False Colored Eyes chorégraphie de Chris Haring

False Colored Eyes chorégraphie de Chris Haring

 

(C)Jean Couturier

(C)Jean Couturier

Souvent utilisée avec excès dans le spectacle actuel, la vidéo accompagne ici de façon remarquable les deux danseurs et quatre danseuses de la compagnie Liquid Loft. Chacun filmant ses  partenaires. Les images projetées, mouvantes ou fixes, prennent alors des couleurs différentes suivant l’ordre établi par Cris Haring. Les voix en play-back extraites de bandes sonores de films des années soixante nous plongent dans ces années-là, rappelant Blow-up de Michelangelo Antonioni(1966), ou les Screen Tests d’Andy Warhol  (1964-1966).

 False Colored Eyes plonge le public dans un érotisme chic, teinté d’un peu de machisme, que ne renieraient pas Richard Avedon ou Jean-Loup Sieff. Les danseurs, très impliqués dans le processus de création en direct, ont tous une remarquables précision des gestes et positions imaginés par le chorégraphe. L’image-vidéo a un tel pouvoir d’attraction que l’on oublierait presque de regarder la performance dansée.

 «Dans False Colored Eyes, explique Chris Haring, deux caméras en direct  agrandissent certaines perspectives particulières, visibles des artistes mais habituellement cachées au public. Ces caméras dansent avec les artistes». La mise en abyme des images projetées transforme ainsi le public en voyeur.  Et on vit pendant une heure dans l’intimité des danseurs, au plus près des liens de leurs corps, et certaines scènes sont dérangeantes, car la vue du corps réel dérange toujours. Nous préférons aujourd’hui peut-être le virtuel au réel. Ce que dénonce sans doute ici le chorégraphe qui, peu à peu, fait de nous, ses complices…

Jean Couturier

Théâtre National de la Danse de Chaillot, 1 Place du Trocadéro, Paris XVI ème, jusqu’au 5 mai.             


Archive pour 5 mai, 2018

Chaillot une mémoire de la danse (1878- 2018), exposition à la Bibliothèque nationale de France

Chaillot, une mémoire de la danse (1878- 2018), exposition à la Bibliothèque Nationale de France

(C)jean Couturier

(C)jean Couturier

Seize grands panneaux avec documents et photos, répartis sur  les cent quatre-vingt dix mètres  dans l’allée Julien Cain, permettent aux visiteurs de découvrir, l’histoire de la danse au théâtre du Palais de Chaillot sur une période de plus d’un siècle, et par ordre chronologique. Ces panneaux, complétés par des bornes audiovisuelles, témoignent de la vivacité de cet art dans une institution devenue, en juin 2016, sous la direction de Didier Deschamps, le Théâtre National de la Danse. Cette histoire inédite a été en grande partie gommée par a place du théâtre dans ce lieu dirigé successivement par Firmin Gémier, Jean Vilar, Georges Wilson, André Périnetti, Antoine Vitez, Jérôme Savary, puis Dominique Hervieu, Ariel Goldenberg qui, tous, programmeront des spectacles de danse et et actuellement Didier Deschamps.

Après le passage d’Isadora Duncan dont les figures dansées avaient été dessinées par Antoine Bourdelle,  Chaillot accueille, en 1921, le Ballet impérial de Russie-à distinguer des Ballets russes de Serge Diaghilev. Par la suite, les Ballets russes de Monte-Carlo de Leonid Massine, héritier du maître Diaghilev, vont aussi danser à Chaillot, tout comme Serge Lifar pour un gala en 1942.

Le flamenco a toujours été à l’honneur ici, avec une première découverte, en 1932 : la danseuse Argentina. En 1951, Jean Vilar crée le T.N.P., et parallèlement à des pièces de théâtre, programme aussi de la danse avec des troupes traditionnelles indonésiennes ou polonaises, et un festival populaire de ballets lancé avec la collaboration de Roland Petit. Ce chorégraphe confie la création de costumes au jeune Yves Saint-Laurent, et marque l’histoire de ce lieu.

Un autre grand nom de la danse, Maurice Béjart s’y produisit pendant plus de trente ans, avec, entre autres, Le Sacre du Printemps en 1961 et Messe pour le temps présent sur la musique de Pierre Henry 1967. Janine Solane sera aussi plusieurs fois à l’affiche. Sous la direction de Jérôme Savary, la danse s’exprime  aussi avec Catherine Diverrès ou Joseph Russillo. Après les Nuits dansantes du T.N.P., le Bal moderne imaginé par Michel Reilhac en 1993, invite aussi les spectateurs à danser. L’arrivée de Dominique Hervieu et de José Montalvo orientera encore plus le Théâtre National de Chaillot vers l’art chorégraphique et il recevra les danseurs de Carolyn Carlson, Francoise et Dominique Dupuy, Béatrice Massin, Jean-Claude Galotta, Philippe Decouflé, Angelin Preljocaj, Saburo Teshigawara… dans la salle Jean Vilar et depuis un an dans la salle Gémier remarquablement rénovée. La déambulation des visiteurs découvrant cette mémoire de la danse, dans le long couloir bordé d’arbres de la BNF, pourrait donner l’idée à un artiste d’une performance chorégraphique future.

Jean Couturier

Bibliothèque Nationale de France, François Mitterrand, Allée Julien Cain, jusqu’au 26 août.

 

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