La Fiancée du Vent de Rafaël Toriel, mise en scène de Sophie Bélissent

 

La Fiancée du Vent  de Rafaël Toriel, mise en scène de Sophie Bélissent

C’est l’histoire des amours tumultueuses de Leonora Carrington (1897-2001), jeune peintre et écrivaine anglaise et de Max Ernst (1891-1958), grand peintre allemand surréaliste… Trois années de passion, de création et de séparation de 1938 à 1940. On voit d’abord le peintre (Rémi Pous) devant son chevalet. Leonora ( Julie Manautines) s’approche : »Pourquoi m’as tu abandonnée ?  Tu m’as laissée dormir seule ! ». Il lui répond, « Fais-moi plaisir, retournes au lit. » Mais il finit par l’étreindre: « L’alcool n’a pas le même effet sur toi que sur moi ! Que pourrais-je peindre d’autre que toi, quoi que tu dises, ça va se retourner contre moi… ».

Ils  dansent un petit ballet à deux, il la porte à bout de bras. « Un juif nazi, il n’y en a pas, c’est antinomique, je ne suis pas là, je suis toujours en train ! » Ils sont à présent séparés par un rideau lamé. « J’ai réussi à laver le monde du mal (…) « J’ai un don, celui de pouvoir quitter cette prison dès que je le veux ! » Elle le provoque, il la rejette. « Tu es Max, je suis Josée… » « La danse contemporaine, dit Sophie Bélissent, est pour moi l’art de la ponctuation corporelle. En effet, un texte est habité par la ponctuation, l’acteur l’utilise pour dessiner son travail d’interprète :les respirations, les enjeux, les astuces et les solutions à nos questionnements. La danse contemporaine, elle, vient s’asseoir à côté de chacun de nous comme une respiration indispensable à une lecture universelle. Le Théâtre amène une émotion forte par le texte et le jeu de l’acteur, la danse va faire glisser l’émotion dans le corps et ne jamais la traduire autrement.Il s’agit d’amener une lecture multiple pour que le spectateur voyage au-delà de l’établi. De quelque chose de douloureux (la guerre,la séparation, l’absence, lafolie) vers la réalisation du grand (Ecrire  l’histoire et Vivre)

Il lui fait une piqûre qui la calme.Après ces trois ans de passion tumultueuse, Max Ernst, antinazi et pacifiste, sera incarcéré et libéré à deux reprises. Mais Leonora ne supportera pas la deuxième séparation en mai 1940 et sombrera dans la folie… Puis quittera la France pour le Mexique où elle se mariera et aura deux enfants.
Un spectacle à voir surtout pour le jeu des comédiens qui savent mettre en valeur cette histoire d’amour cassée par la guerre entre deux pays voisins. Une excellente piqûre de rappel pour les jeunes gens qui ont le même âge que les protagonistes… Non, ce n’était pas au Moyen-Age mais il n’y a même pas un siècle…

Edith Rappoport

Théâtre de l’Epée de Bois,  Cartoucherie de Vincennes, route du Champ de manœuvre, Vincennes (Val-de-Marne). T. :  01 48 08 39 74

 

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