Ode to the attempt de Jan Martens et Ben et Luc de Mickaël Phelippeau

Festival d’Avignon:

Ode to the attempt de Jan Martens

 Après le Off,  les Hivernales accueillent un programme de danse qui réunit  deux propositions très différentes : d’abord Ode to the attempt, Otta pour les intimes, un solo du danseur et chorégraphe Jan Martens. Quand le public entre, il est à l’avant-scène, devant son ordinateur dont les informations ont projetées sur une toile en de plateau. Il fait défiler ses mails, la liste des invités programmateurs du soir (déclenchant quelques rires dans la salle) et même le budget de production du spectacle ! Il fait et montre aussi quelques selfies…

Le spectacle commence vraiment quand  il affiche une page blanche et y inscrit treize tentatives qui seront au menu du spectacle. La première « tentative » : vous rendre conscient de ce qui arrive, mais aussi pêle-mêle  celle d’être classique, minimaliste, d’être un interlude et une tentative de salut pour finir.

Depuis son petit bureau, Jan Martens commande tout (sons et lumières) et s’adresse directement à nous. Le spectacle pourrait être sponsorisé par la marque à la pomme :  c’est presque de la publicité pour les ordinateurs et leurs différentes applications ; dans une de ces tentatives, Jan Martens ira même jusqu’à danser devant les écrans de veille aléatoires que l’ordinateur propose  au rythme de la musique.
Une danse élégante, ample et fluide, avec beaucoup de mouvements circulaires des bras mais juste à quelques moments pendant cette demi-heure et ,chaque fois, avec une grande intensité… Et la musique classique de « son vieil ami Schubert » lui permettra de reprendre son souffle !

 Avec une démarche humble, cet artiste veut être proche du public et n’hésite pas à montrer qu’il doute. Normalement, il ne quitte pas le plateau après les saluts et discute avec ceux qui viennent le voir mais pas ici. puisque la seconde partie doit commencer.  Ce solo, agréable et drôle, ne se prend pas trop au sérieux, même s’il ne nous laisse qu’un sourire amusé.

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Ben et Luc

Après un rapide changement de plateau, place donc  à la proposition de Mickaël Phelippeau qui réunit deux danseurs burkinabés, Ben Salaah Cissé et Luc Sanou. Le spectacle commence avec un échauffement, chacun arrivant de son côté. On sent vite une complicité entre les interprètes qui se massent l’un l’autre, rient ensemble, chahutent…
 Tout le spectacle jouera sur cette douce ambiguïté…. La confrontation entre tradition et modernité est bien ici le fil rouge, pour ceux qui vont passer d’une danse traditionnelle peule ou burkinabé, à une pop africaine très actuelle accompagnée de gestes suggestifs.

Mickaël Phelippeau à conçu ce spectacle après avoir vu un duo  qu’ils présentaient à un festival à Ouagadougou. Il y était question de la place de la femme et le chorégraphe n’avait pas totalement pris conscience que présenter un duo de garçons porteurs de féminité et de sensualité aurait pu se révéler dangereux pour Ben et Luc qui eux s’en étaient rendu compte mais ont fait preuve de courage. Et Mickaël Phelippeau  les a engagés pour réaliser ce duo. Une danse puissante, et c’est un plaisir de les voir évoluer sur le plateau et de faire ensuite leur connaissance.

 L’adresse au public, la prise de parole des interprètes et le fait qu’ils envoient parfois eux-mêmes leurs extraits musicaux donnent à ce spectacle beaucoup de générosité. Les nombreux et longs silences perturbent un peu le rythme global du spectacle, dont parfois, on ne comprend pas toujours le sens mais on se laisse emporter. Comme souvent chez ce chorégraphe, nous avons devant nous des êtres qui dansent mais aussi qui parlent, qui sont eux-mêmes. Vraie merveille, ce surprenant spectacle continuera à travailler en nous un moment.

Un bémol : on comprend mal pourquoi le festival  a réunis ces spectacles si différents dans un même programme…

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 Julien Barsan

Les Hivernales C .D.C.N. d’Avignon, rue Guillaume Puy jusqu’au 24 juillet

 Ode to the attempt , le 31 juillet et 1er août, festival Paris l’Été, le 15 novembre au Manège de Reims, les 22 et 23 mars à Pôle Sud à Strasbourg, du 2 au 5 avril au Théâtre Garonne,  Toulouse et du 6 au 11 mai, au Théâtre des Abbesses à Paris.

 Ben & Luc,  le 6 octobre à L’Échangeur, CDCN des Hauts de France à Château-Thierry, le 11 octobre à la scène nationale 61 à Alençon ; le 13 octobre au Théâtre Louis Aragon de Tremblay-en-France ; le 5 avril, à l’Orange Bleue à Eaubonne ; les 6 et 7 avril à la Scène Nationale de Poitiers ; le 10 avril au Théâtre 95 de Cergy et le 16 avril au Théâtre Paul Éluard de Bezons.

 

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