Cubix de Mathieu Enderlin

Cubix de Mathieu Enderlin

Reprise de ce spectacle créé il y a deux ans.  Deux jeunes femmes, Yazuko Mochizuki et Aurélie Dumaret, vident une grande boîte en carton et en sortent de petits cubes avec un discours en japonais qui fait rire les très jeunes enfants. On projette des images sur ces boîtes,  et cela devient un puzzle infini en trois dimensions. Comme des sortes de poèmes visuels et  les marionnettistes font  en sorte que les cubes deviennent personnages.
À la manière des « shiritori » où un joueur doit trouver et dire un autre  mot, avec la dernière syllabe  du mot du joueur qui l’a précédé. Comme en français dans le « marabout de ficelle » comptine et figure de style dite  « dorica castra »  où les couplets s’enchaînent selon une logique de forme textuelle mais non de sens et produisent des phrases absurdes que les enfants apprécient beaucoup.
Ici,  les poèmes visuels et sonores de Cubix jouent avec les pixels comme on joue avec les mots. Un incessant dialogue. Les marionnettistes bouleversent l’ordre des boîtes, et ne cessent de jouer avec les images numériques et les images mentales. Et de ce tissage semble naître un nouvel ordre.

La narration n’est donc pas linéaire, et rappelle les associations qu’on peut faire, en voyant simplement des objets bouger. Les jeunes enfants sont silencieux  et comme les adultes apprécient ce beau «spectacle muet, très simple, très pauvre», comme le définit Mathieu Enderlin, artiste associé au Théâtre aux mains nues de Pierre Blaise.

Edith Rappoport

Théâtre Mouffetard, 73 rue Mouffetard, Paris V ème, jusqu’au  25 mars, T.:  01 84 79 44 44

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Archive pour 24 mars, 2018

Opéra Porno, texte et mise en scène de Pierre Guillois, composition musicale de Nicolas Ducloux

Opéra Porno, texte et mise en scène de Pierre Guillois, composition musicale de Nicolas Ducloux

 

©Fabienne Rappeneau

©Fabienne Rappeneau

Nouvelle création de cet auteur et metteur en scène bien connu… Pierre Guillois, artiste associé au Théâtre du Rond-Point et ancien directeur du Théâtre du Peuple de Bussang qui nous régalés avec des spectacles comme Les Affreuses, Sacrifices, Les Caissières sont moches, Le Gros, la vache et le mainate.  Bigre

Ici, point d’opéra: plutôt une opérette, et pas de porno, sinon dans les mots. Avec quatre comédiens-chanteurs, accompagnés au violoncelle et au piano : une belle qualité musicale et vocale à base de jazz, pop et variété française. Pierre Guillois affiche un humour féroce et un mauvais goût prononcé, et revendique l’emploi d’un langage des plus vulgaires… Adieu tabous, adieu respect des codes bourgeois, et au programme de ces mini-vacances en famille, inceste et sodomie revendiqués. Et il n’hésite pas, au besoin, à  user de mots crus: «On ne fiste pas son fils, son petit-fils/on n’éjacule pas dans grand-mère.» Adieu aussi, bienséance et bonnes manières; ici comme le dit un des personnages, on «raffole du cul»…

Cette comédie, loufoque et déjantée, se passe donc en famille avec Victor la cinquantaine, son fils, sa vieille mère Clotilde,  et… sa nouvelle et  jolie jeune femme blonde sexy. Tous là pour un long week-end. Sur un plateau tournant, une petite maison de campagne entourée de verdure, au bord d’un lac où flotte une barque… Le pianiste et le violoncelliste sonnent l’ouverture et, bien entendu, rien ne va se passer comme prévu!

Le fils de Victor montre ses fesses en enfilant un maillot et aimerait bien que sa jolie belle-mère le fasse passer à la casserole… Le père se coupe le doigt et surveille son fils. La grand-mère, interprétée par l’étonnant Jean-Paul Muel, autrefois comédien du Grand Magic Circus de Jérôme Savary, a été oubliée dans la voiture dont la clef a été jetée à l’eau. Mais elle arrive à s’en échapper, monte sur une barque puis  arrive dans la cuisine où elle va déguster le doigt de Victor… qu’elle a pris pour une saucisse. Le fils attrape un rat  et le mange. Victor passe la tondeuse qui va flamber, rencontre son fils qui bande, et le sodomise. Amputé de sa main droite, le père prend feu et doit plonger dans le lac. Le fils se branle derrière la fenêtre et se fait baiser par sa grand-mère. Aucune de ces joyeusetés ne nous est épargnée… Seule, la belle Clothilde sortira paradoxalement indemne de ces assauts sexuels en rafale.
Le public accueille avec un rire salutaire ce spectacle hors-normes, bien joué donc Jean-Paul Muel mais aussi par Lara Neumann, Flannan Obé et François-Michel Van Der Rest. Par les temps qui courent, rire n’a rien d’un luxe…

Edith Rappoport

Théâtre du Rond-Point, 2 avenue Franklin-Roosevelt, Paris VIII ème, jusqu’au 22 avril. T. : 01 44 95 98 21

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