Scènes ouvertes à l’insolite 2018, Cramés et Himmelweg

 

Scènes ouvertes à l’insolite 2018

 Pour la deuxième édition de cette biennale, Le Mouffetard-Théâtre des arts de la marionnette s’est associé au Théâtre Paris-Villette et au Théâtre aux Mains Nues pour présenter le «jeune théâtre de formes animées». De nouveaux  marionnettistes s’emparent en effet de diverses techniques (marionnette portée ou corps-castelet, théâtre de papier, images-vidéo, ou jeu à mains nues, ou encore manipulation d’objets). Et ils mêlent aussi parfois au jeu des acteurs, de la danse et de la musique. Cette année, les trois théâtres reçoivent quatorze compagnies et chaque soir, des formes brèves ou longues sont  proposées en alternance, avec un parcours composite. Feu et cendres sont au rendez-vous  en cette soirée de lancement avec deux spectacles.

Cramés, mise en scène de Laura Fedida

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(C) Laura Fedida

Soulevant un nuage de cendres, G et D (Main gauche et Main droite) cherchent un truc. Main gauche a la voix rêche et craque allumette sur allumette, main droite, plus faible, plus malabile, se brûle… A tâtons, ils grattent et fouillent  la poussière. « Y’a pas de truc ! »,  constate l’un. « On peut pas sortir, y’a pas de trou », grogne l’autre. Querelles, réconciliations, les petits personnages cherchent une issue, une lumière dans leur nuit… Au son punk-rock de la guitare électrique d’Armelle Dumoulin, Laura Fedida prête quinze minutes de vie intense à ses deux mains  et sa mise en scène sobre, s’accorde avec les dialogues minimalistes de Thaïs Beauchard de Luca. Ce solo est gentiment pyromane et déjanté et l’artiste, formée au Théâtre du Fil à Savigny-sur-Orge (Essonne) l’a créé «en lien. avec les jeunes en formation dans ce lieu où se mène une  aventure artistique pour lutter contre l’exclusion. »

 Himmelweg de Juan Mayorga, mise en scène de Simon Jouannot

Le chemin du ciel : on nommait ainsi la rampe menant de la gare ferroviaire au four crématoire! explique dans un prologue, un inspecteur de la Croix-Rouge, revenu des années plus tard au camp de concentration qu’il inspecta pendant la guerre. Aimablement reçu par le directeur, un homme cultivé et mélomane, il dit n’avoir rien vu d’anormal, dans ce camp d’internement, hormis des enfants jouant à la toupie, un couple d’amoureux sur un banc, une enfant enseignant la natation à sa poupée. Pas un signe, pas une plainte…  Et malgré un certain trouble, il rédigera un rapport positif. On comprend bientôt qu’il fut victime d’une macabre mise en scène, orchestrée par le directeur,  avec la complicité de Gerschom, «maire» juif de cet établissement modèle.
 

DFC6B3FF-F17E-4813-8926-837C1E5B0CFCAvec cette pièce créée en 2007 par Jorge Lavelli, l’auteur espagnol Juan Mayorga s’inspire d’un fait historique: «Qu’un être humain se transforme en assassin d’innocents, est pour moi beaucoup plus mystérieux que la mutation kafkaïenne d’un être humain en insecte. (…) Quand, grâce à Claude Lanzmann, je sus qu’un délégué de la Croix-Rouge était allé au camp d’Auschwitz et dans la ville-ghetto de Terezin et qu’il écrivit un rapport utile aux nazis, j’éprouvais le désir de porter son expérience à la scène.»

Devant nous, va s’élaborer cette mystification : des marionnettes prennent le relais des acteurs du prologue pour répéter et jouer les scènes fictives écrites par le directeur du camp, devenu metteur en scène avec l’assistance du dévoué Gerschom. Brillante idée de confier à des poupées ces  personnages de théâtre : la marionnette est bien aussi l’art de la manipulation, et Simon Jouannot s’en sert pour mettre en lumière les mécanismes de l’illusion. Manipulateurs, le nazi dramaturge et son assistant sont eux aussi manipulés et deviennent à leur tour, des marionnettes. C’est à l’ENSATT dont il sortit en 2013, que Simon Jouannot rencontra cet art grâce à Eloi Recoing, et il lui doit la technique qu’il utilise ici à bon escient, de la marionnette à sac: un petit sac plombé, surmonté d’une tête et manipulé d’une main, tandis que l’autre main, restée libre, donne une grande amplitude de mouvement au personnage.
Les figurines se meuvent dans un décor de livres animés: la scénographie de Cerise Guyon, camarade de promotion du metteur en scène, montre ainsi la pièce en train de surgir du papier, et fait aussi allusion aux nombreux ouvrages cités par le directeur du camp, très fier de sa bibliothèque humaniste ! Les brouillons et les personnages supprimés de la distribution partent à la poubelle, d’où s’élève une légère fumée !…

Il faut suivre ce travail fin qui met en valeur un texte exigeant et qui mérite de continuer sur sa lancée. Avis aux programmateurs.

