Art de Yasmina Reza, mise en scène de Théodoris Athéridis

 

Art de Yasmina Reza, traduction de Stamatis Fassoulis, mise en scène de Théodoris Athéridis
 
545853A3-B8D9-4CA6-832A-DC436BBFB864Dans cette comédie, créée en 1994 à Paris, Serge, un dermatologue, a acheté trop cher, « un tableau blanc, avec des liserés blancs», peint par le fameux Antrios. Son ami Marc, ingénieur en aéronautique, s’en indigne. Ils entraînent dans leur querelle Yvan, un cadre dans la papeterie. Leur amitié vacille. Une partie du débat a trait à l’appréciation de l’art contemporain et au goût des autres. Mais c’est en réalité au flux des émotions qui accompagnent les relations tendues de ces trois quadragénaires que Yasmina Reza nous rend attentifs, en mêlant dialogues et monologues, échanges vifs et réflexions personnelles en aparté que le public, bien entendu, doit seul entendre.

Les trois amis semblent avoir atteint un point de non-retour dans cette querelle à la fois comique et violente, quand Serge donne un feutre à Marc qui dessine un skieur sur le fameux tableau immaculé, objet du débat et soudain  objet d’une action scénique. La dernière séquence commence de façon cocasse par le nettoyage de la toile… Après le coup de folie, la réparation. Puis les prises de parole se succèdent mais les personnages ont chacun leur registre : plaintif, incisif, dominateur, comme un trio musical. L’effet de bouclage final laisse le spectateur rêveur (car il repasse la pièce en entier) et tout aussi admiratif. Nous  apprécions la virtuosité de Yasmina Reza. Avec un vocabulaire  simple, des répliques courtes qui se focalisent sur la discussion autour d’un tableau blanc, l’écrivaine française commente la fragilité des êtres humains, leurs rapports conflictuels et la difficulté de communiquer.

Théodoris Athéridis a créé ici un spectacle magnifique  avec des moments de rire et d’émotion, grâce à une mise en scène bien rythmée et aux variations de l’éclairage… Cela permet au public de découvre les arrière-pensées des personnages. Décor blanc et très simple qui facilite les mouvements. Théodoris Athéridis (Serge), Alkis Kourkoulos (Marc) et Giorgos Pyrpassopoulos (Yvan) savent gérer et faire lire les émotions de leurs personnages. Leur énergie et leur pouvoir de communication  sont remarquables. Ils entrent, sortent, enchaînent apartés et montées en intensité et  se disputent comme des adolescents capricieux. Et  Théodoris Athéridis a visé juste: ce genre de texte, si l’on y allait avec trop de précaution, deviendrait vite ennuyeux… Un spectacle en tout cas à ne pas manquer !
 
Nektarios-Georgios Konstantinidis
 
Théâtre Mikro Pallas, 2 rue Amérikis, Athènes, T. : 0030 210 32 100 25

   


Archive pour 28 octobre, 2018

Casse-Noisette par le Ballet National de Chine

©Jean Couturier

©Jean Couturier

Casse-Noisette par le Ballet National de Chine.

 

Même si on voit des tutus sur l’affiche, on découvre une version inédite du célèbre ballet, créée au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg en 1892. Spectacle récurrent des saisons hivernales en Europe, très apprécié du jeune public : une belle manière de lui donner le goût de la danse.  Le parrain de Clara lui offre pour Noël, un soldat de bois dont les mâchoires cassent les noisettes. Transformé en prince charmant, le pantin entraîne l’héroïne, elle transformée en princesse, dans un rêve où elle croise de nombreux personnages dont les fameuses souris.

Le ballet National de Chine avait été accueilli en 2009, avec un autre programme, par l’Opéra de Paris. Créé il y a deux ans à Pékin par sa directrice artistique, Feng Ying, une ancienne danseuse, ce Casse-Noisette nous transporte en plein nouvel an chinois avec des fragments de danses traditionnelles  mais  avec la musique de Piotr Ilyitch Tchaïkovski. Les danseurs chinois ont l’habitude de se présenter à différents concours de recrutement.Quelques troupes indépendantes se sont fait connaître au festival d’Avignon avec un répertoire contemporain (voir Le Théâtre du Blog), mais la technique de ces artistes convient en général mieux au classique. 

Premier acte : à la fête du printemps. Descendent des cintres : pagodes, colonnades stylisées, etc. et  comme les costumes tous exceptionnels, nous invitent au voyage des  masques d’animaux,  et des divinités … Une féérie débordante de couleurs.
Le deuxième acte se déroule dans un Palais de porcelaine : des tutus à traîne, baignent dans une lumière bleutée. Difficile de juger le spectacle dans son ensemble à cette répétition générale. Plusieurs chorégraphes ont en effet réajusté les six tableaux de cette pièce en fonction des trente-cinq mètres d’ouverture du plateau.  Une avant-scène, en amont de la fosse d’orchestre, améliore le rapport scène/salle parfois difficile de cette grande salle. Les solistes paraissent un peu en retrait et le collectif prime. On remarque pourtant dans le corps de ballet, quelques belles individualités à la forte présence scénique. Les soixante musiciens de l’orchestre Pasdeloup et les soixante-dix danseurs sont prêts à surprendre le public.

 Jean Couturier

Seine musicale, Ile Seguin, Boulogne Billancourt j( Hauts-de-Seine) jusqu’au 4 novembre.

 

 

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