Hors cadre de François Alu

 

© Julien Benhamou

© Julien Benhamou

Hors cadre de François Alu

Nous avions croisé François Alu dans les salles de la banlieue parisienne, avec ses partenaires du Groupe du 3e étage, dirigé par Samuel Murez (voir Le Théâtre du Blog) mais nous le découvrons ici au Théâtre Antoine, reconnu comme monument historique depuis 1989, et qui a accueilli le Théâtre Libre du grand metteur en scène André Antoine au 19ème siècle. Le premier danseur de l’Opéra de Paris auquel il appartient depuis l’âge de seize ans, revendique son indépendance: «J’ai toujours adoré faire du spectacle. Sur scène mais aussi à la ville. Depuis que je danse à l’Opéra, je suis à chaque fois touché par la façon dont le public réagit à mes prestations, et par toutes les façons dont ils me témoignent leur ressenti. »

Sur des textes de Samuel Murez, et accompagné par d’autres danseurs de l’Opéra, François Alu  (vingt-trois ans) se livre à une performance débridée. L’auteur salue chez cet artiste atypique «son plaisir immodéré de l’exploit physique et technique, sa jubilation à se glisser dans la peau d’un personnage en faisant ressortir ses particularités, son goût prononcé pour l’humour et en particulier l’autodérision, ses appétits voraces, son amour de la dynamique de troupe, et toujours sa très grande difficulté à rester dans un cadre circonscrit …  un Opéra très attaché aux règles».

Ici, il joue littéralement avec ses partenaires, alternant morceaux de bravoure dansées et sketches plus légers. Avec quelques mises en abyme mis en scène comme des réglages de sons et lumières, effectués à vue.«Je me jalouse, je me perds en moi je me déconstruis»: cette phrase de Raymond Federman, entendue en voix off, résume bien la démarche de François Alu. Un corps animal débordant d’énergie, une vitalité et un esprit réjouissants au service d’un spectacle iconoclaste, salué par un public enthousiaste et de qualité que parodie semble-t-il, le danseur, quand il lui offre sa version des Bourgeois de Jacques Brel. Dans l’histoire contemporaine de l’Opéra de Paris, de nombreux artistes ont témoigné de leur singularité. François Alu ici les rejoint.

Jean Couturier

Spectacle vu au Théâtre Antoine, 14 boulevard de Strasbourg, Paris Xème, le 8 octobre. T: 01 42 08 77 71
Autre représentation : le samedi 14 octobre à 19h30.

 

 


Archive pour 11 octobre, 2017

Quelques petits spectacles à Audincourt

 

Quelques petits spectacles à Audincourt:

Programmés par le Théâtre de l’Unité pour célébrer leurs dix-sept ans d’activité théâtrale à Audincourt, ces six petits spectacles ont été joués par des compagnies le plus souvent régionales, qu’Hervée de Lafond et Jacques Livchine ont accompagné dans leur parcours et/ou leur création.

Les Cancoyote Girls

Clotilde Moulin, La Lue et Maguy Bolle, ces jeunes femmes, complices depuis quelque cinq ans du Théâtre de l’Unité s’accompagnent de leur instrument : harpe, guitare et accordéon. Volontiers provocatrices, elles nous ont régalé de leurs savoureuses chansons franc-comtoises à l’humour souvent des plus décapants. Trois filles arrivent en voiture, elles installent un piano avec difficulté, se disputent pour la méthode.  Elles représentent une association de défense de la vraie famille.  Laurence présente Véronique et Marie-Paule qui s’occupe de la lumière : « La jeunesse est en détresse, les enfant vont mal à Louvigner ». Peu à peu tout se déglingue,  on apprend que finalement, elle défendent la famille  parfaite, mais que leurs familles à elles sont un vrai désastre.  Des disputes incessantes   entre Lili Douard, Inès Lopez et Sigrid Metatal font éclater de rire le public. Elles chantent des cantiques catholiques assez joliment, on rit énormément mais c’est un rire intelligent qui écorche en finesse les partisans de la famille pour tous. Ouardi Bessadet, un ancien élève du lycée Cuvier de Montbéliard assume la mise en scène. On note au passage  le formidable  potentiel comique d’Inès  Lopez formée à l’Ecole du Samovar à Montreuil. Un beau moment musical que le public a beaucoup apprécié.