 Mireille Davidovici

Spectacles vus le 29 mai, au Mouffetard,  73 rue Mouffetard ParisV ème. T. : 01 84 79 44 44 Les Scènes ouvertes à l’insolite se poursuivent jusqu’au 3 juin.
Festival Récidives, Dives-sur-Mer (Calvados) le 13 juillet.
Himmelweg. Camino del cielo (2003) est publié en français sous le titre Himmelweg, traduit par Yves Lebeau, Éditions Les Solitaires Intempestifs, dans la collection Mousson d’été.

                           


Archive pour mai, 2018

Le Bal, écriture mise en scène de Jeanne Frenkel et Cosme Castro

Le Bal écriture mise en scène de Jeanne Frenkel et Cosme Castro

A04B792D-07E4-4F7D-8515-9122135A902FAprès s’être longtemps inspiré du théâtre, le cinéma poursuit  son offensive dans le spectacle vivant et cela depuis plusieurs saisons; d’abord avec l’introduction de plus en plus fréquente de la vidéo, puis avec l’adaptation de films, pour la scène. Ici, démarche plus radicale, déjà pratiquée entre autres par la compagnie Hannibal et ses éléphants  avec un remarquable Film du dimanche soir ( voir Le Théâtre du Blog), Jeanne Frenkel, venue des arts plastiques et Cosme Castro, scénariste et acteur, théâtralisent un tournage.  Ils lancent leur compagnie, La Comète, dans une nouvelle aventure : de « métacinéma  » ou « art de projeter des films en même temps qu’ils sont tournés » Ils investissent pour la première fois un théâtre, avec une bande de joyeux lurons.

Dans la salle chauffée par une  sono festive, devant un écran blanc qui masque le plateau, les comédiens : «une bande de potes qui avait un rêve commun, faire du cinéma ensemble », présentent la projection d’un film,  avec un prologue (un peu trop long) simulant l’improvisation, avec tous les remerciements de rigueur aux producteurs, etc., et même aux parents de la benjamine… Mais, panne technique, la séance n’aura pas lieu !  Ils vont donc nous jouer l’intrigue en direct, voire l’écrire au fur et à mesure des séquences. Le  synopsis est sommaire : lors d’un bal de fin d’année,  Pierre et Marianne, des anciens amoureux se rencontrent . Mais  Marianne convole avec Franky, un membre d’une bande rivale.

L’écran se lève sur la salle de bal avec bar, éclairée par des tubes fluo colorés où joue un orchestre, mené par Lou Rotzinger, qui signe la musique originale, accompagné de Théo Glaas, Guillaume Latil et Maxime Berton.  Seize comédiens  se déploient  sur le plateau dans une  chorégraphie et des costumes à la West Side Story. Mais ce ne sera pas la seule référence au cinéma… Aux retrouvailles de Pierre et Marianne, le temps est comme suspendu, et sur une valse lente, s’ouvre une parenthèse enchantée:   les amoureux s’envolent dans un avion de fortune, jusqu’à la lune… Avant de retomber sur terre, poursuivis par la bande à Franky.

La  comédie musicale vire aux bricolages poétiques d’un Michel Gondry, puis se décale en polar gore à la Quentin Tarentino, pour finir par un règlement de comptes dans un hôtel de passe sordide… On pense à Huit et demi de Federico Fellini, quand une tourelle d’échafaudage accueille les deux héros pour tourner la scène de l’avion, avec des trucages de fortune et des éléments de décor en contre-plaqué. Le scénario rocambolesque donne lieu à toutes les fantaisies techniques : tournage en direct et projection simultanée, images en différé, rush muets doublés par d’autres acteurs, scènes interprétées en direct mais avec voix en play-back, et bien d’autres surprises… Un festival de formes et de références, sans oublier Jean-Luc Godard,  qui « faisait voter son équipe pour choisir le cadrage, en 1969 ». Il y a tant de choses à voir que le propos s’essouffle et que le regard se perd, comme le fil  et cette histoire boulimique finit par se bouffer elle-même.

 Mais talent et invention sont au rendez vous. Et même si le procédé s’use à la longue, et souffre de quelques faiblesses de scénario, un public jeune et enthousiaste venu en nombre, prend grand plaisir à voir cet exercice un peu formel mais très réjouissant

Mireille Davidovici

Le Monfort 106 rue Brancion, Paris XV ème.  T. : 01 56 08 33 88, jusqu’au 9 juin 

Ciné, création et texte d’Itsaso Arana et Celso Giménez

Chantiers d’Europe au Théâtre de la Ville:

Ciné, texte et mise en scène d’Itsaso Arana et Celso Giménez

©Mario Zamora

©Mario Zamora

De la compagnie espagnole Tristura, ce Ciné, un prétendu road-movie documentaire sur l’Espagne post-franquiste… Avec un thème important, puisqu’il s’agit de dénoncer le vol de quelque 300.000 bébés pendant la dictature de Franco, et celà dès 1930. Le protagoniste cherche à retrouver ses vrais parents : une mémoire douloureuse et occultée qui ne dramatise ni n’accuse. Ce fils, également chanteur avec Vamos a ponernos a vivir (Commençons à vivre) a été adopté mais ne connaît pas ses parents biologiques et va sans trop de conviction à la recherche de son identité, jouant à la guitare, nonchalant, des airs de chansons qu’il interprète aussi.

