie du texte.  Le spectacle réunit harmonieusement le son des voix des comédiens, et celui de deux tambours qui  soulignent avec  efficacité leur jeu. Cela crée une sorte de vertige corporel, proche des danses des derviches tourneurs. Et, au moment crucial de l’invocation de l’ame roi Darios, que le chœur des vieillards  ils se livrent avec Atossa à un rituel à des gestes débridés, pathétiques et réussit à  le faire sortir de son tombeau…

Aris Biniaris a su marier musique et texte pour obtenir  un résultat riche en connotations rythmiques et créer ainsi un spectacle où, avec efficacité, il met les paroles d’Eschyle en images. Par exemple, à la fin, l’arrivée de Xerxès humilié, dans la plus grande déchéance, et en haillons, reproduit le récit du Messager qui l’avait précédé au début de la pièce. C’est ici l’apogée de la parole tragique muée en images.

Mais Karyofyllia Karambeti n’a pas su trouver l’ampleur du personnage archétypal d’Atossa. Charis Charalampous répond grosso modo aux exigences du rôle de Messager. Nikos Psarras (Darios) et Antonis Myriagkos (Xerxès) défendent leur personnage avec aisance. Et l’ensemble du spectacle est d’une grande qualité dramatique.

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

 Spectacle vu le 30 août, au Théâtre Hérode Atticus à Athènes.

 

 

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