Multiple-s conception et chorégraphie de Salia Sanou

 

Multiple-s conception et chorégraphie de Salia Sanou
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Le spectacle se compose de deux parties : De vous à moi, où Salia Sanou danse avec l’écrivaine Nancy Huston, et De vous beaucoup de vous, un pas de deux, qu’il interprète avec Germaine Acogny. La nouvelle création du chorégraphe contraste avec les amples et spectaculaires distributions de ses récentes pièces Clameur des Arènes et Du désir d’horizons (voir Le Théâtre du blog ). Il s’accorde ici « un temps de pause pour s’interroger sur ce qui nous engage » ( …) Ça m’a amené, dit-il, à revenir à une forme plus simple, intime, recentrée. A la rencontre d’autres disciplines artistiques.»

©Christophe Péan

©Christophe Péan

 La  pièce  comprendra bientôt un troisième volet : Et vous serez là, où il danse cette fois avec le compositeur Bab-x qui signe la musique de Multiple-s. 

« Pourquoi née ici, plutôt que là puis transportée d’ici à là » : Nancy Huston esquisse quelques pas, sage, un peu guindée, dans son costume blanc. Elle s’enhardira plus tard, guidée par Salia Sanou, sans cesser de parler, de raconter son appartenance au Nord, et ses névroses; de son écartèlement entre deux langues ( le français et l’anglais) «cassée en deux»;  de son itinéraire d’intellectuelle et féministe franco-canadienne…

Le chorégraphe l’accompagne de ses mouvements fluides et de ses regards bienveillants, jusqu’à ce qu’ils  trouvent, ensemble, un vocabulaire commun entre mots et gestes. «C’est la première fois qu’on me demande de danser», avoue la romancière, en précisant qu’elle a suivi des cours dans sa jeunesse et pendant l’écriture de La Virevolte, pour se mettre dans la peau de son personnage. Salia Sanou a choisi Nancy Huston « pour la force de son récit. Dans désir d’horizon, j’étais parti de ses textes sur l’exil, sur le chaos du monde. »

 

©Christophe Péan

©Christophe Péan

Le second duo met face à face le chorégraphe et celle qui lui a tout appris, Germaine Acogny. La «mère de la danse africaine» s’est produite avec les plus grands chorégraphes et a formé des générations d’artistes, depuis 1968 où elle fonda sa première école, à Dakar. Elle a développé son propre style : la danse africaine moderne, à partir des danses traditionnelles et modernes, africaines comme occidentales. « J’ai créé une technique de danse où le dos est important : la colonne vertébrale, c’est le serpent de vie».

De vous beaucoup de vous exprime la révérence de Salia Sanou envers son professeur ; celle-ci  l’accompagne de sa bienveillance  sur le plateau, avec une grande économie de gestes et de déplacements. Sa cane ancre au sol son port altier et le plus infime de ses mouvements respire l’harmonie. En l’invitant, Salia Sanou veut évoquer «la question de la mémoire et de la transmission ; comment la danse nous permet de s’élever et de transmettre. «Il ne faut pas oublier de s’enraciner», conseille pour conclure Germaine Acogny à son élève… 

Dans l’intimité de ces pas de deux, chacun(e) s’exprime simplement, avec ses propres moyens artistiques, selon son vécu mais, dans le fond, il est question d’identité, d’exil, de racines pour trouver du sens à un univers en vrac. «Il faut toujours revenir dans votre pays», dira Germaine Acogny, qui continue d’enseigner au Sénégal dans son Ecole des sables. «Je suis moins enracinée qu’eux, c’est ce qui me manque», déplore  Nancy Huston.

 Multiple-s part en tournée en attendant le troisième volet avec Bab-x, en 2019,. L’auteur-compositeur et interprète tisse musique, textes poétiques et politiques pour dire, lui aussi, le chaos du monde.

 Mireille Davidovici

Spectacle vu le 28 septembre  aux Francophonies en Limousin, à Limoges

Le  21 décembre : Festival Dialogue de corps / Ouagadougou : De vous à moi et De beaucoup de vous.
Le 9 avril: Théâtre Sorano et La Place de la Danse CDC de Toulouse: De vous à moi et De beaucoup de vous.
Le 8 juin: Théâtre de La Raffinerie/Charleroi Danse à Bruxelles : De vous à moi ,  De beaucoup de vous et Et vous serez-là.

En juin: Montpellier danse : De vous à moi , De beaucoup de vous, et Et vous serez-là.


Archive pour 12 octobre, 2018

Mamootot par la Batsheva Dance Company, chorégraphie d’Ohad Naharin

Mamootot par la Batsheva Dance Company, chorégraphie d’Ohad Naharin

©Gadi Dagon

©Gadi Dagon

Rarement public n’aura connu une telle proximité avec un danseur. On peut parfois entendre son souffle rapide, sentir son odeur, être aspergé d’une goutte de sueur ou lui serrer la main à la fin de ce spectacle d’une heure. Mamootot (mammouth en hébreux)  a été créé en 2003.

