L’Envol des cigognes, texte et mis en scène de Simon Abkarian

 

(C) Antoine Agoudjian

(C) Antoine Agoudjian

L’Envol des cigognes,  troisième partie du diptyque, texte et mise en scène de Simon Abkarian

Pénélope ô Pénélope racontait l’obstination amoureuse d’une femme, Le Dernier jour du jeûne, deuxième volet du triptyque, l’histoire de femmes qui s’émancipent  des hommes et de la religion… Le troisième volet raconte lui la guerre, et le paradis perdu d’une vie paisible. Avec une importante distribution dont Ariane Ascaride, David Ayala, Océane Mozas, Chloé Réjon, Catherine Schaub-Abkarian, Igor Skreblin… Comme Les Derniers jours du jeûne, une famille déchirée par la guerre civile tente de survivre. Sur fond de rafales de mitraillette incessantes, le quartier se fait écho des massacres, d’une Révolution volée, de fuite. Et les femmes luttent pour que subsistent des oasis de tendresse et des moments de liesse. Les mères protègent leurs enfants des coups de feu, des jeunes gens se marient, troquent des cigarettes contre la dernière saucisse, rêvent de golf et tentent de sauver leur amour malgré la tempête.

« Ariane Mnouchkine nous accueille, dit Simon Abkarian, non pas parce que certains d’entre nous étions membres de sa troupe, mais parce qu’elle sait qu’il y a là, dans notre travail, quelque chose qui ressemblerait à une promesse tenue. Quelque chose qui pourrait s’apparenter à un théâtre citoyen, à un théâtre d’art. Tout comme elle, notre compagnie croit en la force de la beauté. Quand je dis nous, c’est d’une troupe que je parle. Nous sommes vingt-six… Des hommes et femmes, toutes générations et corps de métier confondues, qui croyons en la force artistique de ce projet. La ville s’installe et se transforme. Les décors des maisons et magasins sont installés par les acteurs : « J’ai un message de ta femme Théo » dit Olga qui a fermé les yeux. Un vieille désarme un jeune qui l’agresse : «Tu paieras demain, je t’agresse aujourd’hui parce que demain, je serai morte, ou toi, tu seras mort !» Nouritsa la mère s’avance : »Y-a des gens qui meurent toutes les secondes… ». Un homme en recrute un autre, menacé, il se laisse faire. Un fils revient voir sa mère avec une fille : «J’ai tué mon frère ! (…) Jour après jour, massacre après massacre, il faut s’adapter !  (…) Je tire pour prévenir les hommes de la mort, le rossignol est mort dans sa cage, mon capitaine, le ciel réclame un sacrifice (…) Nous devons briser le siège ou nous laisser mourir (…) Zina, je vais partir, je dois me soucier du plus grand nombre. » On voit une étreinte entre une fille et un soldat: «Nous ne sommes pas faits pour la guerre ni toi, ni moi… ».

Un texte joué à vive allure où l’on voit s’agiter une mystérieuse mariée et où les femmes ont un rôle important, surtout Nouritsa, une mère impérieuse. Avec en filigrane, l’extermination des Arméniens au début du XXème siècle et les guerres actuelles qui chassent tant des gens essayant d’échapper à la mort dans leur pays… Un spectacle bien interprété et émouvant, à ne pas manquer.

Edith Rappoport

Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes, route du Champ de Manœuvre, jusqu’au 14 octobre.  Le diptyque est joué en intégrale, les samedis à 16 h et les dimanches à 13 h. T. : 01 43 74 24 08.

Archive pour 8 octobre, 2018

L’Envol des cigognes, texte et mis en scène de Simon Abkarian

 

(C) Antoine Agoudjian

(C) Antoine Agoudjian

L’Envol des cigognes,  troisième partie du diptyque, texte et mise en scène de Simon Abkarian

Pénélope ô Pénélope racontait l’obstination amoureuse d’une femme, Le Dernier jour du jeûne, deuxième volet du triptyque, l’histoire de femmes qui s’émancipent  des hommes et de la religion… Le troisième volet raconte lui la guerre, et le paradis perdu d’une vie paisible. Avec une importante distribution dont Ariane Ascaride, David Ayala, Océane Mozas, Chloé Réjon, Catherine Schaub-Abkarian, Igor Skreblin… Comme Les Derniers jours du jeûne, une famille déchirée par la guerre civile tente de survivre. Sur fond de rafales de mitraillette incessantes, le quartier se fait écho des massacres, d’une Révolution volée, de fuite. Et les femmes luttent pour que subsistent des oasis de tendresse et des moments de liesse. Les mères protègent leurs enfants des coups de feu, des jeunes gens se marient, troquent des cigarettes contre la dernière saucisse, rêvent de golf et tentent de sauver leur amour malgré la tempête.

« Ariane Mnouchkine nous accueille, dit Simon Abkarian, non pas parce que certains d’entre nous étions membres de sa troupe, mais parce qu’elle sait qu’il y a là, dans notre travail, quelque chose qui ressemblerait à une promesse tenue. Quelque chose qui pourrait s’apparenter à un théâtre citoyen, à un théâtre d’art. Tout comme elle, notre compagnie croit en la force de la beauté. Quand je dis nous, c’est d’une troupe que je parle. Nous sommes vingt-six… Des hommes et femmes, toutes générations et corps de métier confondues, qui croyons en la force artistique de ce projet. La ville s’installe et se transforme. Les décors des maisons et magasins sont installés par les acteurs : « J’ai un message de ta femme Théo » dit Olga qui a fermé les yeux. Un vieille désarme un jeune qui l’agresse : «Tu paieras demain, je t’agresse aujourd’hui parce que demain, je serai morte, ou toi, tu seras mort !» Nouritsa la mère s’avance : »Y-a des gens qui meurent toutes les secondes… ». Un homme en recrute un autre, menacé, il se laisse faire. Un fils revient voir sa mère avec une fille : «J’ai tué mon frère ! (…) Jour après jour, massacre après massacre, il faut s’adapter !  (…) Je tire pour prévenir les hommes de la mort, le rossignol est mort dans sa cage, mon capitaine, le ciel réclame un sacrifice (…) Nous devons briser le siège ou nous laisser mourir (…) Zina, je vais partir, je dois me soucier du plus grand nombre. » On voit une étreinte entre une fille et un soldat: «Nous ne sommes pas faits pour la guerre ni toi, ni moi… ».

Un texte joué à vive allure où l’on voit s’agiter une mystérieuse mariée et où les femmes ont un rôle important, surtout Nouritsa, une mère impérieuse. Avec en filigrane, l’extermination des Arméniens au début du XXème siècle et les guerres actuelles qui chassent tant des gens essayant d’échapper à la mort dans leur pays… Un spectacle bien interprété et émouvant, à ne pas manquer.

Edith Rappoport

Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes, route du Champ de Manœuvre, jusqu’au 14 octobre.  Le diptyque est joué en intégrale, les samedis à 16 h et les dimanches à 13 h. T. : 01 43 74 24 08.

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