Ca va, ça va le Monde lectures organisées par R.F.I. : La Poupée barbue d’Edouard Elvis Bvouma mise en voix d’Armel Roussel
Festival d’Avignon:
Ca va, ça va le Monde , lectures organisées par R.F.I.
Le festival, depuis plusieurs années, invite Radio France Internationale à présenter des auteurs de la Francophonie du Sud, au Jardin de Mons. Avec des lectures enregistrées en public et ensuite diffusées pendant l’été. Parmi les textes proposés à un public de plus en plus nombreux, celui du lauréat du prix Rfi 2017, le Camerounais Edouard Elvis Bvouma, avec La Poupée barbue.
Quant au prix R.F.I. 2018, il sera révélé en septembre, aux Francophonies de Limoges. Le jury, présidé par la comédienne et militante Firmine Richard, devra choisir entre : Trans-maître de Mawusi Agbedjidji (Togo) ; Avilir les ténèbres de Jean d’Amérique (Haïti), Leurs excellences, les femmes! d’Olfa Bouassida (Tunisie) ; Le Large de Jocelyn Danga (République Démocatique du Congo) ; La Chose de l’autre de Van Olsen Dombo (Cameroun) ; Les Inamovibles de Sedjro Giovanni Houansou (Bénin) ; L’Assassin passe au Journal télévisé de 20 h de Russel Morley-Moussala (Congo) ; Morve vespérale de Jean Paul Pooh-Tooh (Bénin) ; De la fabrication de l’homme de Denis Sufo Tagne (Cameroun) ; L’Imam s’évanouit d’Assitan Traoré (Mali) ; Et caetera de Kouam Tawa (Cameroun) et Jamais d’eux sans proie de Soulay Thiâ’nguel (Guinée).
Pour la plupart de ces auteurs, le théâtre est un sport de combat, et ils mènent chaque pièce à leur façon et à leur rythme. Ils élaborent leurs propres règles avec une liberté qui vivifie la vieille langue française… Comme Edouard Elvis Bvauma, qui nous avait déjà surpris avec A la guerre comme à la Gameboy, une pièce qui donnait la parole à un enfant-soldat surnommé Boy Killer (voir Le Théâtre du Blog)

Le lauréat du Prix Théâtre RFI 2017, Edouard Elvis Bvouma, auteur de « La Poupée barbue » et metteur en scène de théâtre.
Siegfried Forster / RFI
La Poupée barbue d’Edouard Elvis Bvouma, mise en voix d’Armel Roussel
Une petite fille rescapée d’une guerre fratricide s’adresse à Boy Killer, en réponse à son monologue. Ils se sont enfuis d’un camp de réfugiés. Devant le garçon muet, elle raconte à son tour sa cavale, le viol collectif, l’enfant dans son ventre, sa haine, la guerre et sa tendresse naissante pour Boy Killer. Lancé à bout portant, en cinq temps, dans une langue enfantine et faussement naïve, ce récit nous conduit au bord de l’enfer.
«Je me suis rendu compte que les filles souffrent encore plus que les autres, pendant ces guerres », dit Edouard Elvis Bvauma. Il s’est inspiré de nombreux témoignages et a écrit cette pièce pour Charlotte Ntamack. Il emprunte parfois au vocabulaire personnel de la comédienne et performeuse camerounaise qui restitue parfaitement le rythme du texte, accompagnée avec subtilité par Wilfried Manzanza à la batterie. Un beau moment de théâtre qui augure bien des prochaines lectures. A suivre…
Mireille Davidovici
Lecture du 14 juillet au Jardin de la rue de Mons, Avignon
Prochaines lectures:
Dimanche 15 juillet : Les cinq fois où j’ai vu mon père de Guy Regis Junior (Haïti).
Lundi 16 juillet: Que ta volonté soit Kin de Sinzo Aanza (République démocratique du Congo).
Mardi 17 juillet : Retour de Kigali. Texte collectif coordonné et traduit par Dorcy Rugamba et Olivia Rosenthal (Rwanda-France).
Mercredi 18 juillet : Sœurs d’ange d’Afi W. Gbegbi (Togo).
Jeudi 19 juillet: Le Bal de Ndinga de Tchicaya U Tam’si : (la poésie et le théâtre de cet écrivain congolais, disparu il y a trente ans, n’avaient pas été entendus à Avignon depuis 1976)
Ces lectures seront diffusées cet été sur RFI chaque dimanche, du 29 juillet au 10 septembre inclus, à 12 h 10.
Les textes d’A la guerre comme à la Gameboy et La Poupée barbue sont publiés aux éditions Lansman.