Les Bords du monde, mise en scène Laurent Poncelet
Les Bords du monde, mise en scène de Laurent Poncelet, création musicale de Zakariae Hedouchi et Clecio Santos
Après Magie Noire et Le Soleil juste après, ce nouvel opus de Laurent Poncelet fait exploser la force de vie de cette troupe internationale dont les artistes résistent, par la danse et des musiques fracassantes, aux exclusions. Cette neuvième création de la compagnie Ophélia a eu lieu l’an dernier après neuf semaines d’improvisations collectives. Six des artistes sont originaires des favelas de Recife au Brésil, les autres viennent de Haïti, de quartiers périphériques de villes du Maroc, ou des rues au Togo. Et il y a aussi des acteurs syriens réfugiés politiques en France. Avec un mélange des genres des plus efficaces: théâtre, cirque, percussions, danses contemporaine brésilienne, africaine, hip-hop et contemporaine.
Au son de la batterie, les danseurs sautent en haut d’un grand caisson métallique qui se sépare en deux et que l’on déplace rapidement.Trois filles gesticulent et s’étreignent, l’une d’elles chante, un homme, debout au dessus du vide, se met à hurler et se roule sur l’échafaudage. «Peu importe la classe, la favela fait partie du monde !» Il tombe par terre. On est emporté dans une folie de gifles et de hurlements. Les filles s’enlacent, jouent avec leurs chevelures, tourbillonnent puis deviennent des pantins désarticulés qui racontent leurs vies au quotidien..
Des acrobates dansent hystériques, montent dans une frénésie de batterie. «Vous avez visité la Syrie?» Ces deux Syriens se bagarrent, les filles dansent en haut, les hommes en bas. Les femmes apostrophent souvent les hommes. Il y a une joie, une belle sensualité dans les danses, c’est une transe collective.
Edith Rappoport
Théâtre de l’Epée de Bois, Cartoucherie de Vincennes, T. : 01 48 08 39 74, jusqu’au 22 avril.
Le 10 mai à Seynod, le 12 mai à Vizille, le 13 mai à Auberives, le 19 mai à La Mure (Isère).