Festival du printemps de Tokyo, hommage aux Ballets Russes
Festival du printemps de Tokyo: hommage aux Ballets russes
Les Japonais ont toujours été férus de culture européenne et ils ont la chance de découvrir notre patrimoine parmi les multiples événements de ce festival. Le National Museum of Western Art accueille actuellement une exposition Le Corbusier. Dans le jardin, on peut admirer des copies de statues d’Auguste Rodin comme Les Bourgeois de Calais, Le Penseur, La Porte de l’enfer ainsi qu’ Héraklès archer d’Antoine Bourdelle. En face, devant l’un des plus grands théâtres de la capitale, le Tokyo Bunka Kaïkan, une quinzaine de portraits en pied des figures emblématiques des Ballets russes, à l’entrée du parc Ueno, célèbre au printemps pour ses cerisiers en fleurs.
Cette célèbre troupe reste mythique dans l’imaginaire des Japonais et fut déjà célébrée en 2014 avec une exposition de ses costumes au National Art Center de Tokyo (voir Le Théâtre du Blog). La plupart des photos présentées ici ont été publiées dans Comœdia illustré à la riche iconographie, un supplément bimensuel du magazine qui parut en quotidien de 1907 à 1914 et de 1919 à 1937 puis hebdomadairement, de 41 à 44. On découvre Vera et Mikhaïl Fokine dans Cléopâtre. Mais aussi Mikhaïl Fokine seul, dans Le Spectre de la rose, ballet en un acte créé par les Ballets russes de Serge de Diaghilev en 1911 à l’Opéra de Monte-Carlo sur la chorégraphie de Michel Fokine et la musique de L’Invitation à la danse de Carl Maria von Weber, ou avec Tamara Karsavina dans Le Dieu bleu et Shéhérazade. On retrouve ces gloires du Ballet du Kirov dans Petrouchka et Les Sylphides. Et bien entendu, Vaslav Nijinski, artiste emblématique de la troupe de Serge de Diaghilev, célèbre pour ses performances en scène et son destin tragique: atteint de sérieux troubles mentaux dès 1919, il mourra en 1950 et est enterré au cimetière de Montmartre à Paris. C’est encore aujourd’hui, l’un des danseurs les plus célèbres au Japon…
Sont exposées des photos de lui dans Le Spectre de la rose, L’Après-midi d’un faune ou encore Le Pavillon d’Armide dans un costume d’Alexandre Benois… Au théâtre du Châtelet, le 19 mai 1909 le tout-Paris découvre les Ballets Russes et les chorégraphies de Mikhaïl Fokine (1890-1942) avec Les Danses polovtsiennes du Prince Igor, Le Festin et Le Pavillon d’Armide mais aussi un interprète exceptionnel comme Vaslav Nijinski. Le tout-Tokyo, se remémore aujourd’hui ce passé glorieux grâce à ces photos émouvantes…
Jean Couturier
Festival du printemps de Tokyo, jusqu’au 14 avril.