Vivre ! Jérusalem, portraits sensibles de Bernard Bloch

Vivre ! Jérusalem, portraits sensibles (titre provisoire) de Bernard Bloch

lectrue L’auteur et comédien a fondé le Théâtre de la Reprise, de l’Attroupement, du Scarface Ensemble et a créé en 1996 Le Réseau (théâtre). Sa compagnie est implantée à Montreuil et dispose d’un lieu de production, de recherche et de présentation qu’elle partage avec  la compagnie Le Cartel. Au cinéma et à la télévision, il a travaillé  avec entre autres Ken Loach, Bernard Sobel, Yves Boisset, Philippe Garrel, Roman Goupil…

 Il est  allé à Jérusalem dans le cadre d’une résidence Médicis hors les murs et en est revenu avec une soixante d’entretiens menés avec des habitants de Jérusalem, juifs ou arabes israéliens, Palestiniens de Jérusalem-Est de toute confession, femmes, hommes, jeunes et vieux.  Leur seul point commun était de vivre ou de travailler dans cette ville.Bernard Bloch y a aussi retrouvé des membres de sa famille perdus de vue.

Il a réécrit, transformé ces entretiens qui sont le matériau à partir duquel il est en train d’écrire le texte de son prochain spectacle qu’il devrait créer en octobre 2.020 avec une douzaine de comédiens et musiciens pour incarner une parole publique sur cette ville mythique déchirée par d’insolubles contradictions religieuses… «C’est sur la frontière qu’on fait la guerre, mais c’est aussi sur la frontière qu’on fait la paix!» “Ce qui est anti-israélien, c’est de laisser Israël dans l’impunité » écrivait Michel Warschawski, journaliste et militant pacifiste d’extrême gauche cofondateur et président du Centre d’information alternative de Jérusalem et ancien président de la Ligue communiste révolutionnaire marxiste israélienne…Cette lecture était faite avec talent par Bernard Bloch, Eric Coquereau, Rania El Chanati, Camille Granville et Daniel Koenigsberg. Une présentation prometteuse…

Edith Rappoport

Lecture présentée le 19 juin, au Nouveau Théâtre de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Et le 23 juin, au Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes (Val-de-Marne).
Festival d’Avignon : le 16 juillet, Théâtre des Halles, puis Théâtre du Cabestan et le 17 juillet, Théâtre de l’Entrepôt, puis Théâtre de l’Oulle. 


Archive pour 22 juin, 2019

Festival des écoles du théâtre public : EDT 91 (Ecole départementale de l’Essonne) Les Médaillons, de Thibault Fayner, mise en scène Anne Monfort

DR

©x

Festival des écoles du théâtre public, EDT 91 (Ecole départementale de l’Essonne)

Les Médaillons de Thibault Fayner, mise en scène d’Anne Monfort.

Dix ans de Festival des écoles, «dix bougies d’avenir», selon les mots de François Rancillac qui le reçoit une fois encore au Théâtre de l’Aquarium. Dix ans d’une fête frémissante, risquée, dans ce lieu utopique qu’est la Cartoucherie de Vincennes. Quoi qu’il advienne ensuite de leur carrière, ces jeunes comédiennes et comédiens auront trouvé là un moment intense et la joie de créer ensemble peut-être plus qu’un spectacle: la réunion unique de leurs énergies, de leurs désirs, de leur travail devant un public curieux, et à priori bienveillant, si possible pas trop indulgent.

Avec Les Médaillons, les élèves de l’EDT 91 ont eu la chance de rencontrer un auteur qui a été formé lui-même à l’E.N.SA.T.T. (École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, à Lyon). Et il a suivi dès son ouverture en 2003 la classe d’écriture dramatique. Enfin, sous le parrainage de l’écrivain Enzo Corman, une école qui revendiquait une formation pour les auteurs… C’est en effet un métier, ça s’apprend aussi, avec les acteurs sur un plateau.

Écrivant pour eux, Thibault Fayner a retrouvé ses questionnements d’alors, la discipline, la fièvre de l’école -écrire, encore et encore, pour tel ou tel groupe d’élèves-comédiens, répondre à la commande- et surtout, à ce moment charnière, se poser la question vitale : que faire de ses rêves? Avec un bel humour, réaliste et modeste, il imagine le C.V. d’un rêveur qui ne peut étaler aucune compétence négociable mais qui dessine pourtant en creux, à côté, une vie tendre et riche.

L’auteur pratique ici, avec une belle maturité, une écriture “de soi“, en ce qu’il part de son expérience pour aller au devant de celle de ses personnages, pas à pas, sans prétention, avec le souci d’une parfaite sincérité. Un chemin pour atteindre sinon l’universel, du moins ce que nous avons en commun, une approche pertinente pour un travail de troupe. Nous suivrons donc l’apprenti-acteur, le jeune universitaire pas toujours à l’aise avec ses étudiants, la famille qui voit mourir sa grand-mère… Ce qu’il y a là d’autobiographie, est absorbé, intégré dans un théâtre-récit illustré de “médaillons“, focus successifs sur un moment ou un personnage, le temps d’une scène ou d’un monologue.

La  metteuse en scène s’empare de ces changements d’échelle, de cette dialectique de l’individuel et du collectif au service des élèves: jouez “choral“ et en même temps distinguez-vous par votre réaction propre au récit. Elle tente de créer des moments de théâtre simultané, un groupe faisant écho, pianissimo, à la scène centrale et elle peut vider le plateau le temps d’un solo, vite balayé par la vague du groupe. Ce théâtre, qui invente sa propre mémoire, résonne parfois d’échos tchekhoviens, avec une Nina en robe blanche, des scènes de famille entre émotion, rire et gravité. Le temps du spectacle, se seront construits un passé commun et une société partagée.

« Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves et notre petite vie est entourée de sommeil»: ces Médaillons donnent aux mots de Prospero dans La Tempête de Shakespeare) un sens vital pour les jeunes  acteurs d‘aujourd’hui. Il ne s’agit pas seulement d’acquérir un savoir-faire. Oui, le rêve est nécessaire, il faut avoir rêvé pour construire sa vie, même si elle vous réserve un tout autre destin. Cette étoffe-là ne sera jamais perdue. Une vision positive, adulte, débarrassée des leurres et des illusions, c’est le moins que l’on puisse offrir à  ces jeunes à l’instant de leur envol.

Christine Friedel

Théâtre de L’Aquarium, Cartoucherie de Vincennes, Route du Champ de manœuvre, Vincennes (Val-de-Marne),  du 20 au 23 juin. T. : 01 43 74 99 61.

À lire: Apprendre à écrire du théâtre (histoire et méthodes des enseignements de l’écriture théâtrale en France), éditions Les Solitaires intempestifs.

Les pièces de Thibault Fayner sont publiées aux Editions espaces 34 et Morgane Poulette, mise en scène d’Anne Monfort, se jouera du 5 au 24 juillet, à La Manufacture, Avignon.

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...