Mais la dimension documentaire du spectacle nous échappe et il filtre peu d’informations sur ce drame volontairement tu, si ce n’est l’existence d’un juge tyrannique, retraité aujourd’hui en Italie qui avait décidé seul du destin de nouveaux nés enlevés à leurs mères, juste après leur accouchement.. Après quelques conversations animées avec une avocate dans un café bruyant,  dans le fond  du plateau, le musicien décide de s’enquérir des basses motivations financières et va aller trouver dans sa retraite italienne, ce juge aux pouvoirs de décision abusifs.

Sur un rideau transparent, défilent les noms des villes traversées entre l’Espagne, la France et l’Italie, par des trains qui démarrent, roulent et s’arrêtent avec bruit, ce que chaque spectateur muni d’un casque peut entendre. Le guitariste prend une chambre dans un hôtel et discute avec la serveuse du bar. Entre-temps, surgit le souvenir pour ce fils sans nom, amateur du septième art, d’un détail de la biographie de François Truffaut. Le cinéaste s’est trouvé  aussi dans cette même situation troublante, en quête d’un père qui ne l’avait pas reconnu. Il sait qu’il est chirurgien-dentiste dans une ville de province et  décide d’aller  le voir. Mais François Truffaut, bien qu’il ait presque touché au but, ne veut plus le rencontrer et préfère aller voir La Ruée vers l’or de Charlie Chaplin…

Mais bon, ici cette mélancolie reste trop conventionnelle avec peu  d’invention, malgré la vidéo et le cinéma. Et l’urgence théâtrale ne se fait guère sentir, même si  des enfants investissent les lieux, figurant les bébés volés….

Véronique Hotte

Spectacle vu au Théâtre des Abbesses, le 26 mai. T. : 01 42 74 22 77

Chantiers d’Europe : Winterreise mise en scène de Yael Ronan

 

©Ute Langkafel MAIPHOTO

©Ute Langkafel MAIPHOTO

 

 

Chantiers d’Europe au Théâtre de la Ville:

Winterreise,  mise en scène de Yael Ronan

Des comédiens professionnels originaires d’Afghanistan, Syrie et Palestine qui ont fondé l’Exil Ensemble et une metteuse en scène née à Jérusalem, en résidence au  Maxime Gorki Theater de Berlin : un plateau novateur de la scène allemande. Yael Ronen a construit un spectacle à partir de regards et douleurs croisées entre Israël et la Palestine. Wintereise (Voyage d’hiver) comme le  cycle des vingt-quatre lieds de Frantz Schubert, est une exploration sombre de thèmes comme le rejet de l’autre, la solitude… Mais aussi une méditation sur l’exil dans un pays radicalement nouveau pour ces émigrés.

Les murs de scène font office d’écran à la ligne incurvée : avec des images du Musée du Jeu de Paume à Paris avec les Nymphéas de Claude Monet, mais défilent aussi des paysages d’hiver dans les villes et campagnes que le car traverse. Le public est convié à ainsi revivre  en partie deux semaines de voyage,  à travers l’Allemagne, avec une brève incursion en Suisse. Ces voyageurs malgré eux sur une terre d’exil, sont joués par des acteurs avertis, Ayham Majid Agha, Maryam Abu Khaled, Hussein Al Shatheli, Karim Daoud, Tahera Hashemi, Mazen Aljubbeh, Kenda Hmeidan et Yael Ronan.

Que recueillent-ils moralement de la rencontre obligée avec les habitants joués ici par Niels Bormann, un acteur du Maxim Gorki Theater,  divers spécialistes et le conducteur du car qui  essayent de leur expliquer ce qu’est l’Allemagne… Pour ces exilés et réfugiés, c’est l’occasion d’ouvertures à l’autre. Dans ce voyage à travers l’Allemagne entrent des récits intimes de fuite et d’arrachement à la terre natale mais aussi des observations facétieuses. La Palestinienne Maryam Abu Khaled semble désorientée, quand son amoureux allemand la présente à son autre amoureuse qui, elle-même, a aussi une copine. Il lui avait parlé de relation ouverte, ce qui était resté pour elle  bien abstrait. Décalé, ce cours sur  les coutumes et des pratiques sexuelles allemandes….

