Spectacle de l’Ecole de l’Opéra de Paris
Spectacle de l’École de l’Opéra de Paris
Un rituel immuable : une fois par an au Palais Garnier, on peut découvrir les futurs membres du corps de ballet. Louis XIV qui avait besoin de jeunes recrues pour ses ballets, va créer en 1661 l’Académie royale de danse. Deux siècles plus tard, sous les combles de l’Opéra, vingt-trois élèves apprennent les pas classiques sous les combles de l’édifice, d’où leur nom : petits rats.
En 1981, Claude Bessy, alors directrice parlait ainsi des représentations de l’École: «Les élèves sont des privilégiés, par rapport à ceux d’autres écoles dans le monde. Le danger: qu’ils ne soient pas armés pour la lutte dans leur carrière. Alors, on les pousse à affronter des compétitions internationales. On les oblige à sortir de leur cocon, à se comparer aux autres. C’est la raison du spectacle de fin d’année avec de vrais ballets. Cela leur donne au moins une fois par an, la possibilité d’être en contact avec la scène et le public et c’est un stimulant». L’École qui a déménagé à Nanterre, il y a trente ans, est dirigée aujourd’hui par Elisabeth Platel.
En première partie, Suites de Danses sur une musique de Frédéric Chopin, chorégraphie d’Ivan Clustine réglée par Pierre Lacotte, permet aux élèves de développer arabesques, attitudes, échappés sur pointes et autres figures classiques. En tutu pour les filles et collant blanc pour les garçons. La troisième partie Spring and Fall de John Neumeier sur une musique d’Anton Dvořák jouée par l’orchestre de l’Opéra de Paris, entre au répertoire de l’école, comme la nouvelle deuxième partie, Un Ballo, interprété par Maïlène Katoch, Raphaël Duval, Lucie Devignes, Daniel Lozano Martin , Luna Peigné, Guillaume Diop, Maya Candeloro, Anicet Marandel, Inès McIntosh et Enzo Cardix .sur une musique de Maurice Ravel,
Cette pièce de Jiří Kylián de douze minutes est d’une grande beauté plastique : sous des dizaines de bougies, cinq couples de jeunes danseurs-les plus âgés de l’Ecole-créent des figures homogènes et précises d’une grande sensualité. Ce tableau pourrait être dansé par le corps de ballet actuel, sans que l’on note de vraies différences techniques ou artistiques: un beau travail plein de promesses.
Jean Couturier
Opéra de Paris, Palais Garnier, Paris VIII ème, les 15, 17 et 18 avril.