Autobiography, chorégraphie de Wayne McGregor
Festival d’Avignon
Autobiography, chorégraphie de Wayne McGregor
Résident permanent au Sadler’s Wells de Londres, où il travaille avec le Royal Ballet depuis 2006, il est le chorégraphe contemporain le plus connu en Grande Bretagne. Et honoré du titre de Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique pour services rendus à la danse. Son style, très physique lui permet de créer une œuvre très esthétique mais un peu froide sur le plan émotionnel. Il cultive avec la science un lien étroit, en particulier pour cette pièce, créée en 2017 et composée de vingt-trois séquences issues de son patrimoine génétique : les vingt-trois paires de chromosomes qui constituent la marque d’un individu. Nous découvrions donc autant d’éléments intimes de sa vie.
D’un soir à l’autre, les séquences se combinent, donnant lieu à un spectacle à géométrie variable. Transformer son ADN en chorégraphie est un challenge pour les dix interprètes, puisque la configuration de cette pièce se réinvente à chaque représentation, donc unique… Les danseurs, d’une qualité exceptionnelle, ont des mouvements rapides. Aitor Throup a conçu des costumes souples et fluides qui font penser à ceux du couturier Yohji Yamamoto. Les lumières de Lucy Carter sont intenses, précises comme des rayons laser et forment, avec la fumée qui navigue de jardin à cour, un bel écrin. Elles concourent avec la musique électronique new age de Jerrilynn Patton dit Jlin, à l’écriture nerveuse de Wayne McGregor.
Une scénographie mouvante s’adapte aux différents tableaux présentés: des cintres, pend une structure métallique constituée d’une succession de pyramides inversées, « version triangulaire de l’A.D .N. » selon le chorégraphe ; de hauteur inégale, elles obligent parfois les danseurs à se mouvoir au ras du sol. «Nous voulions être très rigoureux et disciplinés, comme l’est l’A.D.N., dit Wayne McGregor. Nous avons construit un dispositif de lumières qui puisse bouger à l’intérieur d’un système fixe et souhaitons travailler à l’intérieur de ce cadre mais ne pas aller au-delà». Le public de cette première a assisté à un vrai ballet du XXI ème siècle …
Jean Couturier
Gymnase du lycée Saint-Joseph, rue des Teinturiers, Avignon, à 22h, jusqu‘au 23 juillet