Après le tremblement de terre,d’après d’Haruki Murakami, mise en en scène de Michaël Dusautoy

Crédit Photo : Collectif Quatre Ailes

Crédit Photo : Collectif Quatre Ailes

 

Après le tremblement de terre, d’après Honey Pie et Superfrog Saves Tokyo, nouvelles extraites d’After the quake d’Haruki Murakami, adaptation de Frank Galati, mise en en scène de Michaël Dusautoy (spectacle tout public à partir de dix ans)

 Le Collectif Quatre Ailes, avec Annabelle Brunet pour la vidéo et la scénographie, Julien Amigues pour les marionnettes 3D, Etienne Boguet pour le design et les dessins, et Michaël Dusautoy pour la mise en scène et la scénographie, est une équipe absolument performante. Deux histoires s’imbriquent l’une dans l’autre, se croisent pour aider les spectateurs, avec des images diffusées sur de petits écrans, à prendre la mesure du tremblement de terre de Kobé qui, irréversiblement, a bouleversé tant de destins nippons.

 Dans l’appartement de Sayoko, sa petite fille, Sala  a un cauchemar récurrent : un « bonhomme-tremblement de terre» va venir l’enfermer dans une boîte, ce qui l’empêche de dormir.  La catastrophe a eu lieu les semaines précédentes et Sayoko appelle un ami fidèle qu’elle aime, Junpe, un auteur de nouvelles, pour qu’il réconforte la petite insomniaque, en inventant pour elle un ours mélomane.

Et dans un autre appartement à Tokyo, Katagri, chargé de recouvrement dans une grande banque, reçoit la visite d’une mystérieuse grenouille de deux mètres de haut qui lui demande de l’aider à combattre un lombric géant qui hiberne dans le sous-sol de la banque. Il risque en effet d’anéantir Tokyo dans un terrible tremblement de terre. La peur et l’angoisse surgissent de ces images d’anéantissement.

Le maître d’œuvre de ces deux histoires est le narrateur qui, à sa table, écrit, imagine, invente, dessine, colle et nomme les personnages, en manipulateur et marionnettiste dans l’âme qu’il est. Damien Saugeon est facétieux, réfléchi et inquiet quand il observe ses créatures. La réalité qu’il crée est transmise par des images vidéo colorées sur des meubles neutres. Une petite fille de dessin animé représente Sala, il y a des images de gratte-ciels et d’autos  dans la ville  et une grenouille en ombre vivante.Présente dans les deux histoires ; pour l’une, Superfrog de bande dessinée et Yunpe ( Romain Cottard) en poète aux allures de grande grenouille, debout, jambes élancées et bras en l’air, quand il conte et raconte.

L’amoureux des lettres se jette dans une danse effrénée et joyeuse, dénouant la représentation, initiée au départ par la course à pied du narrateur qui est la voix de la petite fille du dessin animé. Jean-Christophe Laurier est l’employé de banque surpris et le père absent. Et Alexandrine Serre, joue la mère inquiète et amoureuse. Les personnages passent d’un scénario et d’une figure à l’autre, en tentant de venir en aide aux proches et aux inconnus, au-delà des terreurs, des effrois et des énigmes. Face à l’insoutenable des catastrophes naturelles, chacun se veut utile et digne de son voisin.

Le spectacle, un rien savant, coloré et acidulé, pétille d’invention et si les histoires parfois s’entrechoquent, elles amusent le public. Une jolie promenade raffinée du côté des réalités et des rêves japonais.

Véronique Hotte

Théâtre d’Ivry-Antoine Vitez, en collaboration avec le Théâtre des Quartiers d’Ivry-Centre Dramatique National, Manufacture des Œillets à Ivry (Val-de-Marne) du 16 au 27 janvier.

Théâtre d’Etampes (Val-de-Marne), le 2 février. Espace Culturel Robert Doisneau, Meudon (Hauts de Seine), le 6 février. Théâtre des Trois Chênes, Le Quesnoy (Nord), les 16 et 17 février.

Salle Europe, Colmar (Haut-Rhin), le 12 octobre.

 

 

 

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