Le froid glacial est une épreuve de tous les jours pour les autochtones comme pour les exilés. Autre scène pour rire, les voyageurs commencent leur tournée par Dresde, capitale du romantisme allemand que voudrait  leur faire visiter Niels Bormann. Mais  contretemps: tous les migrants, reclus dans leur hôtel, voient depuis la fenêtre de leur chambre défiler une manifestation haineuse à leur endroit. Celle d’un mouvement d’extrême-droite nationaliste au doux nom de Patriotes européens contre l’islamisation du monde occidental.

Karim, joué par Karim Daoud palestinien, champion de parkour : une discipline sportive consistant à franchir le plus vite possible des obstacles urbains ou naturels : il montre au public un brillant échantillon de ses sauts osés.  Lui et Hussein Al Shatell, un comédien de Damas, tentent de comprendre les banderoles des manifestants : « Fatima Merkel». Karim dit, en arabe, avoir pensé que Merkel s’appelait Angela !

 La pièce est jouée en allemand et arabe, avec surtitrage en anglais et en français. Chaque interprète se lance dans un discours autobiographique: on devine les douleurs éprouvées, et les situations absurdes  que ces émigrés ont dû supporter

Un beau spectacle sans concession sur la rencontre avec l’autre…

 Véronique Hotte

 Spectacle vu au Théâtre des Abbesses, le 30 mai. T. : 01 42 74 22 77.

Livres et revues


Livres et revues

Qu’ils crèvent les critiques de Jean-Pierre Léonardini

quils-crevent-les-critiques-Notre confrère,  que nous connaissons maintenant depuis près d’un demi-siècle, a cru bon comme il dit « après tant d’années d’exercice légal de la médecine critique, de  vouloir porter un diagnostic hasardeux sur une activité d’aussi peu de valeur fiduciaire ». Il a vu comme nous des milliers de spectacles et en a rendu compte, en bien comme en mal dans les colonnes de L’Humanité mais toujours en essayant de les analyser , et il continue encore le lundi. Et n’hésite pas à aller loin de Paris voir le specatcle d’une jeune troupe.
Il a ainsi rencontré et connu tous les metteurs en scène et gens de théâtre, le plus souvent les mêmes que nous. Jean-Pierre Léonardini a une exigence artistique que nous partageons et quand il est en désaccord total avec une démarche  théâtrale sans intérêt, il ose le dire avec franchise, ce qui n’est pas si fréquent…

Son parcours est des plus révélateurs d’un journalisme qui- et cela l’attriste un peu- qui a disparu à l’ère d’Internet. Monté de Marseille à Paris, il entra vite en journalisme comme on entre en religion avec passion, et devint d’abord critique de cinéma puis de théâtre et responsable du service culturel à L’Hulanité puis ensuite aussi enseignant entre autres  à Paris Nanterre.

Avec ce livre passionnant, c’est quelques dizaines d’années de théâtre qui défilent comme un retour en arrière avec l’évocation entre autres  de nombreux metteurs en scène.  Comme entre autres Jean Vilar, Patrice Chéreau et Jean-Pierre Vincent, Jacques Lassalle, Bernard Sobel, Roger Planchon, Antoine Vitez etc.. mais aussi  étrangers  comme Luca Ronconi, Christoph Martaler, Pina Bausch, Tadeusz Kantor…ou encore le merveilleux marionnettiste qu’était Robert Anton que peu de gens ont vu (il faisait des spectacles pour quinze personnes maximum!). qui sont si souvent venus en France. Et bien sûr, cette légende du théâtre du XXème siècle qu’est Bob Wilson et son célébrissime Regard du sourd que nous avions vu ensemble au festival de Nancy. Et nombre de festivals comme Avignon qu’il étrenne en 68!  Un festival dont il parle avec nostalgie et avec une grande lucidité. Pas besoin de lire entre les lignes, la période récente l’a laissé assez insatisfait malgré les grands noms à l’affiche…
Il sait parler avec précision de ce métier de critique qui n’en est pas un mais qui demande comme il dit » une discipline de fer, si l’on se soucie de bannir les clichés et de tacler le lexique jusqu’à l’os. »  (… ) « L’abondance des matières (jargon du métier) exige des choix draconiens. Couvrir vers ce que l’on parle? Aller vers le nouveau? Avec la meilleure volonté, on ne peut décidément tout couvrir ». Et à quoi peut bien servir les tonnes de « papiers » que les critiques déversent chaque saison théâtrale? A faire réfléchir le public et à l’orienter dans ses choix, à faire plaisir ou à mettre en colère, c’est selon, les créateurs, la nécessité sociale s’avérant sans cesse de plus en plus aléatoire ».
Jean-Pierre Léonardini boucle son livre en disant toute sa dette à Bernard Dort qui fut aussi notre prof en Sorbonne.
Redisons-le; lisez ce livre à la fois émouvant mais qui n’a rien d’un monuments aux morts mais où son auteur relate son expérience directe et au quotidien, du théâtre, et d’une grande rigueur de pensée. A mettre entre toutes les mains en particulier des étudiants qui en apprendront beaucoup à la fois sur  la façon dont on peut parler d’un spectacle mais aussi sur une période théâtrale et artistique qui aura été l’une des plus fécondes…

Philippe du Vignal

Editions les Solitaires intempestifs 14€

Salon de la revue de théâtre

Il aura lieu samedi 2 juin, de 14 h à 23h et dimanche 3 juin, de 11h à 21h à la Générale, 14 avenue Parmentier, Paris XIème. Métro Voltaire.