Re-belle de Latifa Djerbi

POP20PUNK20ET20REBELLE2028229Nous avions pu voir une première ébauche de  ce solo, l’an dernier au festival d’Avignon. Latifa Djerbi pétrissait son pain dans les rues. Elle dit qu’elle a décidé de ne pas remettre en chantier un nouveau solo, et s’enduit de harissa, puis déclare qu’elle a fait un stage d’écriture en Suisse: » En dehors de moi, je ne connais que moi ! Je suis enceinte de moi-même (…) La dévalo, c’est quand tu te sens indigne d’être aimée. Le toi du moi, c’est le moi autour de toi, j’ai décidé de me donner. »

Elle se met à hurler : «J’ai entendu dire quand j’étais petite, que, nous les Arabes, on volait le pain des Français.  J’ai décidé de me donner, de pardonner. Je vais faire un acte psycho-magique, en faisant du pain. Comme disait mon père, la farine est au pain, ce que le ciment est au parpaing! » Elle mélange donc la farine de blé à la farine de sarrasin, et pétrit la pâte furieusement. Puis elle met cette pâte à cuire, et il n’y a plus qu’à attendre. «Il suffit d’un peu d’amour, dit-elle, je suis comme tout le monde, j’ai peur des Arabes. Tout s’achète en Suisse, il faut être validée par un Suisse ! » Elle offre du pain à un spectateur-un complice-et chante: «J’avais dit que je ne ferai pas de monologue, mais je n’ai pas pu me retenir ! ». Toujours aussi ébouriffante, toujours aussi drôle, Latifa Djerbi…

La Méchanceté de et par Catherine Fornal

Déjà vu l’an passé, le solo de cette autre complice du Théâtre de l’Unité, dont elle avait suivi les cours dans un lycée de Montbéliard, s’avère encore aussi décoiffant. Elle se présente  avec un fort accent germanique :«Moi, Hilda Berg, je cumule plusieurs maladies dont le syndrome d’Alice au pays des merveilles. La deuxième, c’est la synesthésie multimodale, la musique qui évoque des formes et des couleurs ».

Après une danse ridicule, elle évoque la maladie  de Paso, une hyper-activité de la glande thyroïde, et bouscule son  Céline, son assistante qui ne lui a pas trouvé de médicament. «La bonté n’existe pas. Il y a une graduation dans la méchanceté. Le racisme se situe à différents niveaux. Quelqu’un peut-il me donner une définition de la bonté ? La tentation du bien n’est-elle pas plus destructrice que celle du mal ? Si tu veux aider quelqu’un, ne lui donne pas un poisson, apprends-lui à pêcher ! Nous sommes tous méchants ! » 

Happy Together par la compagnie Non Négociable de Besançon

Trois filles arrivent en voiture et installent un piano avec difficulté mais se disputent sur la méthode à suivre. Laurence présente Véronique, et Marie-Paule qui s’occupe de la lumière : « La jeunesse est en détresse, les enfants vont mal à Louvigner». Des disputes incessantes qui font éclater de rire le public. Lili Douard, Inès Lopez et Sigrid Metatal veulent initier les enfants à la musique mais leurs disputes ridicules semblent plutôt désespérées…

Jean-Pierre, lui et moi de et par Thierry Combes par le Pocket Théâtre

©Helene Dodet Photography

©Helene Dodet Photography

Ce solo avait été accueilli en résidence par le Théâtre de l’Unité. Un joli dispositif circulaire en bois a été construit; nous sommes assis sur de petits tabourets triangulaires plutôt inconfortables, mais avec une bonne visibilité. Thierry Combes évoque son enfance avec son frère Jean-Pierre, handicapé. Il se sert des notes épinglées au-dessus du bureau. et dit qu’il s’agit pour lui de prendre la parole sur le handicap «avec des chaussures orthopédiques».

Il nous raconte son histoire  aux côtés de cet homme qu’il interprète avec un naturel étonnant : « À quoi ça sert un frère handicapé, pourquoi ça m’amuse dans le fond ?  (…) Mon frère ne regarde jamais la télé, il n’en a pas besoin pour être handicapé mental ! Il est handicapé, il n’est pas un petit peu autiste. On se demande s’il est pareil au foyer et à la maison. Juste au moment où j’ai allumé la télé, il a mis sa musique ! (…) Pour l’anniversaire d’Anthony, handicapé, on lui a servi du biscuit salé à la confiture de fraise». Nous somme fascinés par ce dédoublement comique et spectaculaire du drame vécu par cette famille.

Petites Pièces d’urgence

Un joli mélange de professionnels et d’amateurs de toute la Franche-Comté: Fabien, Stanislas, Pauline, Chantal, Vincent, Michèle,etc. «Qu’est-ce qui te fait sortir de ton trou, faire un pas de côté ? Je me suis faite agresser, quatre mecs me sont tombés dessus, c’était des rebeus. Mon voisin Mustapha, il est bien, j’aurais dû intervenir, chaque acte est important. L’étranger d’aujourd’hui est l’autochtone de demain; pour les demandes d’accueil, il y en a trop. L’oubli n’est-il pas confortable? Il faut prendre le temps de perdre son temps. Choisir, c’est renoncer, mais il faut choisir pour avancer. Pour se déplacer dans les soixante-douze communes du Pays de Montbéliard, il faut chercher la simplicité…»

Edith Rappoport

Six petits spectacles vus à Audincourt, les 7 et 8 octobre, pour les dix-sept ans du Théâtre de l’Unité.   