Les chorégraphies d’Ohad Naharin ne se décrivent pas: elles se vivent au plus profond de l’émotion grâce à ses danseurs exceptionnels d’énergie et d’engagement physique. Sous un fort éclairage qui ne cache jamais le public disposé autour d’eux, les interprètes évoluent dans un silence presque religieux, ou accompagnés d’extraits musicaux à réveiller un mort de Bobby Freeman, Gas, Yuko Kako, etc. Des partitions souvent méconnues qui retentissent soudain, induisant une gestuelle animale.

 Sur un corps poudré de blanc, le moindre frottement laisse une sorte de cicatrice, trace éphémère des efforts physiques. Des cicatrices personnelles qu’Ohad Naharin se charge de faire resurgir chez chaque danseur. «Il a été entendu partout, écrit Antonin Artaud dans Chiote à l’esprit, après je ne sais combien de siècles de Kabbale, d’hermétisme, de mystagogie, de platonisme et de psychurgie, que le corps est le fils de l’esprit (…). »

 La chorégraphie d’Ohad Naharin laisse apparaître cette influence de l’esprit sur le corps, et chaque danseur nous raconte sa propre histoire: gaucherie touchante d’un homme essayant de séduire une femme, liberté violente de femmes-louves transportées par la musique, sensualité de deux humains qui se découvrent. Il faut voir et vivre pleinement ce spectacle qui s’inscrit dans Tous Gaga, une riche programmation à Chaillot…

Jean Couturier

Théâtre National de la Danse de Chaillot, 1 place du Trocadéro Paris XVI ème, jusqu’au 12 octobre,

De la démocratie, écriture et mise en scène de Laurent Gutmann

 

De la démocratie, librement inspiré de De la Démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville, écriture et mise en scène de Laurent Gutmann

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©pierre Grosbois

Ils sont cinq autour d’une table à tréteaux, dans un baraquement,  en chantier comme le spectacle qu’ils préparent à partir de l’essai d’Alexis de Tocqueville. Ils vont, pendant une heure cinquante, tenter de construire la pièce en appliquant à la lettre les règles de la démocratie. Une heure cinquante de débats, tâtonnements, atermoiements, votes…Chacun doit ici trouver sa place, tout en se pliant aux volontés de la majorité.

Comment compenser la frustration du minoritaire  et éviter la tyrannie de la majorité? Comment articuler les propositions disparates de chacun ? A tirer à hue et à dia, on engendre cacophonie et chaos. Il faudra bien que l’un d’entre eux prenne les rênes, à défaut d’imposer son pouvoir. Comment, et sur quels critères, désigner ce meneur de jeu ? Quels compromis chacun devra-t-il faire vis-à-vis des autres pour que naisse enfin le spectacle ?

Laurent Gutmann et les comédiens posent les questions de la démocratie, du pouvoir, de la place de l’individu dans la collectivité, mais aussi de la place de l’acteur dans un collectif. De séquence en séquence, la pièce s’élabore à partir de citations puisées chez Alexis de Tocqueville : pour chaque situation, on peut en trouver une, brandie par les uns et les autres comme autant de slogans, quitte à se contredire. En effet, De la démocratie en Amérique pointe les ambigüités d’un régime que son auteur estime devoir se répandre dans le monde parce qu’il répond à la nature profonde des hommes, qui aspirent à l’égalité des chances. Et ce, malgré ses imperfections, ses dérives vers «un despotisme mou»….

Alexis de Tocqueville (1805-1859) se pose en observateur, plus qu’en théoricien ou idéologue. Parti  pour l’Amérique du Nord en 1831  -la France est alors une monarchie constitutionnelle- pour y étudier le système pénitentiaire, il en reviendra avec un rapport sur les prisons outre-Atlantique, mais surtout avec son désormais célèbre De la démocratie en Amérique, publié en 1835. «Démocrate», bien que de vieille noblesse, il sera élu député de la Constituante en 1848, et défendra des positions libérales et anti-esclavagistes. Ce personnage contradictoire, puisqu’il appartient au parti de l’Ordre, s’opposera au socialisme naissant, en approuvant la répression des sanglantes Journées de juin 1848 qui mettront un terme à la deuxième République. Tenant de la bourgeoisie libérale, il dénonce en même temps le «rapetissement universel» emporté par la promotion au pouvoir d’une classe moyenne «ne songeant guère aux affaires publiques que pour les faire tourner au profit de ses affaires privées».

