Festival Interceltique de Lorient: Daoiri Farrell Trio, et 70 ans… à l’Ouest de Gilles Servat.
Festival Interceltique de Lorient
Daoiri Farrell, maître en bouzouki, et ses deux musiciens d’élection: l’un au bodrhan, et l’autre au uilleann pipe, forment ce trio. Daoiri, prononcé Derry, tôt initié à la musique traditionnelle irlandaise par ses parents, a commencé à jouer très jeune, avant de poursuivre des études en musique appliquée au Dundalk Institute of Technology. Puis, il a obtenu une maîtrise en interprétation musicale à la World Academy of music de l’Université de Limerick. Il joue depuis aux côtés des plus grands noms de la musique traditionnelle irlandaise et internationale. Comme avant d’arriver à Lorienthier encore, au Cambridge Folk Festival, avec le Trio Blackie O’Connell et Robbie Walsh.
Le public de Lorient a beaucoup apprécié l’énergie, le rythme et la virtuosité de ces solos de bouzouki, uilleann pipes et bodrhan. Chaque musicien y va de sa spécialité, avant de rejoindre le collectif. Récits traditionnels de la mer et du terroir, les mélodies touchent à l’universel, et le public éprouve l’élan d’une musique festive, parfois mélancolique, mais toujours enjouée. Un grand moment de bonheur musical pour le public…
70 ans… à l’Ouest de Gilles Servat
Le spectacle se poursuit avec ce chanteur, auteur-compositeur très engagé dans la cause bretonne et celtique, avec, en quarante ans de carrière, quelque vingt et un albums albums et des milliers de concerts. En 2016, il crée ce 70 ans …à l’Ouest ! qui retrace sa carrière scandée d’influences poétiques et politiques avec des chansons célèbres, intimistes comme Je suis né la nuit en février… ou collectives.
Gilles Servat, entouré de cinq musiciens, a pris de la bouteille et sait extraire la quintessence de la vie avec la distance nécessaire quand il chante les crises sociales douloureuses. La poésie profonde attachée aux paysages bretons, demeure, depuis les repères parentaux, aux rencontres amicales et amoureuses, aux combats du siècle. Il évoque la zone libre de Tarbes où il est né, puis la zone occupée puis libérée de la région nantaise d’où sa famille est originaire et où elle revint en 1945, mais aussi la poésie de René-Guy Cadou et la guerre d’Algérie quand chacun croyait le Général de Gaulle inamovible à la tête de l’Etat… Sans oublier ses chants de révolte et d’engagement politique pour la cause ouvrière.
Un spectacle nuancé où résonne la voix de velours du poète et barde Gilles Servat à la belle sérénité acquise au cours des ans, et qui sait dire le comique comme le sérieux de l’existence.
Véronique Hotte
Spectacle vu au Théâtre de Lorient, le lundi 6 août. Le festival Interceltique se poursuit jusqu’au 12 août.