Le Théâtre de l’Unité : dix-sept ans à Audincourt !

 

Le Théâtre de l’Unité : dix-sept ans à Audincourt !

 theatre-unite-17ans- Dix-sept ans déjà que le théâtre de l’Unité s’est installé à Audincourt dans les anciennes usines Japy, qui était à l’origine une fabrique d’horlogerie et qui a ensuite produit par milliers ces mythiques et efficaces machines à écrire comme entre autres celle dont se servait André Malraux. Pour célébrer cet anniversaire, Hervée de Lafond et Jacques Livchine ont organisé des  spectacles gratuits, les 7 et 8 octobre. Pourquoi Audincourt à quelques kilomètres de Montbéliard (Doubs) ?

Martial Bourquin, le maire d’Audincourt et maintenant sénateur, leur avait offert de venir dans sa commune. « Quand il a su que nous voulions quitter la région, après avoir dirigé la Scène Nationale de Montbéliard de 1991 à 2000, il nous a  offert, dit Jacques Livchine, un lieu magnifique pour nous retenir ici. Alors qu’on avait toujours eu plutôt l’habitude qu’on nous dise non. Et là, nous n’avons rien eu à demander ».

Le Théâtre de l’Unité a mis les petits plats dans les grands. Ils se sont installés en plein air sur l’Île aux Oiseaux jouxtant la Maison Unité, où ils ont installé le confortable salon de leur maison, autour du joli stand de Gourmandisiaque où Valérie officie, servant de délicieux blinis des nems préparés par Hervée de Lafond née au Vietnam, et un bortsch épluché toute la journée sous la direction de Nathalia, qui cuit dans une grande marmite. On peut donc se restaurer mais aussi acheter pour quelques euros des livres de l’immense bibliothèque dont l’Unité n’a plus l’utilité.

Dans l’allée qui jouxte le Doubs, cinquante-sept étiquettes sont  accrochées aux arbres,  celles des compagnies qui ont bénéficié de l’hospitalité du Théâtre de l’Unité, pour répéter dans le  studio des Trois Oranges et dormir au Château d’Hérimoncourt. On écoute le discours de Martial Bourquin. Et le lendemain, le théâtre de l’Unité signe avec la mairie d’Audincourt une nouvelle convention de dix-sept ans, c’est à dire jusqu’en 2.034. La Mairie n’a pas peur : Jacques et Hervée ne tiendront sans doute pas jusque à 90 ans !  La convention stipule tout de même que le Théâtre de l’Unité s’arrêtera… avec la disparition de l’un d’eux!

Comme le dit Jacques Livchine avec son humour habituel : «Nous avons fait une carrière à l’envers ». Enfin,  si l’on veut… Ils ont  donc un temps dirigé la Scène Nationale de Montbéliard, ont monté plus de soixante-dix spectacles de tout format et pour tous publics, en salle mais surtout en plein air,  soit courts soit parfois assez longs,  en France et aussi beaucoup à l’étranger.
Comme cet étonnant Macbeth dans la forêt. Ils ont aussi fait au festival d’Avignon une belle création,
Noce et Banquet, qui se déroulait en plusieurs lieux successifs, dont à la fin, le jardin d’une très belle maison avec un repas de mariage pour les spectateurs toute une nuit ! Ou créé en 2016, Le Parlement de rue, une expérience de démocratie directe théâtralisée. Le Théâtre de l’Unité, c’est un très long parcours avec des spectacles aussi loufoques que techniquement des plus solides. Comme ce brillant et très drôle abrégé histoire du théâtre: 2.500 à l’heure et un Avare de Molière très vivant qui a été leur premier spectacle et qu’il ont ensuite repris sous une forme différente, ou encore ce formidable Oncle Vania d’Anton Tchekov , une valeur sûre de leur répertoire qu’ils jouent dans un pré, ou dans un jardin devant une maison.
Lais aussi et encore un spectacle pour chiens et La 2 CV Théâtre pour un seul spectateur. Ils ont aussi enseigné à l’Ecole du Théâtre National de Chaillot; avec une fidélité exemplaire, ils ont souvent employé les stagiaires et les anciens élèves, des années plus tard. C’est aussi cela, le Théâtre de l’Unité: un compagnonnage permanent.

