Susan, d’après les textes de Susan Sontag, conception d’Alix Riemer

Susan, d’après les textes de Susan Sontag, conception et mise en scène d’Alix Riemer

 

Crédit photo : Calypso Baquey

© Calypso Baquey

La romancière, nouvelliste, dramaturge, cinéaste et essayiste américaine mais française de cœur (langue, culture, philosophie, littérature et cinéma) née en 1933, était, selon André Bleikasten, «le plus parisien des écrivains américains». Figure de la scène intellectuelle new-yorkaise, elle incarne le plaisir d’écrire et de vivre. Avec un recueil d’essais Contre l’interprétation (1966), elle évoque la modernité européenne avec des études sur Simone Weil, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Claude Lévi-Strauss et Nathalie Sarraute…

Restent d’elle ses réflexions sur les rapports  entre le politique, l’éthique et l’esthétique. Et elle ne se gêna pas pour critiquer aussi l’impérialisme des Etats-Unis dans ses livres comme Sur la Photographie (1977), Devant la douleur des autres (2003). Et La Maladie comme métaphore (1978), une autobiographie qui lui fut inspirée par un premier cancer en 1975 et dont elle guérit. Voix dissidente, cette militante des droits de l’homme et de la femme condamne la guerre au Vietnam, défend Salman Rushdie, vit à Sarajevo assiégée par les Serbes pendant la guerre en Bosnie (1993-1995) et lutte contre la torture de prisonniers par l’armée américaine en Irak… Le spectacle raconte aussi, à travers des extraits de ses Carnets, la longue amitié qu’elle entretint avec la photographe Annie Leibovitz puis leur vie commune depuis leur rencontre en 1989, jusqu’à la mort de Susan Sontag, en 2004.

Alix Riemer met en scène et incarne Susan. Elle s’adresse à cette amie, confiant ses rêves et ses espoirs et se parle aussi à elle-même. On entend une interview de l’actrice à Avignon pendant que les cigales chantent, puis on assiste à l’éveil d’Alix Riemer à l’œuvre de Susan Sontag et à la conscience de son propre engagement théâtral. Elle reconnaît ses difficultés à lire Gustave Flaubert, le maître et fomenteur de futures œuvres qu’on nommera par la suite auto-fictions et dont Annie Ernaux, entre autres, est la représentante. Admirative de Susan Sontag qui voulait lire toutes les grandes œuvres, Alix Riemer nous raconte son cheminement patient mais efficace dans la littérature.

Le plateau est conçu comme un laboratoire de recherche d’une figure intellectuelle. A trente ans, l’actrice sait qu’elle vit une période-charnière entre deux mondes. Et le spectacle commence dans la sphère de l’intime, avec des extraits des Journaux de Susan Sontag de seize jusqu’à quarante-cinq ans. La jeune comédienne change souvent de costume dans les coulisses, puis revient s’allonger lascivement sur un canapé, sous une lumière tamisée avec  un verre de vin rouge à proximité et un cendrier où des cigarettes se consument. Encline à la réflexion et à l’introspection, elle parle d’amour, sexe, littérature, mariage, famille, musique…

«La douleur et l’ambition, ses Journaux oscillent entre les deux» écrit David Rieff, le fils de Susan Sontag, qui les fera publier après sa mort. Elle y évoque, entre autres propos intimes, sa maladie, à laquelle elle accorde une dimension universelle, philosophique et existentielle. Alix Riemer  a recréé un laboratoire avec micro, enregistreur, diaporama et supports de projection sur lesquels veille Quentin Vigier, concepteur vidéo, qui interprète aussi le fils de Susan Sontag. L’actrice écrit au marqueur sur des tableaux de papier, les mots essentiels qui résonnent en elle et qui remplissent peu à peu l’espace de son écriture. Puis elle met à mal la couette du canapé-lit et les lais de papier pendus au lointain sur des cadres verticaux. Agir, ne pas se laisser faire, vivre enfin, jouer et aimer… Elle quittera le plateau pour laisser David Rieff nous entretenir des Carnets qu’il a publiés.

Puis revient une Susan Sontag apaisée, interviewée par un journaliste de Rolling Stone Magazine (1978). En veste et imperméable, avec lunettes de soleil. «Ce que je veux, c’est être au cœur de ma vie, être là où l’on se trouve, contemporain de soi-même dans sa vie, prêter une totale attention au monde qui vous inclut. Vous n’êtes pas le monde, le monde n’est pas identique à vous mais vous êtes dans le monde et vous lui donnez toute votre attention. C’est ce que fait un écrivain : il y prête attention.» Une belle performance théâtrale d’Alix Riemer…

Véronique Hotte

Théâtre-Studio, 16 rue Marcelin Berthelot, Alfortville (Val-de-Marne) jusqu’au 30 mars. T. : 01 43 76 86 56.

