Festival d’Avignon Le Massacre du Printemps, texte et mise en scène d’Elsa Granat
Festival d’Avignon
Le Massacre du Printemps, texte et mise en scène d’Elsa Granat
D’un bout à l’autre de sa vie, comment faire ? De l’attente d’un bébé, jusqu’à la mort de la grand-mère, ou du père, ou de la mère, comment s’en sortir vivante ? Ce spectacle créé il y a deux ans au Studio d’Alfortville où Elsa Granat faisait partie de la troupe des Tchekhov montés par Christian Benedetti.
Un patchwork d’émotions, souvenirs, révoltes et rencontres. Comment faire, lorsque l’oncologue parle au mourant: “protocole “, “décharge“, “accord“, “institution“ ? Comment faire, quand c’est ma grand-mère à moi, la seule qui sait vraiment m’aimer, qui s’en va comme ça, dans la souffrance, avec ces “effets secondaires ». Lesquels, bien sûr, non traités en priorité ? Et cette infirmière chanteuse, comment tient-elle le coup?
Elsa Granat et son équipe donnent toute leur attention aux émotions de la vie, y compris chez l‘oncologue obligée de les nier avec une telle force qu’elle tombe en syncope… Une écriture morcelée, inégale, un peu énigmatique mais avec de jolis moments de poésie : comme la vie elle-même, on dira. Et le sort de tous concerne chacun de nous.
La scénographie est de la même eau: suggestive, ludique: cela commence par les restes d’une fête d’anniversaire mais sans montrer. On appréciera surtout le jeu culotté des actrice, sœurs de tourments et de sourire, et la bande-son comme éveilleur de mémoire. Un moment délicat, même si le titre tire un peu fort sur la corde du jeu de mots.
Christine Friedel
Théâtre du Train Bleu, 40 rue Paul Sain, Avignon à 11 h 50.