La Kibbutz Contemporary Dance Company

 

Festival Le temps d’aimer à Biarritz : vingt-septième édition

 La Kibbutz Contemporary Dance Company

© Eyal Hirsch

© Eyal Hirsch

 Comme pour prolonger l’été, cette belle ville de la Côte basque propose chaque année en septembre, ce festival de danse au joli nom! Sa direction artistique en est assurée depuis longtemps par le chorégraphe Thierry Malandain qui est aussi l’actuel directeur du Centre chorégraphique national de Biarritz. Trois salles,  la Gare du Midi, le Casino et le Colisée, sans compter les manifestations de rue, les ateliers et la désormais célèbre giga-barre ouverte à tous face à la mer, font de ce Temps d’aimer, un rendez-vous important pour les Biarrots, comme pour les estivants.

Christophe Malandain, en directeur avisé, a toujours privilégié une programmation éclectique, alternant points forts et émergence, danse classique et  contemporaine, et invite de grandes compagnies internationales comme de jeunes artistes à découvrir. Et sur ces deux semaines de festival, il y a toujours des moments de forte émotion. Parmi les raretés de cette vingt-septième édition: la Kibbutz Contemporary Dance Company qui n’était pas venue en France depuis…  trente ans !! Et pourtant, elle est, avec la Batsheva, la troupe la plus importante d’Israël.

On connaît la vitalité de la danse dans ce petit pays et on la comprend mieux, si on se souvient de son double héritage : celui de l’expressionnisme allemand apporté par des danseurs juifs fuyant le nazisme, et plus tard, celui de la « modern dance » américaine, avec la création d’une école Martha Graham à Tel-Aviv. Et aussi auparavant, celui du ballet classique apporté principalement par des danseurs russes ou polonais fuyant les pogroms. Comme dans tout pays d’émigration, l’art s’est enrichi de différents apports culturels, et la Kibbutz Contemporary Dance Company en est la parfaite illustration. Une grande compagnie mais aussi un style de vie. Installée au Kibbutz Ga’aton, dans le nord de la Galilée, elle a été fondée en 1973 par une femme rescapée d’Auschwitz, Yehudit Arnon et tous ses membres y vivent et travaillent telle une grande famille.

A son arrivée, Yehudit Arnon menait de front l’enseignement de la danse et les travaux collectifs de la ferme. Peu à peu, la danse s’est imposée, et aujourd’hui le Kibbutz est devenu un village international, avec deux compagnies, un théâtre, de nombreux studios, des élèves et danseurs du monde entier venus suivre une formation ou des cours. Riche d’un répertoire constitué pendant ses trente-quatre années d’existence, la compagnie est aujourd’hui dirigée par un ancien élève d’Arnon, le chorégraphe Rami Be’er, venu à Birritz avec sa dernière création Horses In The Sky, une pièce puissante qui exige de ses dix-huit interprètes une grande virtuosité. Avec une alternance de scènes dynamiques et de duos lyriques, les corps sont parfois disloqués, parfois harmonieux mais toujours habités par une intensité sans cesse renouvelée. La gestualité, très près du sol, utilise le poids du corps de façon singulière, avec de nombreux grands pliés en quatrième, une souplesse du buste, et une vélocité dans les changements.

Rami Be’er possède une inventivité qui semble ne jamais devoir s’arrêter, et il trouve le geste qui parle, le mouvement qui émeut, en évitant toute mièvrerie. Sans imposer une quelconque idéologie ou une signification précise à son ballet, il obtient de ses danseurs, une gestuelle et un engagement, et livre un message, celui d’un chorégraphe qui croit en son art  et à sa capacité à rendre les rapports moins violents entre êtres humains.

 Sonia Schoonejans

 

 

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