Salon2018-210x300- Un riche programme, avec entre autres: le samedi à 16h 15, Jean-Marc Bourg lira des textes d’Emmanuel Darley et à 17h, il y aura des interventions et rencontres avec les représentants des revues: Chantal Boiron (Ubu), Léonor Delaunay (Revue d’histoire du théâtre), Jean-Pierre Han (Traverses), Diane Scott (Incise), Frédéric Vossier, revue du Théâtre National de Strasbourg …)

Céline Hersant (Université-Paris III) présentera la base de données des revues de théâtre internationales et Marco Consolini, Romain Piana, Sophie Lucet, parleront du groupe de recherche inter-universitaire sur les revues de théâtre.Il y a aura aussi quelques lectures: à 19h Eugène Durif  avec ses textes ; à 21h45,  Jean-René Lemoine et Magali Montoya liront de Gilles Aufray, N’importe où sauf quelque part.

- Le dimanche à 15h,  Carte blanche à Nikolaus, clown et jongleur, … et à 16h,  Christine Gagnieux lira des extraits de pièces de José Manuel Mora, Maria Velasco, Sergio Martinez Vila, Eva Redondo,  en compagnie de David Ferré et à  17h, Robert Cantarella,  lira Faire  avec les grands noms de la mise en scène.
17h45    Le Groupe Pétrol (Lancelot Hamelin, Sylvain Levey, Phi-lippe Malone, Michel Simonot) avec une lecture de leur dernier texte : La prochaine fois, nous choisirons la nuit (titre provisoire) et 19h, Une nuit d’amour d’Hakim Romatif sera lue par Anne-Elodie Sorlin, Bachir Tlili et Quentin Dumay (créateur sonore)

Tout au long du salon, on pourra voir des installations de Johnny Lebigot,  et le public sera accueilli aux stands des revues Alternatives théâtrales (sous réserve), Ent’revues, Revue d’Histoire du Théâtre, Théâtre/Public, Ubu, scènes d’Europe, Parages, Incise et Frictions. Et par ailleurs, la librairie théâtrale Le Coupe Papier proposera un large échantillon de revues aujourd’hui disparues, mais qui ont marqué  l’histoire du théâtre. Et il y aura une sélection de traductions de textes espagnols présentés par Actualités Editions.

Ph. du V.

Patrice Chéreau, Journal de travail, Années de jeunesse, tome I, 1963-1968, texte présenté, établi et annoté par Julien Centrès, préface d’Ariane Mnouchkine et post-face de Pablo Cisneros

0CB160C2-3CF0-492F-A90F-72B179FD6A29Acteur, metteur en scène de théâtre et d’opéra, scénariste et réalisateur de films, Patrice Chéreau (1944-2013) aura joué un rôle majeur sur la scène artistique et culturelle européenne pendant plus de quarante ans. Pensée, définition de l’esthétique, discours sur le monde seront le fait d’un homme engagé dont le travail a enthousiasmé des générations de spectateurs irradiés par la geste scénique d’un artiste habité qui lance ses traînées de feu : amour et haine,  sur un plateau de théâtre.

Julien Centrès a dirigé cet ouvrage et il l’a conçu comme un un outil pour faciliter l’approche de l’œuvre. Les mises en scène de Patrice Chéreau vont sur ces cinq années, de L’Intervention de Victor Hugo, Fuente Ovejuna de Lope de Vega, L’Héritier de village de Marivaux, L’Affaire de la rue de Lourcine d’après Eugène Labiche, Les Soldats de Jakob Lenz, Pièces chinoises de Kuan Han Ching, Le Prix de la Révolte au marché noir de Dimitri Dimitriadis, Antoine Bloyé de Paul Nizan et Dom Juan de Molière.

 Pour introduire à la lecture des notes datées des années 1963-1966 concernant  son travail de metteur en scène, Ariane Mnouchkine, évoque «la partie immergée d’un jeune iceberg devenu légendaire», et précise qu’on n’y trouvera pas un code de décryptage de son œuvre.

