June Events 2018

 

June Events 2018 :

BSRD de Katerina Andreou et Autoctonos d’Ayelen Parolin

Trente compagnies avec plus de cent artistes, quarante rendez-vous et seize créations dans une trentaine de lieux, annonce l’Atelier de Paris pour la douzième édition de ce festival. Ce lieu de création et de transmission, fondé par Carolyn Carlson en 1999, présente la danse dans tous ses états pendant vingt jours. Avec surtout des jeunes compagnies et, en avant-première, des maquettes de spectacles à venir. La soirée inaugurale était placée sous le signe du beat et de la ténacité physique,  avec un solo de  la grecque Katerina Andreou et un quatuor  chorégraphié par l’Argentine Ayelen Parolin. Ces deux artistes s’interrogent, chacune à sa manière, sur les frontières de l’ancrage social et de la liberté.

 BSRD chorégraphie et interprétation de Katerina Andreou

Lire «bastard» dans cette graphie sans voyelles utilisée sur les réseaux sociaux pour communiquer plus vite. Cette notion de bâtardise évoque, pour Katerina Andreou «l’impureté identitaire», le conflit chez elle entre: vouloir appartenir, et exercer sa liberté. Ce à quoi tendent ces quarante minutes de danse effrénée, contrainte par une musique « House » à un rythme impérieux. Le corps répond à ces nappes sonores ininterrompues martelées par des percussions répétitives. L’artiste tente parfois de descendre du praticable carré surélevé ou s’arrête, à bout de souffle, pour boire, ôter T-shirt sur  T-shirt, et se remettre du rouge à lèvres. Mais elle doit obéir à l’injonction : go ! du disque vinyle, pressé pour l’occasion. La platine posée dans un coin est le seul objet présent, et la danseuse réalise des sauts et frappe des talons sous une batterie de projecteurs éblouissant jusqu’à la salle.

Au-delà de la performance sportive, entre effort acharné et plaisir du mouvement, Katerina Andreou recherche une grammaire gestuelle : « J’ai un bagage de mouvements mais c’est très free style». (…) «Je plonge dedans et me contente de quelques rendez-vous pour des actions». Mais elle n’improvise pas : la pièce est structurée par des variations de rythme, de lumières, des pauses et des silences. Bastard  se déroule  dans un entre-deux: le public semble partagé entre adhésion et rejet de cette forme radicale assez agressive.

 Autoctnos ll chorégraphie d’Ayelen Parolin

Quatre danseurs en groupe compact se déplacent en tournant d’un pas identique, talons légèrement levés, glissent sur le tapis blanc et tournent inlassablement, les bras ballants.  Avec des gestes mécaniques soutenus par la musique percussive d’un piano droit arrangé, le petit troupeau humain reste soudé. Stabilité, ordre et uniformisation ; un point de départ pour cette pièce qui évolue vers un relâchement progressif de la cohésion et vers des gestes parfois intempestifs. Petit trouble dans la communauté grégaire! 

La compositrice Léa Petra, partie prenante de la chorégraphie, a bricolé son  piano de façon à laisser quelques touches libres et alterne ainsi sons métalliques et notes naturelles. Ses pieds se promènent de manière spectaculaire le long des cordes afin de les bloquer, pour altérer ou non les sonorités. Avec elle, on quitte l’atmosphère feutrée d’une danse épurée et le quatuor devient quintette de corps  explosifs…

La chorégraphe, née à Buenos Aires et travaillant en Belgique, renvoie, avec ce terme d’autochtones, à «l’appartenance non plus à un lieu mais à une époque… » Cette deuxième pièce, créée au festival Charleroi danse, demande aux interprètes rigueur et endurance physique et à force de tension, se dégage une énergie libératoire ou une violence guerrière. La question reste ouverte.

A suivre…

Mireille Davidovici

June Events Ateliers- de Paris, Cartoucherie de Vincennes. T. 01 41 74 17 07 jusqu’au 12 juin.

Bstrd le 23 novembre Next festival, Buda Kortrijk (Belgique) ; en décembre, BNMFest, Ballet de Marseille.

Autoctonos : les 28 et 29 juin, Theater Freiburg (Allemagne);  du 19 au 27 août, Fringe Festival Edimbourg (Royaume-Uni) ; le 11 octobre, Termes de Dioclétien Rome; 27 septembre, Cango Vigilio Sieni Florence  et du 21 au 24 novembre,  Théâtre de Liège (Belgique) 

 

 

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