Festival d’Aurillac 2019 (suite)
Festival d’Aurillac 2919 (suite)
Full Fuel, par la compagnie Oxyput, chorégraphie de Marine Cheravola
On place le public en rond autour d’un espace délimité par cinq bidons bleus. Autour, quatre danseuses se déhanchent furieusement, accompagnées par la musique d’une guitare électrique. Certains spectateurs se lèvent et les accompagnent. Elles tombent et jaillissent à nouveau. La ronde des spectateurs se rétrécit autour d’elles. Elles saisissent les bidons, se les envoient. L’une, seins nus, se masque avec sa chemise puis saute. Elle allume une cigarette et une autre boit à un bidon rouge et défaille. Les trois autres boivent aussi l’une après l’autre et tombent en arrière. Les danseuses courent en rond et le cercle se rétrécit encore.
Peu à peu elles mettent des habits pailletés qui recouvrent leurs tenues maculées de boue et se trémoussent en rythme. L’une d’elles se lance dans un beau solo: « Une transformation d’un système s’accompagne d’une accélération des particules ! » Elles se projettent l’une contre l’autre, puis tournent en rond, entraînant dans leur course des spectateurs fascinés. A ne pas manquer !
Edith Rappoport
diffusion@oxyputcompagnie.com
Avis de décès Heuheu
« Siméon, c’est le croque mort qui rêvait d’être marin… » Goobie entre en scène en costume de marin avec un chapeau melon : »C’est ça qui est bien dans les enterrements, Je suis mort, c’est pas drôle, tu peux faire une croix dessus ! ». Il prend un spectateur dans ses bras et l’embrasse : »Mon Jeannot, ça c’est une pelle ! Sachez qu’on fait une promotion sur les cercueils d’enfants. » (…) « Je rêvais d’être marin, y a un trou, y a la famille, mais pas le corbillard. Je ne voulais pas être croque mort, je voulais être marin ! Est-ce que vous savez comment on ferme la bouche à un mort qui ne veut pas fermer la bouche ? » (…) « Arriver en retard le jour de mon enterrement ! On dirait que je serais mort, mais je serais un petit peu vivant ! Vous allez leur dire que tout là haut, au fond, y-a un marin.» Goobie se plonge avec un délice non dissimulé dans cet humour noir qui plonge le public dans l’hilarité. Une cérémonie d’une demi-heure à ne pas manquer.
Edith Rappoport
Square des frères Andrieu square à 10h pastille 77, à 13 h haut du jardin des Carmes pastille 37, à 17 h 15 et 19 h 30 square des Justes, pastille 103.
Les trente glorieuses célèbrent la grande distribution, on écrème le nombre d’agriculteurs, la terre est le nerf de la guerre, la déforestation est en marche, c’est l’enterrement de Gaïa notre mère. On enterre la terre. « S’il n’y a plus personne pour manger, qu’est-ce qu’on fait ? ». « Au Concours général agricole, on a le taux le plus élevé de suicides dans le pays ! »
Un acteur trace le plan d’une ferme sur le dos nu de Clovis Chatelain qui fait le cochon. « Vinci achète des terres, JB, arrête avec ton glyphosate, la propriété privée, c’est mon libre arbitre ! »Une trentaine de paires de bottes sont disposées autour de l’aire de jeu et les comédiens les disposent en présentant le travail des agriculteurs. Un spectacle singulier à ne pas manquer.
E. R.
Rue du Puy Courny à 20 h 45 jusqu’au 24 août.
PSE, La Chaloupe, mise en scène par Sarah Danga
Une performance en l’honneur des cinquante ans de l’Apocalypse ! Deux cyclistes sous une musique céleste, un homme avec des gants de boxe, une femme en manteau de fourrure, trois personnages qui se déshabillent et se serrent la main… Ce déclin émotionnel de l’humanité est conjugué au féminin ! Avec une grande fête capitaliste en hommage à nos ancêtres, à nos morts…
On apporte des fleurs, puis on brandit un drapeau tricolore. «En 2069, aura lieu l’effondrement des systèmes politiques, priorité de chacun, la survie ! La priorité n’est pas la lutte pour la vie, mais l’entraide ! » On lance des fleurs au public. «Nous allons arrêter la pollution, détruire les centrales atomiques du globe jusqu’en 2.023. L’apocalypse est proche ! » On tire un coup de feu sur un participant qui est blessé. Sur le toit d’une voiture, les trois actrices interprètent une chanson célébrant la fin du monde…
E.R.