Mother’s Milk, chorégraphie de Rami Be’er
Mother’s Milk par la Kibbutz contempory dance company, chorégraphie de Rami Be’er
Depuis la fermeture pour travaux des Théâtres parisiens de la Ville et du Châtelet depuis plus d’un an, les ballets manquent de grands plateaux ! D’où l’idée de Richard Caillat et Stéphane Hillel, directeurs associés du Théâtre de Paris, d’inviter une troupe à y montrer ses créations, avec le concours de Lisa Martino, comédienne et ancienne danseuse. « Toujours dans la volonté d’innover, disent-ils, nous caressions le projet de nous ouvrir à d’autres disciplines que le théâtre. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un rendez-vous annuel de la danse au Théâtre de Paris. »
Pour cette première édition et dans le cadre de la saison France/Israël 2018, Rami Be’er va présenter une pièce en hommage à ses parents, disparus il y a un an. Sa compagnie réside au nord d’Israël non loin du Liban, dans le village de la danse, le Kibbutz, fondé en 1948 par les parents du chorégraphe, avec, pour vocation, l’éducation par la danse. Sa mère hongroise, survivante de l’holocauste, s’était promis de consacrer sa vie à la danse. Pendant cinq mois, une centaine d’interprètes du monde entier suivent un stage de perfectionnement de plusieurs semaines dans la compagnie de Rami Be’er. Et la plupart des membres de ses membres proviennent de ces stages. Par ailleurs, la Kibbutz contemporary dance company offre des programmes de développement par la danse aux habitants des villages arabes alentour.
Rami Be’er né au Kibbutz, rejoint en 1981 cette compagnie fondée en 1973 et qui devient professionnelle en 1990 et dont il prendra la direction six ans plus tard. En général, ses spectacles réalisés à partir d’improvisations individuelles de ses interprètes.
Pour Mother’s Milk, le chorégraphe a aussi créé les décors, lumières et sons. La pièce s’inspire de la vie de son père, architecte, qui avait fondé un orchestre de chambre familial, et de sa mère qui s’était entièrement consacrée à la danse. Le patrimoine culturel européen sera évoqué ici sur cette vaste scène de quinze mètres d’ouverture sur onze mètres de profondeur et éclairée par un petit lustre à pendeloques et des pinceaux lumineux.
Pour le chorégraphe, la danse reste un langage de communication abstrait et émotionnel mais au-delà des mots, elle doit être au service d’un monde potentiellement meilleur… Il faut aller découvrir ces dix-neuf danseurs dans ce nouveau lieu de la danse.
Jean Couturier
Théâtre de Paris, 15 rue Blanche Paris IXème, du 13 au 17 juin.