Point Nemo conception et mise en scène de Jeanne Frenkel et Cosme Castro

Point Nemo conception et mise en scène de Jeanne Frenkel et Cosme Castro

 

Point-Némo-de-Jeanne-Frenkel-et-Cosme-CastroJeanne Frenkel, venue des arts plastiques et Cosme Castro, scénariste et acteur, lancent leur compagnie, La Comète dans une nouvelle aventure  de «métacinéma» ou «art de projeter des films, en même temps qu’ils sont tournés». Nous avions apprécié leur première mise en scène, Le Bal, dans ce théâtre Monfort, un spectacle inventif et débridé (voir Le Théâtre du blog). Ici, le scénario est plus simple : des jumeaux, la trentaine, se retrouvent au chevet de leur mère atteinte d’un Alzheimer. L’un vit loin d’elle, l’autre est resté  s’en occuper. Malgré les dissensions, ils renouent avec leur complicité d’antan et ensemble, vont essayer d’entrer dans l’univers de la malade jusqu’à atteindre le point Nemo : «Le pôle maritime d’inaccessibilité, le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée. » Un endroit hors du temps, là où leur mère demeure, à jamais figée dans une éternelle jeunesse, dans l’attente d’un hypothétique voyage en Italie avec son mari …

 Grâce à l’artifice du cinéma, ils se rejouent des séquences de leur enfance et mêlent leurs souvenirs à ceux de leur mère. Au départ, les frères (Thibault Evrard et Julien Campani) jouent en direct, derrière un écran transparent où sont projetées des images oniriques. On y voit courir un petit renard, la mascotte des jumeaux… Puis à demi cachés derrière l’écran devenu opaque, ils plongent  dans la camera obscura d’un studio de tournage, rencontrent la malade (Julia Faure) enfermée dans ses obsessions. Filmées en direct, les séquences sont retransmises sur l’écran. On suit les déplacements du cadreur et des trois comédiens, leurs jambes restant visibles sous l’écran.

 Après un démarrage laborieux, alourdi de dialogues plus improvisés qu’écrits, le spectacle peine à nous emmener jusqu’à ce point Nemo, comme si, en se focalisant sur la prouesse technique, les metteurs en scène en oubliaient une certaine rigueur dramaturgique. Mais, au bout du compte, la magie du cinéma opère et une certaine poésie se dégage. L’équipe ne manque ni de talent ni d’invention et rencontre ici un public jeune et apparemment conquis.

 
Mireille Davidovici

Le Monfort, 106 rue Brancion, Paris XlVème, jusqu’au 17 novembre. T. : 01 56 08 33 88

 

 

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