Play chorégraphie d’Alexander Ekman

© Ann Ray / OnP

© Ann Ray / OnP

 

Play chorégraphie d’Alexander Ekman

Les jeux de ballon entre spectateurs et artistes occupent les scènes parisiennes en cette fin d’année, comme dans le Slava’s Snow Show présenté au 13 ème Art (voir Le Théâtre du Blog) et Play au Palais Garnier. Etablissement public, l’Opéra de Paris séduit de plus en plus les financeurs privés  qui ont loué pour dix ans, un petit Foyer de repos à une entreprise spécialisée dans le son, alors qu’un restaurant occupe déjà un des deux grands salons! Mais cela permet de financer, entre autres, la création d’Alexander Ekman qui nous invite à d’autres formes de jeux.

Cette aventure collective expérimentale pour trente-sept danseurs divise la critique et le public qui, majoritairement debout aux saluts, semble heureux d’avoir échangé quelques balles jaunes et vertes avec les danseurs. Le spectacle, trop long et parfois brouillon, propose quelques beaux moments de liberté. La scénographie très réussie qu’a imaginée le chorégraphe suédois nous fait découvrir l’immense scène du Palais Garnier peinte en blanc comme le sont les costumes  au premier acte. Sur la mezzanine en fond de scène, les musiciens et la choriste interprètent une création originale de Mikael Karlsson et des cubes blancs descendent des cintres.  «L’existence, le monde sensible est ludique par nature», dit  Alexander Ekman, citant Alan Watts. «Si vous n’aviez pas joué le jeu… il n’y aurait pas de jeu», ajoute le chorégraphe qui milite pour le jeu et la danse comme vecteurs de divertissement.

Il faut d’emblée entrer dans ce monde ludique où la danse n’est parfois qu’un alibi, sous peine d’y rester extérieur. La plupart des spectateurs acceptent ce principe, tout comme les danseurs qui, même si leur excellence technique reste un peu sous-exploitée, ont beaucoup improvisé pour créer ces tableaux où on découvrons un cosmonaute avec son drapeau blanc, un clown, une reine, un groupe de danseuses aux têtes surmontées de bois et traversant gracieusement le plateau comme des antilopes ou encore une danseuse en tutu, seule référence à la danse classique.

L’esthétique très étudiée de ce spectacle nous a séduit. «Les personnages sont globalement désirés par Alexander Ekman, précise Xavier Ronze, créateur des costumes. Je lui ai fait des propositions comme pour toutes les créations. Le premier acte est volontairement blanc, ce qui donne beaucoup de relief à la couleur, et particulièrement au vert des balles. Le deuxième acte est volontairement gris et sombre. J’ai dessiné un costume avec des variations  pour évoquer l’uniforme et le tailleur, sans l’illustrer et en le détournant…fausses cravates, tailles hautes, fonds de plis des jupes plus sombres ou plus clairs». Jouer comme un enfant tout en étant adulte, est le fondement de ce spectacle; les danseurs et tous les artistes se sont adaptés à cette idée du chorégraphe, qui réalise ainsi son rêve personnel: faire du Palais Garnier, le temps d’une soirée, une vaste cour de ré-(création)!

Jean Couturier

Opéra-Garnier, Paris VIIIème, jusqu’au 31 décembre.
Operadeparis.fr              

 

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