Passionnantes sont ces notes sur le regard d’abord marxiste de Patrice Chéreau, ce qui lui donnerait accès au bonheur et au progrès, tandis qu’Ariane Mnouchkine, elle, les cherche. Mais tous deux ont une même foi en l’art, une même jubilation : «Peu à peu,dit-elle,  mais très vite, artistiquement en tout cas, Patri ce change de religion, de dieu. Il choisit une déesse et révèle, avoue, à mots à peine couverts, n’en vénérer qu’une seule : la Beauté.»
Pablo Cisneros, le compagnon de Patrice Chéreau, considère de son côté,  la mort comme une continuité dans une vision existentielle. Et des dizaines de milliers de spectateurs ont considéré la vision scénique de Patrice Chéreau comme l’invention d’une vérité nouvelle…

Véronique Hotte

Collection Le Temps du théâtre, éditions Actes Sud-Papiers-IMEC, 272 pages. 25 €.

Berlin Kabarett, conception, écriture et mise en scène de Stéphan Druet, musique de Kurt Weill

 

Berlin Kabarett, conception, écriture et mise en scène de Stéphan Druet, musique de Kurt Weill et Stéphane Corbin, Friedrich Hollaender, Fred Raymond, Dajos Béla, Henri Christiné

BERLIN KABARETT (Stephane Druet 2018)

©Victor Tonelli

À cour, quelques costumes sur un portant, un grand miroir sur pied, une table des années vingt, et la loge de Kirsten, directrice du cabaret. Chacun de ces personnages pour le metteur en scène représentent une catégorie artistique. Karl : les auteurs, Fritz les musiciens, etc.» On aperçoit aussi une reproduction de Rue à Berlin, un tableau de George Grosz (1893-1959). Comme pour nous rappeler dans ce lieu clos de débauche et de fête, la vie de la rue où se croisent pauvreté, labeur mais aussi arrogance de l’argent. Stéphan Druet a souhaité qu’il y ait dans ce spectacle une «alternance constante entre le dedans et le dehors des lieux et des êtres… ».  Et après cette entrée en matière, plutôt conviviale, nous voilà au cœur du sujet : à la fin de la seconde guerre mondiale, Kristen, une ancienne prostituée, répond à un interrogatoire de la police française et parle de son  cabaret dans un ville emblématique en plein chaos, sous la République de Weimar.

BERLIN KABARETT (Stephane Druet 2018)

©Victor Tonelli

Elle dirige cet endroit à la fois réputé et décadent et entretient une relation haineuse avec son fils Victor, à qui elle impose de présenter des numéros de travesti. L’histoire de cette femme déterminée et cruelle, connaîtra comme l’Allemagne, un destin tragique, avec, en toile de fond, la montée du nazisme. L’intime rejoint ici l’universel. Pour Stéphan Druet, Kirsten « est un monstre façonné par l’ambition et par l’angoisse. En 1928, l’Allemagne sentait l’approche de la tragédie inéluctable qui allait s’abattre sur elle. Une sorte d’esprit destructeur envahissait certains … ».
Mais Berlin Kabarett n’a rien d’un spectacle historico-politique ni d’une reconstitution de cabaret berlinois. Mais cette création dramatique et musicale originale permet de découvrir  la richesse artistique, l’audace, la décadence mais aussi l’érotisme de ces années vingt, magnifique moment de l’expressionnisme allemand avec des artistes comme Emil Nolde, George Grosz, Otto Mueller, Max Pechstein, Otto Dix.. Et dont ici les maquillages sont inspirés. Mais c’est aussi l’occasion pour Stéphane Druet, grâce à la transfiguration poétique et théâtrale, de parler de l’Histoire entre les deux guerres,  du chaos de l’Allemagne, et de l’horreur en marche… Et l’ambiance du cabaret se confondra avec celle du pays sous la République de Weimar puis de ses effroyables années à venir.

Ce théâtre musical commence avec légèreté et dans une humeur joyeuse mais cynique et tendue jusqu’au bout. Avec fascination et plaisir, nous assistons à des numéros de chant, danse, et jazz, typiques du cabaret berlinois avec entre autres, Nana’lied (Bertolt Brecht/Kurt Weill/Boris Vian) chantée par Marisa Berenson. La voix et la grâce de cette grande comédienne aux yeux magnifiques- inoubliable dans Barry Lyndon de Stanley Kubrick- donnent une note cristalline très personnelle à Kristen, cruelle derrière un visage d’ange! Imaginatives et justes aussi, les chansons écrites par le metteur en scène et mises en musique avec talent par Stéphane Corbin, lui-même aussi auteur et interprète.

On est ébloui par Sebastiàn Galeota, incroyable danseur-acrobate-chanteur d’un charme fou qui crée une émotion rare, et il y a certains moments  magiques comme, parmi tant d’autres, celui où Fritz, Victor et Karl chantent au piano. Félicitations  au chorégraphe Alma de Villalobos, à Denis Evrad pour ses costumes, à Vincent Heden pour la direction du chant et à Christine  Toussine pour les lumières. La mise en scène et la direction de ce Berlin Kabarett frôlent la perfection!

Elisabeth Naud

Théâtre de Poche-Montparnasse, 75 boulevard du Montparnasse, Paris VI ème. T. : 01 44 50 21, jusqu’au 15 juillet.
Le spectacle sera repris en octobre au Théâtre de Poche.

