Nouvelle page (Chapter Two) de Neil Simon, traduction et mise en scène de Yannis Moschos

 

Nouvelle page (Chapter Two) de Neil Simon, traduction et mise en scène de Yannis Moschos

 

 

©giannispriftis.

©giannispriftis.

Cet auteur dramatique américain   écrit des pièces  à la fois le comiques et  dramatiques. Sa préoccupation majeure : la mise en relief  d’une vision du monde avec toutes les couleurs possibles,  et à la fin,   avec une teinte oscillant entre le blanc et le noir. Neil Simon observe ses personnages comme de l’intérieur et il s’agit  pour lui de retracer des moments de sa vie  et de ses rencontres, furtives ou plus stables. Cela dit, la sociabilité des personnages-anaphores de Neil Simon  est associée ici à un temps qui marche de pair, avec celui vertigineux où vivent les héros de ses pièces.  Les Etats-Unis étant associés à l’idée d’utopie que  noue en avons, et le fameux « rêve américain » traverse toute  leur dramaturgie, qu’elle soit tragique ou romantique souvent, mais surtout légère.

Neil Simon peut être considéré comme le Georges Feydeau de là-bas. Si à Paris, on s’amuse encore aujourd’hui  mais rarement avec des blagues autour d’un cocuage, à New York, on se laisse aller à d’exaspérants gags  autour  de la chose, disons « kinky . Or, même s’il s’agit d’un couple de gays, la douleur est  identique. Neil  Simon parle aujourd’hui du mariage des homosexuels mais défend la cause des victimes, c’est-à-dire de tous les blessés, torturés, et vaincus de la «guerre du sexe ».

 Dans  cette pièce (1977), Georges Schneider, un écrivain veuf, n’ose et ne veut plus connaître une autre femme, de peur de la perdre comme la précédente.  Cela en devient même une obsession majeure, excentrique, amusante, et enfin ridicule. De même, Jennie Malone, une comédienne, évite absolument les rendez-vous organisés par ses proches. Et  après ce qu’elle vient de vivre après son  divorce, elle préfère goûter ce sentiment à la liberté absolue.
Neil Simon a actualisé  Nouvelle page que l’on a déjà vue, comme ses autres pièces, à Athènes , et il a réussi à garder toute la fraîcheur d’une  texte qu’on aurait pu considérer comme périmé. Mais  le  traducteur et metteur en scène  a travaillé sur le langage comme sur le jeu, et surtout la gestuelle. Yannis Moschos obtient ainsi un résultat exquis ; ainsi Georges porte une veste vieillie par le temps. Au contraire, tous les costumes de Tina Tzoka, comme ceux de Léo, son frère, un gay, ont des couleurs vivantes qui expriment la vivacité  de celui qui sert d’intermédiaire entre  ce frère et la femme qu’il lui propose. Taxiarhis Hanos (Georges Schneider) s’exprime avec beaucoup de « fausse » sentimentalité, un outil généreux quand on pratique ce genre de théâtre léger. Associé au frère, (Anguélos Bouras), Taxiarchis Hanos a une corporalité plutôt statique, à la limite du trapu.  Et Léo de Bouras met en situation sa légèreté d’être, mais avec des gestes  un peu trop  fréquents.

L’harmonie du spectacle est assurée par les remarquables Maria Kallimani (Jennie Malone) et Andrie Théodotou (Faye Medwick)… Deux femmes malmenées par leur mariage et leur relation avec les hommes. Cette Nouvelle page  est un spectacle amusant et riche de moments d’humour. Sur une musique de Luigi Boccherini, actualisée aussi, et qui fonctionne comme un commentaire parfois osé… mais bien dosé.    

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

 Théâtre Mikro Gloria, 7 rue Ippokratous, Athènes, T. : 0030 210 36 42 334 

 

 

 

 

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