Sur l’ambigüité de cet ouvrage, sur les carences et les dérives de la démocratie elle-même, se joue la dialectique de la mise en scène. Mais, prise au piège de sa démarche, la pièce fait souvent du sur-place,  et on s’enlise dans ces débats qui relèvent plutôt de la cuisine interne de toute fabrique de théâtre. Elle a le défaut de ce qu’elle épingle : le fonctionnement pseudo-démocratique de certains collectifs artistiques dont les créations manquent parfois d‘une véritable ossature dramaturgique, et surtout d’une rigueur d’écriture. Ces collectifs se contentent souvent d’une mise en forme des improvisations de chacun.

On s’amuse un peu, surtout quand les comédiens prennent le public à partie et sollicitent son suffrage, mais on reste quand même sur sa faim quant au thème et à sa réalisation. Pourtant, le spectacle attise la curiosité  et on en sort avec l’envie de creuser cette question et, pourquoi pas, de retourner aux sources en lisant De la démocratie en Amérique…

Mireille Davidovici

Théâtre 71, 3, place du 11 novembre,  Malakoff (Hauts-de-Seine). T. : 01 55 48 91 00

Douze hommes en colère de Reginald Rose, mise en scène de Charles Tordjman n

©Lot

©Lot

 

Douze Hommes en colère de Reginald Rose, adaptation française de Francis Lombrail, mise en scène de Charles Tordjman

 Ce Un film mythique de Sidney Lumet  (1957) d’après la pièce de Reginald Rose, reste en mémoire, sans qu’on en fasse ici pour autant un repère quand on assiste à cette adaptation scénique. Un jeune homme des bas-quartiers, accusé du meurtre de son père, risque la peine de mort. Le jury composé de douze hommes se retire pour délibérer: onze des jurés voteront coupable mais la décision doit être prise à l’unanimité.  Et celui qui a voté non-coupable, sommé de se justifier, avoue avoir un doute. Et il estime que la vie d’un homme mérite une discussion plus longue et va convaincre les  autres jurés d’âge et de condition sociale différents.

Les préjugés sur les classes sociales défavorisées restent encore reste d’une triste actualité. Celui qui est pauvre et malheureux est suspecté d’agissements coupables !  Dans cette salle de tribunal, les esprits sont échauffés à cause d’une  température accablante  -le ventilateur placé en hauteur ne fonctionne pas-  et la plupart des jurés  veulent aller vite pour se dégager d’une affaire qui, selon eux,  ne permet plus aucun doute. Et l’un est pressé d’aller voir un match de base-ball. Pour des douze hommes, l’affaire est claire : le fils a poignardé son père alcoolique et s’est enfui… Un voisin l’aurait entendu descendre l’escalier après un cri, et depuis une fenêtre de la maison d’en face, on aurait aperçu le meurtre, lors du passage d’un train vitré.

Chacun écoute l’autre, plus ou moins attentivement, sous les directives du président.Répliques, remarques argumentées ou gratuites, partis-pris : le chaos semble irréversible, mais la discussion progresse pas à pas, et avec précaution. Le prévenu pourrait être innocent. Et le juré qui sème le doute, incarné avec une sobriété et tranquillité par Bruno Putzulu, tenace éclaire les onze autres avec un raisonnement rigoureux, sans aucun préjugé de classe. Autour de lui, des citadins en costume 1950.  Aucun doute  pour certains, satisfaits de leur confort, repliés sur leurs acquis et rétifs à des idées progressistes. Pourtant, malgré eux, ils adhèrent peu à peu à l’ouverture des points de vue. Une vision politique qu’on aimerait voir se généraliser dans les esprits de notre temps.

 Et les acteurs donnent ici le meilleur d’eux-même comme entre autres, Philippe Crubezy, Olivier Cruveiller, Adel DjemaÏ, Christian Drillaud, Pascal Ternisien…

 Véronique Hotte

 Théâtre Hébertot, 78 boulevard des Batignolles, Paris XVII ème, jusqu’au 6 janvier. T. : 01 43 87 23 23.

 

 

Western, adaptation et mise en scène de Mathieu Bauer

Western, librement inspiré du roman la Chevauchée des Bannis de Lee Wells et du film éponyme d’André de Toth, adaptation et mise en scène de Mathieu Bauer 

large_14614888030_046_pa13 Le théâtre, depuis quelques années, emprunte souvent au cinéma et Mathieu Bauer, fut l’un des chefs de file de ce mouvement : «J’ai compris que le cinéma apportait au théâtre la liberté (…) Quelque chose qui laisse place à l’image et à la musique. » Le  directeur du Nouveau Théâtre de Montreuil, cinéphile de cœur et batteur de formation, conjugue souvent, sur les plateaux, ses deux dadas. Ici, il s’attaque au western. « Comment allez-vous faire pour les chevaux ? » s’est-on inquiété. La question a failli servir de titre au spectacle. Mais les artistes ont  trouvé la solution…

