Serata Philip Glass par le ballet de l’Opéra de Rome

Serata Philip Glass par le ballet de l’Opéra de Rome.

Jean Couturier

Jean Couturier

Eleonora Abbagnato, directrice du ballet de cet Opéra, a convoqué trois chorégraphes, Benjamin Millepied, Jerome Robbins et Sébastien Bertaud pour ce programme réalisé en hommage au compositeur américain. A l’origine du mouvement minimaliste répétitif, Philip Glass est devenu célèbre, en France, avec la musique d’Einstein on the Beach,  un opéra créé par Bob Wilson (1976).

Son style s’adapte parfaitement à la danse contemporaine, comme dans le très fluide Hearts and Arrows (2014) de Benjamin Millepied . Sur la partition enregistrée du Quartet numéro 3 pour cordes, les danseurs, en particulier masculins, sont très à l’aise et servent à merveille  la légèreté des portés, sauts et mouvements de groupe.

Les Glass Pieces de Jerome Robbins (1918-1998) dont on a fêté en 2018, le centième anniversaire de naissance,  sont accompagnées par un orchestre dirigé par Carlo Donadio et nous plongent dans l’Histoire de la danse… Créée en 1983 par le New York City Ballet et entrée au répertoire de l’Opéra de Paris en 1991, cette pièce est devenue presque académique et paraît un peu datée, malgré l’interprétation athlétique des jeunes danseurs.

Après l’entracte de ce spectacle d’une heure quarante-cinq, nous découvrons Nuit Blanche, de Sébastien Bertaud, un ballet servi par les costumes de Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de Christian Dior Couture. Ce danseur de l’Opéra de Paris, assistant de William Forsythe dans son académie, avait déjà dansé en 2012 avec Eleonora Abbagnato une pièce de cet artiste. Adepte de la haute couture, Sébastien Bertaud a chorégraphié à l’Opéra de Paris, en septembre 2017, une pièce dont Olivier Rousteing de chez Pierre Balmain avait réalisé les costumes.

La créatrice italienne de la maison Christian Dior a suivi régulièrement les répétitions de Nuit blanche afin d’adapter au mieux ses costumes, très fragiles, à la mobilité des danseurs. Des fleurs multicolores, en référence au jardin de la maison natale du couturier à Granville, parsèment les jupes-voiles des danseuses et les juste-au-corps des danseurs. Cela donne une légèreté onirique à cette danse et masque son aspect technique parfois difficile. La musique, en particulier la partition piano, là aussi jouée en direct par Sandro De Palma, confère à cette œuvre un aspect romantique. Friedemann Vogel, étoile du Ballet de Stuttgart, sert parfaitement Eleonora Abbagnato dans un pas de deux émouvant.

En ce printemps déjà présent, la maison Christian Dior Couture avait organisé, ce 28 mars, à l’Opéra de Rome, en avant-première, une soirée pleine de paillettes qui rappelait les beaux moments de La Dolce Vita de Federico Fellini (1960) .

Jean Couturier

Spectacle dansé à l’Opéra de Rome, du 29 mars au 2 avril.

 

 

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