Las Vegas, une histoire du divertissement

Las Vegas, une histoire du divertissement

 

La plus grande ville du Nevada est unt centre économique et touristique majeur avec plus de 649.000 habitants. Elle est sortie de terre au milieu du désert des Mojaves, le plus sec des quatre déserts nord-américains. Fondée par les Mormons en 1855, elle devient vers 1900, une bourgade agricole. Grâce aux lois libérales de l’Etat, elle a maintenant une renommée mondiale grâce à ses casinos. Avec plus de 120.000 chambres, elle est aussi la deuxième ville hôtelière du monde après Londres et un endroit choisi pour l’organisation de grands congrès. Elle accueille des millions de visiteurs par an! Dont 80 % de Californiens!

Las Vegas est un mirage, une métaphore de l’industrie du spectacle et d’Hollywood, comme un concentré des Etats-Unis. Ville du «vice et du pêché», cité artificielle de tous les excès et de la démesure, elle a été construite pour répondre aux fantasmes et a toujours su anticiper les désirs des touristes. Ici, on ne manque pas de superlatifs et tout est fait pour qu’on perde la notion de temps (les horloges sont bannies), pour qu’on s’abandonne aussi aux plaisirs du jeu et du divertissement et… que l’on dépense sans compter ! On adore ou on déteste cette ville de la surconsommation où vingt-quatre  heures sur vingt-quatre, tout est constamment disponible : spectacles, attractions, repas, boissons, drogues (depuis la légalisation du cannabis il y a deux ans légalisé, les points de vente se multiplient), sexe : la prostitution peut se pratiquer «directement dans votre chambre» avec  « livraison de la marchandise » (sic),  et services en tout genre…

The Rat Pack - The Sands - copieIci, la pauvreté côtoie le luxe et les classes sociales se mélangent sans incident, comme si chacun y avait un rôle. L’argent coule à flot dans les casinos et leurs poubelles se remplissent de nourritures et de boissons à peine consommées qui font le bonheur des sans-abris. Du soleil: plus de trois cent jours, et de nombreux transports en commun, des centres commerciaux et hôtels-casinos, etc., tous climatisés. Las Vega, théâtre à ciel ouvert, est en représentation permanente.  Les bâtiments s’habillent de fluos, de leds ou d’immenses visuels et, au Strip, on voit défiler des hordes de saltimbanques et autres soi-disant artistes de rue. Un développement exponentiel… En 1941, l’hôtel-casino El Rancho, construit sur ce qui allait devenir l’hôtel Strip, offrait déjà un divertissement en continu.  L’hôtel comprenait une station-service, des chambres bon marché, un casino et une piscine à seulement vingt mètres de l’autoroute. Un complexe qui fut le premier à faire appel à de grands noms pour attirer les foules. Les célébrités californiennes ont afflué dans cet oasis dont le symbole était un moulin à vent éclairé avec des tubes fluo. Sophie Tucker, Joe E. Lewis, Peggy Lee, Dean Martin, Sammy Davis Jr., les Ritz Brothers, les Marx Brothers, Judy Garland, Nat King Cole, Lena Horne ou Abbott et Costello…

La riche histoire du complexe El Rancho s’achève brusquement  en 1960 : ravagé par un énorme incendie! Alors qu’il avait vite connu un grand succès! Mais son modèle  fut  adopté par plusieurs autres hôtels-casinos  et Le Flamingo attira vacanciers et célébrités les plus populaires du moment comme Joan Crawford, Les Ritz Brothers, etc… Ainsi a commencé une association avec des artistes d’Hollywood et Las Vegas  a alors commencé à se bâtir une réputation de capitale du divertissement. Le Desert Inn ouvre ses portes en 1950 avec l’acteur Edgar Bergen et sa marionnette Charlie McCarthy. L’actrice Vivian Blaine et le danseur Donn Arden font salle comble au Painted desert showroom, un hôtel où séjournèrent John F. Kennedy, le duc et la duchesse de Windsor… En 1952, Milton Prell inaugure Le Sahara, dont John Wayne, Fred Mac Murray, Elvis Presley… sont clients. Et dans les années 1960, les Beatles jouent devant des fans hystériques au Las Vegas Convention Center.
En 1954, l’acteur et futur président américain Ronald Reagan fait sa première apparition comme chanteur et danseur au Last Frontier… Le Strip des années 1950 attire les plus grands noms d’Hollywood dont Jerry Lewis, Dean Martin, les Marx Brothers, Abbott et Costello, Judy Garland… . Mais c’est surtout par ses chanteurs que la ville se fait mondialement connaître : Elvis Presley et Liberace ont permis, très tôt, à Las Vegas de devenir la capitale du divertissement. Suivront dans les années 60, Lena Horne, Paul Anka, Andy Williams, Tony Bennett. Et vers 1970, Cher, Diana Ross, Tom Jones, Elton John… Puis dans les années 2.000, Céline Dion, Britney Spears, Jennifer Lopez, Rod Stewart, Lady Gaga…Et l’inoxydable Wayne Newton commença sa très longue carrière de chanteur avec une première apparition à quinze ans en 1959. Soixante ans après, il est encore à l’affiche du Caesars Palace !