 

 

 


Archive pour 29 mars, 2019

A Parté, texte et mise en scène de Françoise Dô

A Parté, texte et mise en scène de Françoise Dô

 183726-50860305_2316430361755704_7233974916565958656_n_-_copieL’auteure vit en Martinique où elle a créé sa compagnie Bleus et Ardoise, accueillie en résidence à la Scène Nationale Tropiques Atrium. Auteure d’un premier texte Aliénations, lauréat d’En Avant, un concours de jeunes artistes organisé par cette même Scène Nationale. Et elle a été l’assistante d’Hassane Khassi Kouyaté pour deux spectacles. Lauréate, pour A Parté, du programme Ecritures de la Cité Internationale des Arts de Paris, et avec le soutien de Théâtre Ouvert et du Théâtre de Vanves, cette jeune artiste arrive aujourd’hui à Paris.

Cette création s’inscrit d’emblée dans un théâtre de l’intime, de la parole cachée, de l’indicible du désir. Deux personnages émergent tour à tour d’une ombre élégamment travaillée : la femme d’abord,  l’homme ensuite. D’elle-même, la  femme dit le ressenti des caresses de son nouvel amant, plus âgé, étranger. Pourra-t-elle avoir un enfant de cet homme, alors qu’elle sait la mécanique mal accordée des désirs ? Les scènes intercalées, jouant  subtilement de réminiscences, nous entraînent vers la séparation récente avec son ancien compagnon.

L’homme, à son tour apparaît, porté par l’obsession de la reconquête, habité par une lancinante conviction : «Elle est tout pour moi, je suis tout pour elle », celle du conjoint quitté, à la virilité blessée. De l’entrelacs oppressant d’une relation fils/mère fusionnelle jusqu’à l’inceste, il s’est extrait pour jeter son dévolu sur elle, sa propriété même près qu’elle l’eût quitté : «Elle est la seule femme qui est mieux que ma mère. »

De ces vies parallèles, l’auteure distille ce qu’il faut de résilience chez la femme, et d’obsession maladive  chez l’homme, tout en nous tenant fermement à distance d’un drame psychologique. Le public avance comme l’écriture, à pas feutrés, goûtant le poison du doute, de la jalousie, en compagnie de ces deux êtres. Le troisième, l’amant iranien, nous ne le voyons que dans le regard des deux autres : sa différence, sa haute taille, son autorité naturelle, lui confèrent le statut d’objet convoité dans une société fermée où toute nouveauté fait parler.

Le talent d’écriture de Françoise Dô se trouve lové dans ce non-dit de la société martiniquaise, qu’elle ne mentionne jamais, mais qui enveloppe ses personnages du filet implicite des convenances, apparences et menues distinctions de classe. Et, quand l’homme se retrouve, « à cette heure bâtarde où on ne distingue rien »,  parmi les petits marchands du matin, revendeurs de crack, drogués jeunes et vieux qui croisent son chemin, il est renvoyé, par le fruit des circonstances, au statut de paria.

 De la violence économique, il n’est pas directement question, mais la déchéance rôde, toujours possible. En revanche, de l’instrumentalisation de la sexualité pour régler le ballet social, les personnages sont bien les enjeux. Françoise Dô, avec une redoutable efficacité,  offre au regard la puissance d’un détonateur : ce que l’on voit de l’autre à son insu, cet autre, objet de désir, cet autre en train d’agir et de rire avec des inconnus, est insoutenable : une vérité psychique, s’il en est…

Abdon Fortuné Koumbha et Astrid Bayiha sont impeccables, dans un dispositif réduit à des lés posés au sol, gris clair, gris foncé ou blancs sur lesquels,  sur lequel la nuit pesante de la jalousie peut convoquer tous ses combats.  Mais ce n’est pas le seul sentiment qui agite la pièce : la sourde douleur reliée à un enfant qui n’a pas pu naître et la difficile liberté de choisir qui on veut aimer, s’affrontent chez la femme. Tout comme, en creux, chez l’homme, la mère abusive et incestueuse continue à régler à distance les pensées de son fils. La violence masculine, allumée comme une mèche, jusqu’à l’explosion finale, a-t-elle son origine dans la faute des mères ? La question, jamais directement posée, restera en suspens jusqu’à la fin.

La metteuse en scène a aussi donné à ses acteurs les rôles de deux autres personnages : ils ajoutent ainsi, à l’intériorisation de leur propre état émotionnel, la parole de ceux qui composent dans le texte original, la toile d’araignée des désirs et attitudes de classe. Le spectacle gagne certainement à ce choix, sans doute né du projet de tendre encore davantage le ressort des pulsions, et non (espérons-le) d’un simple souci d’économie. L’intrigue peut alors se resserrer comme une main autour de leurs gorges : il n’y aura pas d’issue. Et il n’y aura pas d’enfant.

