Lady Macbeth/Scènes de mariage, texte et mise en scène de Michele de Vita Conti

Lady Macbeth/Scènes de mariage, texte et mise en scène de Michele de Vita Conti, d’après William Shakespeare

 

LADY-MACBETH2Ce personnage  que l’on peut assimiler à celui de William Shakespeare est «tellement ancré dans notre imaginaire et dans notre culture qu’il n’est pas trop hasardeux de dire qu’ils font, à tous égards, partie de notre histoire». Le mariage entre Lady Macbeth et Macbeth ?   Surtout fondé sur  l’ambition, le désir et  la complicité pour conquérir le pouvoir.   Elle veut tout et est prête à tout pour que l’ambition de son mari qu’elle admire,  soit aussi la sienne.. Mais sans doute déçue,  elle se suicidera.

Le texte fait souvent référence aux espèce vivantes autres que les humains. «Comme tous les barracudas, mon mari est insatisfait. Profondément insatisfait. Tout barracuda rêve d’être le grand requin blanc. L’énorme prédateur solitaire, la légende. Le mâle par excellence, autosuffisant, fort, cruel à juste titre, avec un appétit insatiable et violent. »(…) « N’importe quelle femme forte et dominatrice a été au fil des siècles comparée à la mante religieuse : des animaux magnifiques dans leur horreur. Elles mangent les mâles ou même leurs enfants. Une multitude infinie de métaphores et similitudes. Ou alors les femmes ont été comparées à des plantes carnivores : merveilleuses dans l’aspect mais mortelles à l’intérieur. Remplies de venins et de dents cachées. »

Lady Macbeth répétera deux fois en une sorte d’exorcisme : « À la première hésitation, je l’ai massacré. À la première hésitation, je l’ai humilié. À la première hésitation, je l’ai effacé de mon cœur. (…) « Le mariage entre Macbeth et moi a commencé d’une manière parfaite : attraction physique, respect et admiration mutuels, points de vue communs, mêmes intentions. Sa vacillante détermination nourrie et renforcée, minute après minute par mon inébranlable certitude. Prête à tout, pour ne pas le laisser changer d’intention, afin que mon ambition immense devienne la sienne. »

 

«Une femme qui est sûre d’elle, n’est pas jalouse. Ce qui détruit un mariage, lentement mais inéluctablement, c’est la déception, le mécontentement. Le héros devient lâche : chaque jour, chaque jour. Il se transforme en son père, sa mère, son frère stupide. Il n’est pas finalement si intelligent qu’on le croyait, il n’est pas si ambitieux, si intègre, si créatif au lit. »

Et il y a une très belle tirade finale: « Lavez vos mains, mettez votre robe de nuit, ne soyez pas si pâle : je vous répète, Banquo est enterré, il ne peut pas sortir de sa tombe. Au lit, au lit : des coups dans la porte : venez, venez, venez, venez, donnez-moi votre main : ce qui est fait ne peut être défait : au lit, au lit, au lit, au lit. « Lavez vos mains, mettez votre robe de nuit, ne soyez pas si pâle : je vous répète, Banquo est enterré, il ne peut pas sortir de sa tombe. Au lit, au lit : des coups dans la porte : venez, venez, venez, venez, donnez-moi votre main : ce qui est fait ne peut être défait : au lit, au lit, au lit, au lit.

Oui mais voilà, malgré la superbe présence de l’actrice italienne Maria Alberta Navello à la diction et à la gestuelle remarquables, le texte a bien du mal à s’imposer et fait parfois penser à une brillante parodie universitaire en une heure chrono. On ne « fait pas théâtre » comme disait Antoine Vitez de n’importe quel texte, même de qualité. Et ici on écoute mais de loin: il y a un très beau cercle de poussière blanche sur le sol noir et une comédienne. Mais pour le reste, autant en  emporte le vent d’Ecosse…

 Philippe du Vignal

 Théâtre de l’Épée de bois, Cartoucherie de Vincennes  jusqu’au 21 avril.


Archive pour 18 avril, 2018

Spectacle de l’Ecole de l’Opéra de Paris

Spectacle de l’École de l’Opéra de Paris

la-petite-danseuse-de-degas-dvd-livreUn rituel immuable : une fois par an au Palais Garnier,  on peut découvrir les futurs membres du corps de ballet. Louis XIV qui avait besoin de jeunes recrues pour ses ballets, va créer en 1661 l’Académie royale de danse. Deux siècles plus tard, sous les combles de l’Opéra, vingt-trois élèves apprennent les pas classiques sous les combles de l’édifice, d’où leur nom : petits rats.

En 1981, Claude Bessy, alors directrice  parlait ainsi des représentations de l’École: «Les élèves sont des privilégiés, par rapport à ceux d’autres écoles dans le monde. Le danger: qu’ils ne soient pas armés pour la lutte dans leur carrière. Alors, on les pousse à affronter des compétitions internationales. On les oblige à sortir de leur cocon, à se comparer aux autres. C’est la raison du spectacle de fin d’année avec de vrais ballets. Cela leur donne au moins une fois par an, la possibilité d’être en contact avec la scène et le public et c’est un stimulant». L’École qui a déménagé à Nanterre, il y a trente ans, est dirigée aujourd’hui par Elisabeth Platel.

En première partie, Suites de Danses sur une musique de Frédéric Chopin, chorégraphie d’Ivan Clustine réglée par Pierre Lacotte, permet aux élèves de développer arabesques, attitudes, échappés sur pointes et autres figures classiques. En tutu pour les filles et collant blanc pour les garçons. La troisième partie Spring and Fall de John Neumeier sur une musique d’Anton Dvořák jouée par l’orchestre de l’Opéra de Paris, entre au répertoire de l’école, comme la nouvelle deuxième partie, Un Ballo, interprété par Maïlène Katoch, Raphaël Duval, Lucie Devignes, Daniel Lozano Martin , Luna Peigné, Guillaume Diop, Maya Candeloro, Anicet Marandel, Inès McIntosh  et Enzo Cardix .sur une musique de Maurice Ravel,

Cette pièce de Jiří Kylián de douze minutes est d’une grande beauté plastique : sous des dizaines de bougies, cinq couples de jeunes danseurs-les plus âgés de l’Ecole-créent des figures homogènes et précises d’une grande sensualité. Ce tableau pourrait être dansé par le corps de ballet actuel, sans que l’on note de vraies différences techniques ou artistiques: un beau travail plein de promesses.

Jean Couturier

Opéra de Paris, Palais Garnier, Paris VIII ème, les 15, 17 et 18 avril.

 

 

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