Café Polisson, conception de Nathalie Joly, mise en scène Jacques Verzier

(C)Sophie Boeglin

(C)Sophie Boeglin

 

Café Polisson, conception de Nathalie Joly, mise en scène de Jacques Verzier

A propos de l’érotisme dans ce film contreversé, L’Empire des Sens de Nagisa Ōshima ( (1933-2013) Jean-Louis Bory disait: «Quand on baise sur du Mozart avec des lumières de Georges de La Tour, quand on fait des fellations sur des cantates de Bach, c’est érotique…» Il dénonce le  terme pornographie  réservé à l’époque aux classes sociales les moins aisées. Internet a changé tous ces repères, mais à la fin du XIX ème siècle, les chansons surtout véhiculaient le mieux l’érotisme. Café polisson n’a pas eu besoin de ce qualificatif pour connaître le succès depuis sa création  il y a deux ans ans à l’auditorium du musée d’Orsay,  pendant l’exposition Splendeurs et misères, images de la prostitution 1850-1910

Nathalie Joly dit et chante, entre autres : Yvette Guilbert, Aristide Bruant, Vincent Scotto… Elle nous transporte dans un cabaret parisien de la « Belle Époque », aidée par une danseuse, Bénédicte Charpiat, du pianiste Jean-Pierre Gesbert et de Marion Chiron au bandonéon. Tous dans de beaux costumes  signés Claire Risterucci. Et on peut voir sans doute inspirés par des tableaux de l’exposition, on voi un moment intime, ou un rendez-vous avec un verre d’absinthe, dite la fée verte…
Des chansons grivoises, drôles, parfois crues et souvent pathétiques, parlent d’un état de la société où la prostitution était partout dans Paris…  De la mondaine entretenue à la demi-mondaine des beaux-quartiers, de la professionnelle du trottoir à Pigalle ou à la Lorette à … Notre-Dame de Lorette. Ou bien encore de la maison close aux règles strictes (voir Guy de Maupassant) et codifées par la loi, à la jeune ouvrière au salaire de misère qui n’avait pas d’autre choix pour compléter un salaire de misère, et vivre un peu moins mal, et parfois assez bien.  Mais  comédiennes, chanteuses ou danseuses, modèles de peintres, avaient aussi discrètement quelques clients, c’est dire que la prostitution était au cœur des activités artistiques des grandes villes. Tout cela avec la bénédiction de l’Etat.

«A qui veut casquer, pour un prix modique, je promets de faire, et sans nul chiqué Un travail soigné, tiré du classique. Pour un prix modique, à qui veut casquer …» cette air populaire ouvre le bal d’une succession de chansons interprétées ici avec une grande justesse par ces artistes.
Un remarquable spectacle qui participe d’une étude sociologique des années 1900. A revoir ou à découvrir…
Jean Couturier

Espace Roseau, 8 rue Pétramale, Avignon, jusqu’au 29 juillet, à 18 h.

 

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