Après le succès de Shock Corridor, inspiré du film de Samuel Fuller, spectacle de sortie d’école du groupe 42  joué au Théâtre national de Strasbourg, puis à Montreuil, le metteur en scène poursuit l’aventure avec ces jeunes acteurs, qui sont aussi d’excellents musiciens. La Chevauchés des bannis (Day of the Outlaw), se prête particulièrement bien au théâtre avec,, au milieu des grands espaces enneigés, un huis-clos dramatique. Dans un village, au fond du Wyoming, s’affrontent fermiers et éleveurs : les  barbelés posés par  des uns entravent la libre circulation du bétail des autres. Cette rivalité se double d’une intrigue amoureuse : une femme tiraillée entre un beau cow-boy héroïque, et son terne fermier de mari.  Surgissent sept bandits en fuite qui prennent les habitants en otage et veulent faire main basse sur l’alcool et les femmes. Le héros, rusé, parviendra à débarrasser le village de ce fléau, mais non sans dommages collatéraux…

 La neige, une épaisse ouate blanche, recouvre entièrement le plateau. Une ossature de maison figure les espaces du dedans et du dehors. Une table et des chaises deviennent saloon, ou arrière-cuisine de l’épicerie, et des artisans s’affairent à divers travaux : le martèlement de leurs outils s’accorde à l’orchestre dans l’ombre, derrière un modeste piano de bar. Le son est particulièrement soigné. Pour retrouver le grain de voix des années soixante, les acteurs parlent dans de vieux micros à haut-parleurs portatifs. Les compositions de Sylvain Cartigny puisent dans la bande originale du film (1959) mais empruntent aussi au style sévère d’Arvo Pärt ou s’inspirent de chants folk ou de romances de l’époque.

Le caractère composite et choral de cette musique omniprésente souligne l’aspect collectif de la mise en scène : certains interprètes jouent plusieurs seconds rôles et des comédiennes incarnent des hommes. Quand ils sont hors-jeu, les acteurs intègrent l’orchestre… Pour être fidèles à l’ambiance austère du film d’André de Toth, un réalisateur d’origine austro-hongroise surnommé « le quatrième borgne d’Hollywood », les éclairages jouent sur les clairs-obscurs et contribuent à rendre un noir et blanc contrasté.

 On retrouve dans  Western (comme dans La Chevauché des Bannis), les thèmes du genre comme : opposition entre individu et collectivité,  naissance de la propriété privée,  usage légitime de la violence et des armes, et les femmes, objets de désir et de discorde. Une réplique ironique reprend la fameuse phrase du grand critique de cinéma, André Bazin : « Dans les westerns, une femme vaut moins qu’un cheval ! ». Des thèmes encore présents dans l’envers du rêve américain. 

 Mais ici ni empathie ni psychologie envers les dramatis personae. Et pas d’identification possible : la mise en scène instaure de la distance. Quand, dans la séquence finale, les hommes enfourchent leurs chevaux, les acteurs jouent à jouer la cavalcade. On transforme à vue le plateau en zone montagneuse enneigée, en faisant naître les images au fur et à mesure des besoins du scénario. Pour la tempête, une machine à vent : on dévoile le trucage…  Le spectateur se trouve ainsi associé à la fabrication de la pièce. Un ingénieux bricolage à l’instar du montage pictural et sonore. Il sera aussi sensible aux belles images accompagnées d’un travail musical remarquable. Raison de plus pour voir ce spectacle de soixante-dix minutes.

 Si vous avez le temps (trois heures dix, entracte inclus), ne manquez pas Une Nuit américaine où Western et Shock Corridor que nous vous avions chaudement recommandé  (voir Le Théâtre du Blog) seront donnés dans la même soirée.  Avec, comme dans les cinémas d’antan, attractions et esquimaux pendant le changement de décor opéré à vue. Ce sera un bel hommage au septième art. « On allait pas “voir un film“, on “allait au cinéma“. écrit, nostalgique, Serge Daney dans La Rampe (…) Et à l’entracte. (…) La salle de cinéma était pour l’enfant un piège délicieux et les attractions la partie amère de ces délices. Elle redevenait hangar de misère(…) De toute façon, le “grand film“ allait commencer. »                                                                                                                                                                                                                                                                            Mireille Davidovici

 

Western Jusqu’au 13 octobre. Une Nuit américaine du 18 au 26 octobre
Nouveau Théâtre de Montreuil 10 place Jean-Jaurès Montreuil T. : 01 48 70 48 90

 Le 9 novembre Scène nationale de Sète ; le 19 janvier,  Théâtre du Gymnase Marseille ; du 24 au 26 janvier Théâtre de la Croix-Rousse, Lyon ; le 1er février Le Granit, Belfort ; les 12et 13 mars, Comédie de Clermont-Ferrand.

 

 

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