Les hôtels-casinos possèdent tous une grande salle d’environ deux mille places et plusieurs autres d’environ deux cent. Les têtes d’affiche, vitrine du casino, investissent la salle principale (surtout les chanteurs) et  les débutants durent se contenter longtemps des salles annexes, comme les magiciens qui, eux, ont inversé maintenant la tendance et sont les stars de plusieurs casinos. Concerts, comédies, stand-up, spectacles burlesques mais aussi de striptease, de magie, de cirque (entre autres le Cirque du Soleil et d’autres itinérants, dîners-spectacles, variétés, revues et superproductions : les représentations commencent l’après-midi pour les spectacles « familiaux » et se poursuivent le soir !

 David Copperfiel - MGM Grand - copieLas Vegas a donc vu les magiciens investir les scènes des variétés à la fin des années quarante. Le premier, Jack Kodell présentait un numéro de perruches : Fantasy in Birds au El Rancho. Ensuite vinrent Jay Marshall, en troisième partie de spectacle, au Desert Inn et  Marvyn Roy, «M. Electric », dans Artistry of Light au Last frontier.  Et l’immense Orson Welles jouera au Riviera en 1956. Dans les années 1960, les magiciens avaient pour objectif de travailler dans une production,  ou d’être en vedette de première partie. Donc embauchés pour « meubler» devant le rideau pendant qu’on équipait la scène pour le prochain grand numéro. Avant de  créer leur propre spectacle et d’être rentables, les illusionnistes ont donc été associés aux revues à thème et de fantaisie.

SIEGFRIED ROYLes icônes Siegfried et Roy ou Lance Burton ont commencé dans des spectacles associant comédie, danse et visuels, avant de jouer en solo dans leurs propres théâtres comme Le Mirage ou Le Monte-Carlo. Le magicien Herbert L. Becker a été, lui, un précurseur en produisant sa création à L’Hacienda de 77 à 79.  David Copperfield préfère, lui, obtenir des contrats de courte durée au Caesars Palace, ce qui lui laissa du temps pour ses émissions spéciales à la télévision au début des années 1990. Il  résida ensuite de façon permanente à Las Vegas avec un théâtre à lui : Le MGM Grand.  Johnny Thompson, alias The Great Tomsoni, qui se produit avec sa femme Pam depuis 1974, est le conseiller discret qui a aidé à la réussite de Penn et Teller, de Lance Burton, Criss Angel et Mat Franco. Parallèlement aux shows de mage, il y a aussi dans les grands spectacles, des illusionnistes… Dont Rico, dit The Magnificent, vers 1970  au Dunes, dans un show de variétés du célèbre producteur Frederic Apcar. Vingt ans plus tard, Val Valentino, le futur magicien masqué, est la tête d’affiche  de  Viva Vegas. Il y a même un pur produit local : Melinda Saxe, « première dame de la magie », qui a commencé avec son spectacle à elle, à dix-huit ans, au Lady Luck.

Il y a six ans, le Français Xavier Mortimer était le personnage principal de Mickael Jackson One, une méga-production du Cirque du Soleil. Aujourd’hui, Las Vegas, devenue capitale de la magie dans le monde, possède un quart de l’offre globale et une belle diversité de répertoire : entre autres, le fabuleux comique Mac King ou Nathan Burton, avec le spectacle le plus intéressant rapport qualité/prix, au Saxe Theater du Planet Hollywood. La magie déjantée et décalée de Penn et Teller fait des étincelles depuis 1992. Et l’illusionnisme en gros plan (close-up) est présent un peu partout, lors de soirées spécialesLas Vegas semble être une mine inépuisable de spectacles de haute qualité et cette troisième incursion dans cette grande cité ne nous a pas déçu… A suivre

Sébastien Bazou

 

 

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