1830 Tout commence

1830, Tout commence, texte et mise en scène de Manon Montel

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Stéphane Dauch, Thomas Marceul et Manon Montel incarnent dans une sorte de feuilleton créé l’an passé en Avignon, trois célèbres écrivains: Victor Hugo, porte-drapeau du romantisme naissant, Honoré de Balzac, le romancier, inventeur du réalisme et George Sand, l’auteur de nombreux romans, pièces et articles, et déjà féministe. Les comédiens parcourent les œuvres de ces auteurs dont la vie des plus tumultueuses: combats politiques, passions amoureuses, etc.  reste une belle source d’inspiration pour la scène. On accompagne ici ces boulimiques de travail et d’amour, parmi les génies de la musique: Frédéric Chopin qui fut l’amant de George Sand, de la peinture: Alexandre Delacroix, du roman: Alexandre Dumas, du théâtre: Alfred de Musset, autre amant de l’écrivaine. Parmi les textes empruntés ici, on retrouve avec plaisir la réplique bien connue d’On ne badine pas avec l’amour: «J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois mais j’ai aimé», tirée en fait d’une lettre de George Sand à son amant, Alfred de  Musset…qui reprit sans scrupules cette belle phrase …

Ils vont s’affronter pendant la révolution avortée de 1830.  Charles X suspend la liberté de la presse. Balzac, jaloux, incarne un prêtre séduit par Esmeralda de Notre Dame de Paris qu’on torture! En juin 1832, il y a une insurrection populaire. Le Roi s’amuse de Victor Hugo est retiré de la scène. Manon Montel incarne Juliette Drouet : «Votre mère n’est pas folle, elle est seulement méchante ! (…) « Une femme doit toujours aimer un homme supérieur…»
 
Honoré de Balzac crée la Société des gens de lettres en 1842 : «Les êtres vulgaires m’intéressent plus, qu’ils ne t’intéressent. » « Comme on dit en France, on se relève de tout, même d’un canapé ! » Deux ans plus tard, George Sand fondera L’Eclaireur de l’âme, journal des départements de l’Indre, du Cher et de la Creuse. On assiste ici, avec ce dialogue entre les trois personnages, à un parcours historique ! « Notre président ici, c’est un bric-à-brac ! (…) Il n’existe pas de grand talent sans grande volonté ! »
Tout opposait Hugo, Sand et Balzac, en politique, en amour, comme en littérature.«Féministes, dit Manon Montel, républicains, monarchistes, mais avant tout humanistes!» Ce texte imaginaire (curieusement, George Sand n’a jamais en effet rencontré Victor Hugo!) est d’une belle écriture théâtrale, même si on a un peu de mal parfois à démêler qui est qui, parmi ces personnages et leurs œuvres. Mais on se plonge avec plaisir dans cette évocation remarquablement interprétée.

Edith Rappoport
 
Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre au Lard, Paris IV ème, jusqu’au 15 janvier. T. : 01 42 78 46 42.
 
 
        

 


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