Caillasse, mise en scène de Rémy Vachet
Festival d’Avignon:
Caillasse de Rémy Vachet, adapatation d’Expédition Padock d’Olivier Germser, mise en scène de Rémy Vachet
Un spectacle venu de Nouvelle-Calédonie. C’est l’histoire muette de deux bagnards habillés d’une combinaison en toile à matelas (un tissu très prisé par les couturiers pour des tailleurs/pantalons dans les années soixante. L’un est un peu enveloppé, l’autre assez mince. Ces bagnards ne sortiront jamais du plateau. Enfermés avec un lit en fer pour une personne monté sur roulettes, ces Laurel et Hardy d’Outre-Mer, essayent de passer le temps en en faisant, un instrument de jeu. Pari réussi sur cette petite scène: acrobates hors pair, ces complices jouent d’habitude en plein air.
L’un fait rouler le lit sur lui-même pendant que l’autre saute dessus ou par dessus, passe en dessous. Remarquables de virtuosité L’autre, en une seconde, monte sur ce lit mis debout pour rebondir aussi sec sur la scène… Dans la lignée de Charlie Chaplin ou de Buster Keaton, ils s’expriment uniquement grâce à une gestuelle très élaborée et des grommelots, voire à la fin, avec quelques mots…
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«Au fond, dit Rémy Vachet, ça parle de la recherche de liberté et de ceux qui continuent à vivre au rythme battant et instinctif de l’espoir. Loin de la niaiserie du mélodrame, Caillasse est une envolée drôle et délirante qui invite le spectateur à regarder au-dessus du mur de la haine et à tenir tête aux geôliers dans les bras desquels le monde tente de nous précipiter. »
Soit, et libre à chacun de voir ce qu’il veut dans cette aventure sans parole et des plus loufoques. Ces acteurs sont sympathiques; oui, mais voilà: la mise en scène reste assez approximative: début raté, manque de rythme et cela dès le début, gags qui n’en finissent pas ou qui se répètent, jets de fumigène inutiles comme dans nombre de spectacles… Cela ne dure que cinquante cinq minutes mais ce qui aurait pu être un sketch assez virulent, devient une performance gestuelle beaucoup trop longue, même avec de la musique et quelques petites chansons. On sourit parfois…
Philippe du Vignal
Chapelle du Verbe Incarné, 216 rue des Lices, Avignon, du 5 au 27 juillet, à 16 h 30.