Cubix de Mathieu Enderlin
Cubix de Mathieu Enderlin
Reprise de ce spectacle créé il y a deux ans. Deux jeunes femmes, Yazuko Mochizuki et Aurélie Dumaret, vident une grande boîte en carton et en sortent de petits cubes avec un discours en japonais qui fait rire les très jeunes enfants. On projette des images sur ces boîtes, et cela devient un puzzle infini en trois dimensions. Comme des sortes de poèmes visuels et les marionnettistes font en sorte que les cubes deviennent personnages.
À la manière des « shiritori » où un joueur doit trouver et dire un autre mot, avec la dernière syllabe du mot du joueur qui l’a précédé. Comme en français dans le « marabout de ficelle » comptine et figure de style dite « dorica castra » où les couplets s’enchaînent selon une logique de forme textuelle mais non de sens et produisent des phrases absurdes que les enfants apprécient beaucoup.
Ici, les poèmes visuels et sonores de Cubix jouent avec les pixels comme on joue avec les mots. Un incessant dialogue. Les marionnettistes bouleversent l’ordre des boîtes, et ne cessent de jouer avec les images numériques et les images mentales. Et de ce tissage semble naître un nouvel ordre.
La narration n’est donc pas linéaire, et rappelle les associations qu’on peut faire, en voyant simplement des objets bouger. Les jeunes enfants sont silencieux et comme les adultes apprécient ce beau «spectacle muet, très simple, très pauvre», comme le définit Mathieu Enderlin, artiste associé au Théâtre aux mains nues de Pierre Blaise.
Edith Rappoport
Théâtre Mouffetard, 73 rue Mouffetard, Paris V ème, jusqu’au 25 mars, T.: 01 84 79 44 44