Dans la peau de Cyrano de et par Nicolas Devort, direction d’acteurs de Clotilde Daniault
Dans la peau de Cyrano de et par Nicolas Devort, direction d’acteurs de Clotilde Daniault
Il ne s’agit pas, malgré le titre, d’une nième version de Cyrano de Bergerac. L’oeuvre d’Edmond Rostand sert ici de prétexte à ce solo et en sous-tend l’argument: «Le point de départ, explique Nicolas Devort, est mon envie de parler du personnage et des valeurs qu’il véhicule: abnégation, courage, élégance, courtoisie, verve, panache… » Tout le contraire du héros principal, Colin, un adolescent mal dans sa peau qui, grâce au théâtre et au rôle de Cyrano qu’il doit interpréter, va sortir de sa coquille.
Colin a du mal à s’intégrer dans son nouveau collège: les autres lui font peur et il se sent différent des machos et fiers à bras. Nicolas Devort endosse tous les personnages : Colin, le professeur mais aussi une panoplie d’élèves, le hâbleur, le rigolard, le snobinard, la minette (dont l’adolescent est secrètement amoureux), etc. Il passe avec talent de l’un à l’autre en changeant radicalement de posture et entraîne le spectateur dans un jeu véloce en créant une sorte de complicité.
On s’attache à cette histoire où le théâtre apparaît comme un moyen de résilience : «Le fait de placer mon propos dans le monde de l’adolescence me permet d’aborder de façon quelque peu exacerbée les thèmes fondamentaux qui nous construisent : la confiance en soi, le regard d’autrui… Le fait d’entrer dans la peau de Cyrano, dit Nicolas Devort, permet à Colin de s’accepter et se libérer de lui même. »
Bien écrit et interprété avec talent, ce solo a de quoi séduire un public de tout âge : il se joue depuis cinq ans à Paris et en tournée. Une version anglaise présentée tous les mardis permet d’envisager des représentations à l’étranger. Comédien, musicien, auteur-metteur en scène, Nicolas Devort signe ici le cinquième spectacle de sa compagnie Qui Va Piano. Le plateau nu et le texte plutôt minimaliste laissent toute sa place au corps de l’acteur, dirigé par Clotilde Daniault. Une belle performance.
Mireille Davidovici
Jusqu’au 27 mars, Théâtre du Lucernaire, 53 rue Notre-Dame des Champs, Paris VI ème, T. : 01 45 34 57 34.
Le 12 mars, Bailly-Romainvilliers (Seine-et-Marne); le 15 mars, Saint-Marcel-lès-Valence (Drôme); le 21 mars, Mayenne (Mayenne) et le 28 mars, Nantes (41).
Le 2 avril au Pecq (Yvelines); le 4 avril, Saint-Didier-sur-Chalaronne (Ain); le 5 avril, Francheville (Rhône); le 6 avril, Faverges (Haute-Savoie)) ; du 10 au 12 avril, Fribourg (Suisse) ; le 14 avril à la Communauté de Communes des Deux Rives (Seine-et-Marne); le 20 avril à Mazan (Vaucluse); le 25 avril, Foussais-Payré (Vendée) et le 26 avril, Landevieille (Vendée).
Les 2 et 3 mai, Dubaï (Emirats Arabes Unis); le 17 mai, Craon (Mayenne); le 24 mai, Gien (Loiret).
Le 7 juin,Châtenois (Vosges) ; le 13 juin,Bruz (Ille-et-Vilaine) ; le 14 juin, Louveciennes (Yvelines).
Le 13 octobre, Willems (Nord) ; le 15 octobre, Haubourdin (Nord) ; le 16 octobre, Comines (Nord).
Le 19 novembre, Franconville (Val-d’Oise).