Soirée française Serge Lifar et Roland Petit, par le ballet et l’orchestre de l’Opéra de Rome

Soirée française Serge Lifar et Roland Petit, par le ballet et l’orchestre de l’Opéra de Rome

©Jean Couturier

©Jean Couturier

Eleonora Abbagnato, directrice du ballet de l’Opéra de Rome redonne vie à ces pièces historiques  Suite en blanc, créée en 1943 sous l’Occupation allemande par Serge Lifar, alors directeur de la danse à l’Opéra de Paris, se compose de solos, duos, trios, scènes d’ensemble de la chorégraphie classique par des interprètes en tutu ou en collant blancs. La musique d’Edouard Lalo accompagne les différents tableaux, très bien dansés, malgré leur difficulté technique, par les jeunes danseurs de la troupe et par Eleonora Abbagnato, sous le regard attentif de Claude Bessy, ancienne directrice de l’école  à l’Opéra de Paris et ici, maîtresse de ballet.

 Serge Lifar confia au jeune Roland Petit le rôle-titre dans L’Amour Sorcier. Quelque temps après, il quitte l’Opéra et, au lendemain de la Libération, soutenu par Jean Cocteau, Boris Kochno et Christian Bérard, il crée les Ballets des Champs-Elysées. En 1945, il signe sa première chorégraphie : Les Forains, musique d’Henri Sauguet, décors et costumes de Christian Bérard. Souvent qualifié d’artiste plus proche du théâtre que du ballet, et esprit novateur, il présentera au public marseillais en 1972, Pink Floyd ballet, sur une musique jouée en direct par le fameux groupe rock qui commençait à être mondialement connu, les Pink Floyd, à qui en ce moment, une exposition  après Londres et Milan, rend hommage à Rome. *

Cette pièce, reprise ici sur une musique enregistrée et avec Luigi Bonino comme maître de ballet, révèle toute la sensualité provocatrice de Roland Petit. Rayons de lumière laser et fumigènes enveloppent les quarante-cinq danseurs, tout de blanc vêtus. Très jeunes et appliqués mais… peut-être pas assez fous. Une reprise remarquable de cette chorégraphie qui mériterait d’être découverte par un large public au-delà de l’Italie… Et qui témoigne du talent de Roland Petit, malgré ce qu’en a dit Serge Lifar dans Ma vie (1965) qu’il écrivit pour se défendre des accusations de collaboration avec  les Allemands : «Quelques jours se sont à peine écoulés, quand j’apprends que Roland Petit, alors à peine petit sujet dans la troupe de l’Opéra, et qui fut mon élève et mon protégé, réclame ma place de maître de ballet. (…) Mais j’appris que, cette fois, Jacques Rouché, (alors directeur de l’Opéra depuis trente ans et jusqu’en 1945) n’avait pas faibli et que, répondant au désir du corps de ballet, il avait envoyé promener l’impétrant, en lui jetant : “Mon petit, cette place n’est pas pour vous vous. Il faut d’abord gagner la gloire de Lifar. Employez-vous y donc“.  

Roland Petit comprit la leçon, et sa carrière dépassa peut-être celle du maître. Et c’est un vrai bonheur de voir ces représentants du patrimoine culturel français associés, devant un public d’abord curieux, puis conquis.

Jean Couturier

Opéra de Rome, les 28 et 30 janvier, 1er, 2 et 3 février. Operaroma.it  
Exposition Pink Floyd, 138 via Nizza, 00198 Rome

 

 

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