Teatro naturale ? Moi, le couscous et Albert Camus par le Teatro delle Ariette

 Teatro naturale ? Moi, le couscous et Albert Camus par le Teatro delle Ariette

teatronaturale_11-768x509En entrant à la Ferme du Buisson, dans le chapiteau permanent dessiné par l’architecte Patrick Bouchain, une odeur de légumes mijotés nous saisit. On découvre des tables avec nappe à carreaux Vichy rouge et blanc où trônent trois couscoussiers, un peu comme la Sainte-Trinité ! Nous sommes invités à nous assoir de part et d’autre de la scène, autour de petites tables pour cinq convives.

Stefano Pasquini, en maître de cérémonie, nous explique alors pourquoi il fait du théâtre. L’art de la cuisine réunit ses passions : rencontrer des gens et raconter des histoires ! Sa première scène reste à jamais la cuisine de sa grand-mère, lieu de toutes les transformations! La troupe du Teatro delle Ariette vit en Émilie-Romagne près de Bologne, cultive ses légumes et a bâti un petit théâtre.

Pour l’apéro, on dispose sur chaque table une bouteille, des amandes torréfiées et des taralli (biscuits italiens proches des gressins). Mais dommage, le vin est un Côtes-de-Gascogne, alors que la Péninsule regorge de crus fameux ! Stefano Pasquini, avec Paola Berselli et Maurizio Ferraresi raconte: l’été de ses dix-sept ans, il a fait connaissance à Paris, d’une jeune fille qui l’a emmené dans sa maison de famille, en Normandie. Il découvre l’amour mais surtout lit L’Étranger d’Albert Camus qu’il déchiffre : son français est encore approximatif. Un choc : pour lui, Meursault n’est pas un insensible comme ce que beaucoup pensent.

Les trois acteurs jouent des scènes-phares du roman. Le début du texte est lu, au micro, sur un panneau placé dans le dos de Maurizio Ferraresi. Un grand baquet d’eau symbolise la mer, une partie de ballon rappelle la passion de l’écrivain pour le football. Il y a, dans ce spectacle, beaucoup de poésie et quelque chose de très italien, de simple et doux et  empreint de  nostalgie. On retrouve l’humour tragique d’un Roberto Benigni, et chez Paola Berselli, la générosité d’une Giulietta Masina, mais aussi la tendre folie de Federico Fellini.

Entre deux scènes, il y en a toujours quelqu’un pour surveiller le couscous qui sera prêt à la fin du spectacle. Et, comme on ne veut pas se quitter comme ça, Stefano Pasquini se raconte en interaction avec le public. Il y a dans cette semoule et ces légumes, toute une histoire et surtout un partage sincère : la marque de fabrique des Ariette et ils ne savent pas faire autrement !  On a connu de nombreux spectacles-repas: entre autres, La Baraque du Théâtre Dromesko qui avait aussi été joué à la Ferme du Buisson, La Princesse de Clèves de Benoît Schwartz, Le Petit Déjeuner de la compagnie Dérézo… Mais celui-ci est un délice!

Julien Barsan

 Spectacle vu le 13 avril, à la Ferme du Buisson-Scène Nationale, Allée de la Ferme, Noisiel (Seine-et-Marne). T. : 01 64 62 77 00.

 

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