Le Club des parenticides d’Ambrose Bierce, mise en scène de Georgia Andreou

Le Club des parenticides d’Ambrose Bierce, traduction, adaptation et mise en scène de Georgia Andreou

B56A1126-D98B-47BC-A3D3-8A04874E504EAmbrose Bierce, né dans l’Ohio en 1842, disparaîtra dans des conditions mystérieuses au Mexique à Chihuahua en 1913. La guerre civile où il est immergé de ses vingt à ses vingt-cinq ans, sera pour lui une expérience à la fois traumatisante et un apprentissage profond de l’humanité. On la retrouvera en permanence en arrière-fond de son œuvre  à caractère fantastique. Il est l’un des premiers à inaugurer la figure de l’écrivain-enquêteur de terrain, ce qui expliquerait qu’il n’ait pas été admis à sa vraie place dans le Panthéon de la littérature américaine.

Maître incontesté de l’humour noir (hélas omis par le surréaliste André Breton dans l’anthologie  qu’il dressa avec son Dictionnaire du diable maintes fois réédité, Ambrose Bierce fut sans doute le plus british des écrivains américains. Auteur d’une œuvre foisonnante et hétéroclite, tour à tour journaliste, topographe, écrivain pamphlétaire, il a signé une centaine de nouvelles, axées très souvent sur la mort de l’individu et l’absurdité de la vie. On retrouve l’humour au vitriol d’Ambrose Bierce dans certains de ses écrits où il raconte les destins surnaturels et les funestes hallucinations de ses personnages.

Regroupées sous des titres comme Contes noirs, Fables fantastiques ou De telles choses sont-elles possibles? ces histoires fantastiques représentent la part la plus importante de son œuvre. Souvent racontées à la première personne du singulier, elles résonnent comme de petites scènes horribles font la part belle à la psychologie et aux songes hérétiques d’individus sans raison. Au gré des pages, on rencontre un sacré bestiaire : une machine ayant pris le contrôle de son inventeur, un  Club des Parenticides cherchant les moyens les plus optimaux pour exterminer un proche, de lugubres apparitions nocturnes, de nombreux fonctionnaires corrompus, des soldats perdus et même un Ésope revu et corrigé. Le tout,  bien entendu, des plus macabres.

Georgia Andreou a adapté Le Club des Parenticides, une satire exposant les mille et une raisons de se débarrasser de ses géniteurs:  un bel exemple de nihilisme glacé…  Le spectacle baigne entre  gothique et grotesque mais avec un message politique où l’auteur condamne  la violence arbitraire du pouvoir des régimes totalitaires. Les balades obscures et les mélodies dures du group doom sludge metal Okwaho présent sur scène tout au long du spectacle, mettent en valeur le psychisme des héros, accompagnent l’action et nous poussent vers un espace clos et sans issue. La metteuse en scène combine paroles et musique pour sensibiliser le public à l’atrocité des crimes. Il s’agit aussi d’un cri d’éveil quant aux valeurs spirituelles, morales et sociales.

Les comédiens sont aussi les narrateurs de quatre histoires et incarnent aussi les personnages qui décrivent avec minutie comment ils ont tué leurs parents. Vidéos et lumières contribuent au mysticisme comme à la terreur des meurtres commis. Dimitris Mandrinos raconte Oil of dog avec cynisme. Alexandros Filippopoulos joue avec un remarquable expressionnisme gestuel The Hypnotist. Spyridon. Xenos fait une description dégoûtante dans un monologue An imperfect Conflagration. Marvina Pitychouti, devant une salle de tribunal imaginaire, souligne le caractère macabre de My favourite Murder.
Bref, une «métal performance» que les amateurs du genre  apprécieront beaucoup.

Nektarios-Georgios Konstantinidis

Michael Cacoyannis Foundation, 206 rue Peiraiws, Athènes. T. : 0030 210 34 18 550

 

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