A vue, mise en scène de Roser Montilo Guberna et Brigitte Seth, texte de Jean-Luc A. d’Ascanio

A vue, mise en scène de Roser Montilo Guberna et Brigitte Seth, texte de Jean-Luc A. d’Ascanio

Photo Christophe Raynaud de Lage

Photo Christophe Raynaud de Lage

Comme à son habitude, le tandem Montilo Guberna Seth, met le corps au centre de ce spectacles. Depuis 1997, leur compagnie, Toujours après minuit enchaine les performances mêlant plusieurs technique et langage. Ici Sylvain Dufour les rejoint pour former un trio burlesque, semant le trouble sur le genre.

 L’essentiel du travail scénique explore les rapports de soumission, traduits par des attitudes corporelles entre dominant et dominé. Une scénographie minimaliste, quelques  chaises et une table, déterminent des espaces de jeu :  salle d’attente où l’on poireaute angoissé, bureau de fonctionnaires sadiques où se déroulent des interrogatoires administratifs stéréotypés… Un univers dépersonnalisé où s’activent des individus aux identités multiples :

Les comédiens changent de sexe et de rôle à vue : perruques, costumes, fausses moustaches et ventres postiches rehaussent leurs postures physiques. Un texte sommaire avec succession de dialogues répétitifs et absurdes, accompagne des scènes souvent comiques. Parfois ces personnages, interchangeables et indéterminés, viennent exprimer leur sentiments, leur doute, leur extravagance, leur souffrance ou leur révolte,  en apartés : par la parole ou avec des danses effrénées comme le solo de Sylvain Dufour. Un mal de vivre sous-jacent vite balayé par l’humour.

  »A vue ,  annoncent les metteuses en scène, est une tentative pour échapper aux appartenances prescrites. » (…) « Chambouler les repères traditionnels. »  Pari réussi: cela sème le trouble et d’étranges éclairages projetés sur les acteurs viennent parfois transformer la perception du public. Féroce mais toujours drôle, ce spectacle, en une heure dix, démonte avec efficacité les conventions et révèle les humiliations quotidiennes infligées aux petites gens. Mais ici, la fantaisie offre un remède à la mélancolie et l’on aurait tort de bouder son plaisir.

Mireille Davidovici

Jusqu’au 23 février, Théâtre de la Tempête, Cartoucherie de Vincennes, route du Champ de manœuvre, Vincennes (Val-de-Marne). T. : 01 43 28 36 36.

 

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