Cheveux, conception, écriture et jeu de Laureline Collavizza et Julie Fonroget

 

Cheveux, conception, écriture et jeu de Laureline Collavizza et Julie Fonroget

 IMG_0874« En travaillant sur la question de la laïcité, je me suis interrogée sur le fait de cacher ses cheveux, au nom d’une religion ou d’une tradition culturelle », écrit Laureline Collavizza. Après avoir mis en scène Jupe et Laïcité avec la compagnie Brouha Art, elle a travaillé avec sa complice, Julie Fongeret, sur la place symbolique du cheveu dans notre société. Comme ses précédents spectacles, ce  théâtre « documenté» s’appuie sur des matériaux hétérogènes : interviews radiophoniques, Épitre aux Corinthiens de Saint-Jean ou Pelléas de Mélisande de Maurice Maeterlink…

 En une succession de tableaux, les comédiennes interrogent les images, féminines et masculines, véhiculées par les cheveux et posent  la question du voile. Elles incarnent, en vrac : des hommes chauves déplorant leur perte capillaire, Samson sans sa toison, privé de sa virilité, une coiffeuse psychologue, une dermatologue spécialisée dans les implants, une jeune Colombienne vendant sa chevelure au poids pour subvenir à ses besoins…

Sans prétendre faire le tour de ce vaste thème, les interprètes l’abordent sous des angles variés, toujours avec humour et endossent avec talent tous les rôles, glissant d’un personnage à l’autre. Appuyées par des sous-titres et une iconographie projetée, de courtes séquences s’enchaînent habilement, et, en une heure quinze, les auteures tressent une comédie légère mais non sans profondeur.

 Malgré un rythme soutenu et des transitions soignées, le patchwork reste un peu bancal et a du mal à trouver sa cohérence. Pourtant, on en retiendra quelques séquences réussies, comme l’interview de cette étudiante noire qui a opté pour la coiffure afro. À l’instar d’autres «nappies» (acronyme de natural et happy), elle a cessé de se défriser et a adopté une coupe dont elle est fière. Venu des Etats-Unis, le mouvement  nappy prône le renoncement aux artifices cosmétiques aliénants, comme le défrisage et le blanchiment de la peau…

 Rasés, perdus, frisés, raides, cachés ou exhibés, naturels ou artificiels, les cheveux nous renvoient à l’état du monde, en passant par l’intime.

Mireille Davidovici

Manufacture de Abbesses, 7 rue Véron Paris XVIIIème, jusqu’au 4 octobre.  T : 01 42 33 42 01

 


Archive pour 6 septembre, 2017

Cheveux, conception, écriture et jeu de Laureline Collavizza et Julie Fonroget

 

Cheveux, conception, écriture et jeu de Laureline Collavizza et Julie Fonroget

 IMG_0874« En travaillant sur la question de la laïcité, je me suis interrogée sur le fait de cacher ses cheveux, au nom d’une religion ou d’une tradition culturelle », écrit Laureline Collavizza. Après avoir mis en scène Jupe et Laïcité avec la compagnie Brouha Art, elle a travaillé avec sa complice, Julie Fongeret, sur la place symbolique du cheveu dans notre société. Comme ses précédents spectacles, ce  théâtre « documenté» s’appuie sur des matériaux hétérogènes : interviews radiophoniques, Épitre aux Corinthiens de Saint-Jean ou Pelléas de Mélisande de Maurice Maeterlink…

 En une succession de tableaux, les comédiennes interrogent les images, féminines et masculines, véhiculées par les cheveux et posent  la question du voile. Elles incarnent, en vrac : des hommes chauves déplorant leur perte capillaire, Samson sans sa toison, privé de sa virilité, une coiffeuse psychologue, une dermatologue spécialisée dans les implants, une jeune Colombienne vendant sa chevelure au poids pour subvenir à ses besoins…

Sans prétendre faire le tour de ce vaste thème, les interprètes l’abordent sous des angles variés, toujours avec humour et endossent avec talent tous les rôles, glissant d’un personnage à l’autre. Appuyées par des sous-titres et une iconographie projetée, de courtes séquences s’enchaînent habilement, et, en une heure quinze, les auteures tressent une comédie légère mais non sans profondeur.

 Malgré un rythme soutenu et des transitions soignées, le patchwork reste un peu bancal et a du mal à trouver sa cohérence. Pourtant, on en retiendra quelques séquences réussies, comme l’interview de cette étudiante noire qui a opté pour la coiffure afro. À l’instar d’autres «nappies» (acronyme de natural et happy), elle a cessé de se défriser et a adopté une coupe dont elle est fière. Venu des Etats-Unis, le mouvement  nappy prône le renoncement aux artifices cosmétiques aliénants, comme le défrisage et le blanchiment de la peau…

 Rasés, perdus, frisés, raides, cachés ou exhibés, naturels ou artificiels, les cheveux nous renvoient à l’état du monde, en passant par l’intime.

Mireille Davidovici

Manufacture de Abbesses, 7 rue Véron Paris XVIIIème, jusqu’au 4 octobre.  T : 01 42 33 42 01

 

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