Ma Cuisine, un spectacle de Sylvain Maurice
Ma Cuisine, un spectacle de Sylvain Maurice, écrit avec les contributions de Nadine Berland, Aurélie Hubeau, Thomas Quillardet et Philippe Rodriguez-Jorda
Sylvain Maurice a concocté une série de formes courtes avec des préparations culinaires dont des crêpes, qui, à la fin, seront offertes au public. Ce que Victor, le maître-queux, prépare, est filmé et projeté sur une surface transparente. L’acte de peindre étant enregistré par une caméra placée en dessous d’une plan de travail en verre, beau miroir improvisé où on voit Victor, au visage rieur. La vision portée sur les objets, leur matière et leur couleur est « autre » grâce à cette transparence et les objets se superposent à l’infini. Une feuille vert pâle de salade ou de chou alterne avec quelques tiges de fleurs champêtres en bouquet serré dans un torchon en tissu Vichy..
Laurent Grais, qui joue aussi de la guitare basse, devient percussionniste avec des couverts sur une batterie de cuisine. Un mélange savoureux de théâtre d’objets, vidéo, textes et musique ; bref, une vraie cuisine improvisée et sentie selon l’humeur de Victor. Le parcours de Philippe Rodriguez-Jorda, à la fois marionnettiste et cuisinier, a inspiré Sylvain Maurice qui en a fait un cuisinier en chef, enclin à l’autoportrait, à travers divers jeux culinaires inattendus. Joué par Brice Coupey avec, en commis de cuisine, Laurent Grais et comme marmiton, Nadine Berland, dont le petit paradis sur terre est plusieurs étagères en pin où des objets hétéroclites se pavanent, sûrs de leur utilité: il suffit de s’en servir.
Un spectacle qui conte l’enfance de Victor jusqu’à sa maturité, à travers les cartes postales de sa grand-mère en Bretagne, dans un lieu privilégié pour ce petit Parisien en vacances. Et quand Victor grandit, il choisit de prendre le large, loin de la Bretagne : du Brésil au Japon. Il adresse à son tour, des cartes postales colorées et exotiques à sa grand-mère, même si, entre temps, la mort a rattrapé la vieille dame tant aimée. Une manière ludique de s’adresser à notre mémoire commune, entre souvenirs et sensations, rappels d’instants disparus à jamais qui trouvent ici leur renaissance.
Un spectacle brillant, effervescent et plein d’enfance…
Véronique Hotte
Théâtre de Sartrouville et des Yvelines-Centre Dramatique National, Place Jacques Brel, Sartrouville (Yvelines), jusqu’au 20 décembre. T. : 01 30 86 77 79.
La Nuit de la marionnette (festival M.A.R.T.O), Théâtre Jean Arp Clamart, les 16 mars et 20 mars. T.J.P.-Centre Dramatique National de Strasbourg-Grand Est, les 22 et 23 mars. Le Monfort, à Paris, du 26 au 30 mars.
Théâtre Nouvelle Génération-Centre Dramatique National à Lyon, du 23 au 25 mai.