Une dramaturgie chorégraphique au XXIe siècle
Une dramaturgie chorégraphique au XXIe siècle, rencontres organisées par le Centre chorégraphique national/Ballet de l’Opéra national du Rhin, en partenariat avec POLE-SUD, Centre de Développement Chorégraphique National à Strasbourg.
Depuis toujours, il a fallu défendre la légitimité de la danse, souligne Thierry Malandain, actuel directeur du Centre chorégraphique national de Biarritz : «Le propre de la danse, c’est de naître et de disparaître, si il n’y a pas de presse et de directeurs pour acheter la pièce, elle risque de mourir très vite. Elle doit rencontrer un public et convaincre ensuite les politiques.» Et Clément Hervieu-Léger, comédien et metteur en scène, parle avec sensibilité des rapports contradictoires entre danse et texte : «La parole au théâtre est l’expression d’une pensée, à partir du moment où la pensée se met en mouvement, le corps se met en mouvement, il y a un engagement du corps dans la pensée. Tous les élèves d’une école de danse vont tous très bien danser, dit-il, ce qui va les différencier, c’est l’incarnation».
Comment Eva Kleinitz envisage-t-elle sa direction de l’Opéra du Rhin? «Je veux, dit-elle, que l’amour du public pour le ballet résonne autant que pour l’opéra». Cela semble en bonne voie car on sent une réelle entente entre elle et Bruno Bouché. Brigitte Lefèvre, directrice de la danse à l’Opéra de Paris de 1995 à 2014, rappelle, que «le vrai patron dans un Opéra, c’est le plan de travail, la présence de l’orchestre et celle des chœurs et solistes. Un ballet, même de trente-deux danseurs, est plus flexible, et le danseur d’aujourd’hui n’est pas classique ou contemporain, mais avant tout, danseur». Ce que reprend Bruno Bouché à sa manière; il espère créer, dit-il, un Ballet du XXIème siècle ouvert au-delà des frontières européennes, avec des œuvres qui ont traversé l’histoire mais aussi des créations…
Jean Couturier
Journée de rencontres et de débats publics à Mulhouse, le 28 octobre.