 Marie-Agnès Sevestre

 Jusqu’au 6 avril,  Théâtre Ouvert, Centre national des dramaturgies contemporaines, cité Véron, Paris XVIII ème.  T. 01 42 55 55 50.

 Du 24 au 26 mai, Théâtre en Mai, Théâtre Dijon-Bourgogne. Parvis Saint-Jean, Rue Danton, Dijon (Côte d’Or). T. : 03 80 30 12 12. infostheatre@tdb-cdn.com

La pièce est publiée par Tapuscrit/Théâtre Ouvert.

Place des Héros de Thomas Bernhard, mise en scène de Krystian Lupa

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Place des Héros de Thomas Bernhard, mise en scène de Krystian Lupa (spectacle en lituanien, surtitré en français)

En mars 1938,  Hitler prononce un discours au balcon de l’actuelle Bibliothèque Nationale, devant plus de 250.000 Autrichiens réunis sur la grande Heldenplatz (Place des Héros) à Vienne. Juste après avoir décidé de créer l’Anschluss: l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie. En 1988, donc un demi-siècle après, le metteur en scène Claus Peymann qui fut pendant treize ans, à la tête du Burgtheater commanda une pièce à Thomas Bernhard  pour  célébrer le centième anniversaire du grand théâtre de la capitale autrichienne. Mais Heldenplatz que nous avions vue à sa création à Vienne dans sa mise en scène tout à fait remarquable, sera la dernière pièce du célèbre auteur avant sa mort.

160718_rdl_0077Le metteur en scène polonais Krystian Lupa l’avait recréée il y a trois ans, au festival d’Avignon  puis au Théâtre de la Colline. Grand admirateur de Thomas Bernhard, il avait monté de lui Déjeuner chez Wittgenstein, Kant, Extinction (voir Le Théâtre du blog). Place des Héros se passe dix ans seulement après l’Anschluss. Joseph Schuster, un vieux professeur d’Université juif, s’était exilé des années avec sa femme Hedwige, à Oxford. Dix ans après, le couple  est maintenant revenu à Vienne par amour de la musique dans un appartement qui donne sur la Place des Héros… Très mauvaise pioche! Sa femme, Hedwige ne supporte plus le souvenir de cette célébration de l’Anschluss et veut qu’ils retournent en Angleterre: les caisses de déménagement sont déjà prêtes. Mais, la veille du départ, Joseph se jettera par la fenêtre. Et l’appartement va très vite être vendu. Son frère Robert, professeur de philo, lui aussi s’était exilé mais à Cambridge. Il habite maintenant, à Neuhaus près de Vienne, une belle maison de campagne familiale mais est très déprimé: «Ce qu’écrivent les écrivains, dit-il n’est rien en comparaison de la réalité.»

Avant l’enterrement de Schuster, dans ce qui était sans doute la salle à manger, occupée par des caisses de déménagement et deux grandes armoires… il y a un très long monologue de Madame Zittel, leur gouvernante. Elle a une grande admiration pour lui et ils avaient tous les deux une relation privilégiée, lui,  plus sans doute qu’avec son épouse et ses deux filles. Madame Zittel repasse et plie les chemises de son patron, en racontant qu’il était très intelligent mais parfois féroce: il avait ainsi une obsession maniaque de la précision et de la vérité, notamment pour le repassage de son linge. C’est un quasi monologue et Herta, la femme de chambre ne cesse, elle, de regarder la place des Héros par une des très hautes fenêtres. Joseph Schuster, on s’en doute, n’avait pas supporté l’Anschluss imposé par le Reich, avec tout ce que cela représentait d’humiliation pour son petit pays, symbole même de la culture occidentale avec, entre autres: Mozart, Freud, Schiele,  Hausman, Schnitzler, Sweig… Et il n’a pas non plus supporté, dix ans plus tard, de revenir à la case départ. Seule solution pour lui: le suicide.

Dans une deuxième partie de la pièce, on verra son frère Robert, un vieux philosophe, pas très en point et avancer péniblement sur ses cannes. Amer et désespéré, il se lance dans un quasi monologue. Il  refuse de lutter, comme le supplient ses deux nièces, contre un projet de route qui défigurerait le parc de la propriété familiale de Neuhaus. «Partout tout est anéanti/ partout la nature est anéantie/la nature et l’architecture/tout/ Bientôt tout sera anéanti/ le monde entier ne sera bientôt plus reconnaissable. » «Tout ce que je demande est de pouvoir finir ma vie calmement ici. » (…)  «Je ne veux pas du tout me brouiller avec le maire. » Comme toute sa vie, Thomas Bernhard, Robert a un rapport très ambigu avec l’Autriche : «Etre citoyen de ce pays est mon plus grand malheur. »

