Le Tambour de Günter Grass, mise en scène de Dimitra Chatoupi

 

Le Tambour de Günter Grass, adaptation d’Adonis Galleos mise en scène de Dimitra Chatoupi

3B5992AF-8D15-4618-8329-D6B84AF12FCFAprès avoir étudié la sculpture et la peinture, le romancier et dramaturge allemand Günter Grass (1927-2015), séjourne quatre ans à Paris, et écrit Le Tambour, roman paru en 1959, qui lui assure une réputation internationale.  Oskar a trois ans, et refuse de grandir, et ne se sépare plus.de son tambour. Günter Grass dessine ici une fresque picaresque, truculente et sarcastique de l’Allemagne du Nord, de Dantzig à Düsseldorf, et de l’Empire allemand, au Wirtschaftswunder.
À travers l’histoire d’Oskar, l’auteur abolit la frontière entre merveilleux, réalisme, fantasme, monde quotidien, rêve et délire. Le fantastique et l’extraordinaire (arrêt volontaire de croissance, intervention divine, voix vitricide, personnages traversant le temps et les âges comme Bebra, mémoire précédant la naissance du narrateur etc.) sont présentés par Oskar comme parfaitement normaux, voire banals.

Le lecteur voit sa capacité de croyance mise à l’épreuve:  l’improbable lui est présenté comme vérité. Le symbolisme, présent dans la relecture grivoise et irrévérencieuse de la mythologie germanique et d’éléments bibliques (livre de la Genèse, Apocalypse, prophète et prophéties), jalonne aussi le roman et l’écrivain allemand réfute toute lecture purement rationnelle et objective de la réalité. En proposant une vision élargie par le mythe et l’allégorie, Le Tambour préfigure les thèmes et l’esthétique du réalisme magique latino-américain des années 1960.

Adonis Galleos a adapté ce roman pour le théâtre, avec une série d’instantanés… Dimitra Chatoupi renvoie au cirque en incorporant des éléments du théâtre d’ombres, de la pantomime, du jonglage, du théâtre de la rue, du music-hall, du cabaret et des improvisations rappelant le cinéma muet. Dans cette performance musicale et théâtrale, Dimitra Chatoupi conjugue parole et gestuelle qu’elle met au service de l’idéologie du texte. Le décor se compose et se décompose en permanence pour représenter les actions et lieux des épisodes du roman. Les costumes en noir et blanc renvoient à celui du clown comme le maquillage blanc des visages qui neutralise l’expression.. Tous Les comédiens, jeunes et talentueux, jouent, chantent, dansent et forment avec unité.
Aris Andonopoulos (Narrateur/Oskar) commente l’action au micro devant une console et intervient aux moments cruciaux. Dimitris Tsiklis (Oskar) souligne le message politique du texte  et son caractère allégorique. Katerina Skylogianni (Maria) et Nikos Samouridis (Marcus) se distinguent par une remarquable gestuelle. Georgia Zachou (Lioumba) jongle et avale le feu ! Stella Papakonstantinou (Maîtresse), un beau personnage comique, critique le système scolaire et les méthodes du fascisme. Anastasia Dendia (Grand-mère), Giorgos Korobilis (Feingolid), Elli Stergiou (Agnès), Théoni Tsourma (Madame Smou), Christiana Chatzipiera (Souzy) et Alkistis Christopoulou (Nana)  grâce à leur gestualité, soulignent les  non-dits des situations. 
Ce spectacle correspond bien aux intentions de Günter Grass: celles d’un «conte sombre de formation pendant la période de la montée du nazisme en Europe ».

Nektarios-Georgios Konstantinidis

Théâtre Simio, 4 rue Charilaou Trikoupi, Kallithea, Athènes. T. : 0030 210 92 29 579.

 

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