 Jacques Livchine et Hervée de Lafond  ont toujours imaginé un théâtre différent, qui a été ignoré, voire traité avec une certaine condescendance-logique encore-par la plupart des institutions et des directeurs de Centres Dramatiques Nationaux français! Une de leurs plus belles réussites aura été ces kapouchniks (en russe: soupe), une sorte de cabaret mensuel gratuit, dans leur lieu à Audincourt et parfois ailleurs, qui a connu très vite un grand succès et qui en est déjà plus de quatre-vingt éditions! Très tonique et d’un grand professionnalisme, mais préparé avec imagination par eux et par une dizaine de comédiens dans la journée ! Avec des propos souvent iconoclastes, des chansons et des sketches sur l’actualité la plus immédiate.

Ce qui nous frappe le plus dans cette démarche qui va plus loin que celles des théâtres institutionnels:  d’abord un profond engagement. Le Théâtre de l’Unité est une sorte de laboratoire qui a poursuivi ici, soutenu par la mairie d’Audincourt, l’expérience commencée à Montbéliard. En mettant en place une sorte d’apprentissage des vérités qui organisent la société. Ces deux jours, on on pouvait grignoter les nems d’Hervée, les blinis et le bortsch de Jacques, etc.  et voir six petits spectacles des compagnies qui ont travaillé ici en résidence (voir le compte-rendu d’Edith Rappoport).

Mais on pouvait aussi parler avec les habitants d’Audincourt et entendre Jacques et Hervée qui sont intervenus, non pour faire l’histoire du Théâtre de l’Unité mais pour faire sentir l’originalité de leur démarche, et parler de l’avenir. En ouvrant grandes les portes et en faisant confiance au public qui les suit. En dix-sept ans, ils auront réussi à donner vie à ces bâtiments anciens, à fédérer les énergies et à créer un potentiel artistique. Ce qui n’est pas rien. Etait là nombre de ceux qui y ont contribué pendant ces dix-sept ans: les  artistes  qui ont participé aux  Kapouchnik, ceux d’Oncle Vania à la campagne, de Macbeth en forêt, mais aussi ceux alors jeunes qui ont  suivi les enseignements des Ruches à chaque printemps.
Le Théâtre de l’Unité?  Une sorte de joker dans le spectacle actuel, et sans joker, nous le savons tous, on ne peut pas jouer aux cartes…

Jean Digne

Célébration des dix-sept ans à Audincourt du Théâtre de l’Unité, les 7 et 8 octobre.

 

 

Le quatrième Mur d’après Sorj Chalandon, mise en scène de Julien Bouffier

 

 

Le quatrième Mur d’après Sorj Chalandon, mise en scène de Julien Bouffier, création vidéo de  Laurent Rojol,

MG2_3202Dernière création du festival Spot où ont été présentés huit spectacles singuliers au Paris-Villette depuis le 15 septembre. L’auteur fut correspondant de guerre  et dans son roman, il raconte l’histoire de Georges, son double littéraire, metteur en scène  mais surtout éternel étudiant à la Sorbonne et depuis longtemps militant à l’extrême gauche,  notamment pour la défense des Palestiniens.

Il part pour le  Liban en guerre  pour tenir une promesse faite à un ami, Samuel Akounis, un pacifiste juif Grec de Salonique, dont la famille a été exterminée au camp de Birkenau!  Samuel metteur en scène de théâtre,  est malade et hospitalisé; il va donc confier à Georges le soin de monter l’Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Un projet qui va rassembler tous les acteurs de cette guerre, d’horizons politiques et religieux différents,  juste pour témoigner d’un travail en commun, malgré les circonstances tragiques.

Oui, mais voilà le théâtre est détruit, les comédiens dispersés, et on sort des massacres de Sabra et Chatila… Georges devra donc faire l’impossible pour trouver une distribution et un endroit pour jouer au moins une fois. Le projet réunira donc  une Antigone  palestinienne, un Hémon, Druze,  et un Créon, roi de Thèbes et père d’Hémon, un Maronite… Le livre est aussi et surtout une réflexion sur la pulsion qui pousse les individus et les pays à entrer en guerre et montre ensuite les désastres psychologiques que les conflits armés entraînent chez les individus.  Ce « quatrième mur »  désignant celui invisible que se construit l’acteur et qui le protège. Et il casse l’illusion quand il s’adresse au public.

Cette plongée onirique dans Beyrouth  et cette la tentative désespérée pour y monter Antigone en septembre 1982, pendant la guerre syro-libanaise est bouleversante. Nous sommes emportés par un flot d’images vidéo: le théâtre ne parvient pas à surmonter la réalité. Diamand Abou, Nina Bouffier, Alex Jacob, Vanessa Liautey nous font franchir ce quatrième mur quand ils nous décrivent les victimes et qu’une petite fille émouvante chante au milieu de l’horreur. Un spectacle émouvant et d’une grande force.

Edith Rappoport

Spectacle vu au Théâtre Paris-Villette le 30 septembre.

Théâtre National Wallonie Bruxelles, les 20 et 21 octobre.
Quinconces-L’Espal Scène nationale du Mans le 8 février.

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