Très calme, il attaque à coups de phrases radicales et avec une grande violence, sa médiocrité, son Eglise et ses hommes politiques, qu’ils soient socialistes ou libéraux, mais tous, dit-il, menteurs, racistes et antisémites. Derrière le personnage, on entend,  bien entendu, la voix du célèbre écrivain  qui s’en prenait aux grands intellectuels comme aux aristocrates et capitaines d’industrie qui avient accepté l’Anschluss et s’étaient fait les complices d’Hitler et du nazisme…Mais derrière il y aussi ici un drame humain, celui de la vieillesse: Robert se sent proche de la mort et avoue aux jeunes femmes: «Le mieux serait de ne pas se réveiller». Sur le plateau nu, il y a juste des projections d’images d’arbres sur les murs. On entend au loin le glas d’une cloche. Habillés de noir, ils sont assis sur un banc. Glaçant… Dans une  dernière partie, on assiste au déjeuner après l’enterrement. Robert, toujours aussi cynique, continue à vitupérer. Ses nièces, comme les autres invités, tout le monde est gêné, et face à son flot d’invectives, reste silencieux…

index.bancBon, et la mise en scène ? Il y a des jours comme cela où rien n’est dans l’axe. Passons sur la difficulté à trouver l’endroit de la navette Paris-Sceaux. Le conducteur nous annonce qu’elle repartira à minuit et demi… Donc impossible d’avoir un métro et obligation de trouver un taxi. Le spectacle annoncé à vingt heures, commence déjà avec un peu de retard mais au bout de quinze minutes, un spectateur crie: stop ! Et les lumières de la salle s’allument. Jeu de scène? Que nenni… C’était Krystian Lupa, furieux et à juste titre, de voir qu’il y avait de graves ennuis avec le banc de surtitrage… Les actrices lituaniennes se retirent donc, chaleureusement applaudies par le public. Une douce voix féminine annonce qu’il y a un problème technique et qu’il va y avoir une pause de dix minutes pour le résoudre !

Le spectacle finit par reprendre, et vingt minutes plus tard : rebelote. Le metteur en scène était visiblement excédé, et très en colère. Il y a de quoi! On nous annonce une nouvelle pause de vingt minutes pour essayer (sic) de réparer la panne. Une partie du public quitte définitivement la salle. Reprise. Suit un véritable entracte, normalement prévu après une heure quinze.
La deuxième partie (cinquante-cinq minutes) continue cette fois sans accro mais le surtitrage est difficile à lire sur le fond très gris dû aux projections d’images. Nouvel entracte à 23 h 50 avant la dernière et troisième partie d’une heure. Ce qui devait donc mener les choses aux environs d’une heure et quelque du matin… Donc arrivée chez nous prévue à plus vers deux heures quinze…
Dans la salle, deux professionnelles excédées n’ont pas voulu rester et nous ont proposé gentiment de nous ramener en voiture à Paris. Nous avons cédé…

La faute à quoi? D’abord à une mauvaise organisation de la représentation: un surtitrage est toujours délicat à opérer et ici, il n’avait pas été maîtrisé et/ou des problèmes techniques n’avaient pas été anticipés. Qu’en pense Françoise Letellier, directrice de cette maison? Il y avait déjà une erreur, en n’installant pas plusieurs écrans de surtitrage. Et pourquoi ne pas avoir programmé le spectacle à 19h ou 19 h 30, chose devenue courante… Par ailleurs,  on ne comprend pas les raisons de ce premier entracte où le décor est pratiquement le même. Et était-il aussi vraiment indispensable de prévoir un deuxième entracte  pour une pièce de trois heures dix?

Côté  jeu, Eglé Gabranaité (Madame Zittel) Rasa Samulolyté ( Herta)  Victorija Kuodyté et , Eglé Mikulionyté (Anna et Olga) et  Valentinas Masallkis (Robert Schuster),  les seuls acteurs que nous avons pu voir, étaient tout à fait remarquables et donnaient une belle vérité à leurs personnages. Chapeau. Surtout dans ces conditions aussi insupportables pour eux.
Côté dramaturgie, on a eu l’impression que Krystian Lupa aurait pu couper un peu dans ce trop long monologue du début, rendu encore plus long, du fait des interruptions. Mais comme toujours chez lui, direction d’acteurs, scénographie et costumes tout en noir, gris et blanc, lumières et sont de tout premier ordre, même avec des micros H.F.
Voilà, malgré quelques beaux moments, on ne vous ne dira rien de plus sur cette soirée exaspérante et ratée.

Philippe du Vignal

Les Gémeaux-Scène Nationale, 49 rue Georges Clémenceau,  Sceaux, (Hauts-de-Seine) jusqu’au 31 mars. T: : 01 46 61 36 67.

La pièce est édité à l’Arche, dans la traduction de Claude Porcell

 

 

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