Festival Interceltique de Lorient: Martin Hayes Quartet (Irlande) et Milladoiro (Galice))
Festival Interceltique de Lorient
Martin Hayes Quartet (Irlande)
Une invitation à découvrir le Nord et le Sud de l’arc celtique.Célèbre pour ses sonorités à la fois traditionnelles et contemporaines, le Martin Hayes Quartet est composé du virtuose irlandais du fiddle, accompagné de son complice à la guitare, Dennis Cahill, et de musiciens new-yorkais talentueux, Liz Knowles, au violon et Doug Wieselman, à la clarinette basse.
Déjà venu au Festival Interceltique de Lorient il y a trente ans, Martin Hayes, figure d’une musique irlandaise éternellement vivante et reviviscente, est là en 2019 pour animer, entre autres manifestations, une master class de fiddle. Originaire de Feakle, un village entre Galway et Limerick, fils et neveu de joueurs de fiddle, il a commencé le violon à sept ans, et a intégré le groupe paternel à treize ans…
Soit la belle leçon musicale d’une existence consentie et dévolue à l’instrument-roi. Apprendre le violon en regardant, en écoutant et en essayant. Martin Hayes définit son art comme une musique d’oreille que tout le monde reprend. Des morceaux simples et doux à l’origine, des créations paternelles qu’il joue et que suivent des variations libres et fuyantes à l’infini, un flux mélodieux évanescent. Et le rythme s’impose, comme la joie et la mélancolie, pour le plus grand plaisir du public. On a le sentiment d’un contact privilégié et sensible avec la musique irlandaise dont a aussi pleinement conscience cet artiste du violon. Il reconnaît avoir appris encore davantage en frayant avec les styles présents à Chicago, où il s’installe en 1985. Pour lui, cette musique est une langue à part entière, qu’a entendu à merveille un public à l’écoute et heureux d’en comprendre les subtilités.
Milladoiro (Galice)
Les Galiciens qui ont leur propre culture. Ce ne sont ni des Madrilènes, ni des Catalans, ni des Andalous… Des influences européennes ont marqué leur musique traditionnelle, à travers le passage qu’a représenté Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle se met d’emblée en relation avec d’autres communautés: authenticité de l’appartenance à une culture et capacité de recréer. Le groupe Milladoiro a cet art de revisiter des morceaux traditionnels, créant en même temps un nouveau répertoire que les Galiciens, comme les autres, ont reconnu aussitôt.
Sans qu’il y ait de chef, raconte Xosé V. Ferreiros, membre fondateur du groupe mais la promotion réfléchie d’un travail communautaire est sans doute la raison de l’entente qui perdure entre les six membres du groupe, entre discussion et critique. Trois des fondateurs sont à l’œuvre depuis quarante ans, et trois sont des « nouveaux» mais le dernier a été accueilli dans le groupe, voilà déjà dix ans. En guise de compositions, des mélodies typiques des chants de ce pays, avec les cornemuses galicienne et irlandaise, le bodhran, le tambourin, la vielle à roue, la flûte, la clarinette, le violon, le tin-whistle, le bouzouki et autres instruments.Une musique généreuse qui envoûte et emporte le public dans ces moments festifs. La soirée à l’Espace Marine s’est achevée dans une ambiance maîtrisée, infiniment chaleureuse et qu’a saisie d’instinct un public averti.
Véronique Hotte
Espace Marine, Lorient, le 7 août.