Concours de jeunes chorégraphes

Concours de jeunes chorégraphes

350E5B9F-7EA9-4202-BDDF-7C6EE150FA9CIl n’y a pas que la culture du vin à Bordeaux et l’enthousiasme des spectateurs pour la finale publique de ce concours faisait plaisir à voir. Sa seconde édition, organisée par l’Opéra National de Bordeaux, le Malandain Ballet de Biarritz et le Ballet de l’Opéra national du Rhin, a été riche en découvertes, même si ces artistes se démarquent parfois difficilement de maîtres spirituels comme Mats Ek ou Jiří Kylián…

Des quarante projets examinés, ceux de six finalistes ont été retenus. Le prix du public (3.000 euros) revient à Julien Guérin pour Les Labilités amoureuses. Le prix de Biarritz et de la Caisse des dépôts et consignations (15.000 euros) va au Polonais Robert Bondara pour Personna un ballet avec une  femme et deux hommes: un triangle amoureux plein de délicatesse rappelant celui de Jules et Jim de François Truffaut. Sa dramaturgie précise et très actuelle fait écho aux Labilités amoureuses
La Biélorusse Ludmilla Komkova-installée en Allemagne-reçoit le prix des professionnels doté  3.000 euros et le prix du jury, ce qui  lui permettra de voir No One présentée à l’Opéra de Bordeaux  en  2019.  Cette pièce fait revivre les âmes mortes d’un homme disparu: de l’intensité des images et d’une composition fluide et esthétique des mouvements, naît une belle émotion.

Enfin, le deuxième prix du jury  permettra aussi à Mattia Russo et Antonio De Rosa de danser à l’Opéra national du Rhin la saison prochaine, Ao redor, une version iconoclaste du Prélude à l’après-midi d’un faune.

Jean Couturier

Opéra National, Grand-Théâtre de Bordeaux, Place de la Comédie, Bordeaux (Gironde) le 27 mai.

 

Faire le mur par la compagnie des Ricochets sur les Pavés

 

Faire le mur par la compagnie des Ricochets  sur les Pavés

On nous avait déjà conviés l’an dernier aux sources de la Bièvre pour une étrange promenade. Cette fois c’est dans un parc pour découvrir un immense espace autrefois occupé par Air France, avec nombre de bâtiments abandonnés au milieu d’une végétation envahissante.
Judith Frydman nous accueille et  distribue une carte d’exploration qui nous permettra de ne pas nous égarer; elle nous recommande de profiter du silence, d’ouvrir nos cinq sens pour une heure de traversée offerte à travers l’allée des Pins, l’allée des Tilleuls, les chemins de traverse, les pistes forestières, les sentiers de passage d’animaux, les chemins sensibles, les points d’écoute.
Les sentiers sont signalés en jaune, rouge, bleu, et blanc. Ce domaine public devrait être prochainement livré aux bâtisseurs privés. On erre vaguement inquiet et on peut parfois s’asseoir dans des transats au bord d’un lac à moitié asséché, envahi par des herbes folles. Une barque abandonnée loin de l’eau ouvre le passage pour cette exploration insolite.
A la sortie, soulagés, on nous indique la direction à prendre pour retrouver la sortie.

Edith Rappoport

Parc de Vilgénis à Massy (Essonne), le 26 mai.Le prochain week-end ; Prendre Racine aura lieu les 30 mai et le 1er juillet.

Mother’s Milk, chorégraphie de Rami Be’er

 

Mother’s Milk par la Kibbutz contempory dance company, chorégraphie de Rami Be’er

(C)Eyal Hirsch

(C)Eyal Hirsch

Depuis la fermeture pour travaux des Théâtres parisiens de la Ville et du Châtelet depuis plus d’un an, les ballets manquent de grands plateaux ! D’où l’idée de Richard Caillat et Stéphane Hillel, directeurs associés du Théâtre de Paris, d’inviter  une troupe à y montrer ses créations, avec le concours de Lisa Martino, comédienne et ancienne danseuse. « Toujours dans la volonté d’innover, disent-ils, nous caressions le projet de nous ouvrir à d’autres disciplines que le théâtre. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un rendez-vous annuel de la danse  au Théâtre de Paris. »

Pour cette première édition et dans le cadre de la saison France/Israël 2018, Rami Be’er va présenter une pièce en hommage à ses parents, disparus il y a un an.  Sa compagnie réside au nord d’Israël non loin du Liban, dans le village de la danse, le Kibbutz, fondé en 1948 par les parents du chorégraphe, avec, pour vocation, l’éducation par la danse. Sa mère hongroise, survivante de l’holocauste, s’était promis  de consacrer sa vie à la danse. Pendant cinq mois, une centaine d’interprètes du monde entier suivent un stage de perfectionnement de plusieurs semaines dans la compagnie de Rami Be’er. Et la plupart des membres de  ses membres proviennent de ces stages. Par ailleurs, la Kibbutz contemporary dance company offre des programmes de développement par la danse aux habitants des villages arabes alentour.

Rami Be’er né au Kibbutz, rejoint en 1981 cette compagnie fondée en 1973 et qui devient professionnelle en 1990 et dont il prendra la direction  six ans plus tard. En général, ses spectacles réalisés à partir d’improvisations individuelles de ses interprètes.

Pour Mother’s Milk, le chorégraphe a aussi créé les décors, lumières et sons. La pièce s’inspire de la vie de son père, architecte, qui avait fondé un orchestre de chambre familial, et de  sa mère qui s’était entièrement  consacrée à la danse. Le patrimoine culturel européen sera évoqué ici sur cette vaste scène de quinze mètres d’ouverture sur onze mètres de profondeur et éclairée par un petit lustre à pendeloques et des pinceaux lumineux.

Pour le chorégraphe, la danse reste un langage de communication abstrait et émotionnel mais au-delà des mots, elle doit être au service d’un monde potentiellement meilleur… Il faut aller découvrir ces dix-neuf danseurs dans ce nouveau lieu de  la danse.

Jean Couturier

Théâtre de Paris, 15 rue Blanche Paris IXème, du 13 au 17 juin.  

Contes immoraux /Partie 1-Maison Mère, mise en scène et jeu de Phia Ménard

Bonlieu, scène nationale

Bonlieu, scène nationale

Contes immoraux /Partie 1-Maison Mère, écriture et dramaturgie de Phia Ménard et Jean-Luc Beaujault, mise en scène et jeu de Phia Ménard

Pour ce premier volet des Contes immoraux, Phia Ménard retrouve la scène avec une performance créée en 2017 à la Documenta 14 de Kassel (Allemagne) et promise à une  tournée en France et à l’étranger. Cette Maison mère inaugure le festival Tout le monde danse,  programmé par Bonlieu/Scène nationale d’Annecy (voir Le Théâtre du blog).

 Seule, en  jupe de cuir noir, corset blanc, bas vert et blanc de rugbyman et genouillères, l’artiste bâtit une maison préfabriquée en carton «comme on monterait une tente pour abriter des réfugiés». Au prix de gros efforts et avec une résolution de guerrière, elle  découpe, transporte, plie et emboîte des plaques de carton ondulé les unes dans les autres et les fait pivoter pour leur donner une assise. Elle applique les lois de la gravité qu’elle a acquises grâce à son expérience de jongleuse, et elle trouve le bon point d’appui pour soulever et faire basculer, avec des étais de fer, les cent-cinquante kilos des murs et du toit.

Jouant de l’équilibre précaire d’une telle masse,  Phia Ménard ménage le suspense avec des gestes lents et sûrs. Pour donner un espace sonore dramatique à ce chantier, des micros amplifient et diffusent en léger différé le bruit de ses bottes claquant sur le sol, le carton qui gémit et le crissement du ruban adhésif d’emballage déroulé en abondance pour solidifier l’édifice. La commande de la Documenta 2017 avait pour thème: apprendre d’Athènes/Pour un parlement de corps.  Et cette Maison Mère de  six m. x neuf m. x trois m. qu’elle achève en moins d’une heure, a les proportions et l’allure du célèbre Parthénon, le temple d’Athéna .

 Après ce dur labeur, il suffira d’un déluge de pluie pour que la maison s’effondre lentement sur elle-même à l’image des ruines de l’Acropole ou des immeubles bombardés, stigmates de nos guerres. On pourra y lire des allusions à la crise grecque, comme aux importantes migrations actuelles et, de façon plus générale, à la fragilité des réalisations humaines dans une Europe et un monde toujours à reconstruire. 

Phia Ménard traite une fois de plus et de manière originale, de l’identité, du genre et des  droits de l’homme. Après l’air : L’Après-midi d’un foehn, VORTEX),  la glace et l’eau avec  Belles d’hier, et  le feu dans Les Os noirs,  elle se confronte à un matériau plus solide et se joue de sa résistance,  en le façonnant pour faire naître des émotions sensorielles. Pour  le deuxième volet de ses Contes immoraux, Saison sèche, qui sera créé en juillet, au festival d’Avignon, elle fera appel à plusieurs interprètes dont elle-même. Cette performance promet d’être tout aussi surprenante, puisqu’elle manipulera cette fois des  panneaux de placo-plâtre…

 Mireille Davidovici

Spectacle vu le 3 mai à Bonlieu/Scène nationale d’Annecy (Haute-Savoie).

Contes immoraux /Partie 1 – Maison Mère, les 5 et 7 juillet, festival Montpellier-Danse à 18h, Studio Bagouet/Agora, boulevard Louis Blanc.

Saison sèche du 17 au 24 juillet, festival d’Avignon, L’Autre scène du Grand Avignon, Védène (Vaucluse).

 

 

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